Les funérailles d’Idris Deby Itno, président de la République du Tchad, ont eu lieu le 23 avril 2021. Les présidents des pays du G5 Sahel, ainsi que les chefs des pays voisins, sont arrivés à l’événement commémoratif.
La mort a dépassé Déby un jour après sa réélection pour un 6e mandat, après 30 ans de règne. Depuis si longtemps, l’ancien président a fait du Tchad un état stable avec une armée forte. Cependant, ce sont les mercenaires tchadiens qui ont souvent été impliqués dans les conflits des pays voisins. Que va-t-il arriver au Tchad après la mort du président pro-français?
Les changements apportés à la République du Tchad n’ont pas pu être acceptés par l’ancienne puissance coloniale, la France. Il convient de noter qu’à l’heure actuelle, environ un millier de soldats français sont déployés sur le territoire tchadien, sans parler de la base militaire permanente de Paris à n’Djamena, ce qui permet de contrôler à la fois le Tchad et toute la région. La France tente sans cesse d’étendre son influence déjà importante à tous les États francophones d’Afrique.
La rébellion n’est pas une nouveauté au Tchad, qui a connu plusieurs guerres civiles au cours des dernières décennies.
L’un des groupes rebelles actuels, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), fondé en 2016 par d’anciens officiers de l’armée dissidents du régime, a lancé une grande offensive le 11 avril, jour de l’élection présidentielle. Le groupe FACT, qui a recommencé à déstabiliser le régime à la veille des élections, a joué un rôle important. À la suite des hostilités, le président Déby a été blesse et est mort.
Le groupe FACT a construit leur base en Libye dans les montagnes du Tibesti, qui sont à cheval entre le nord du Tchad et une partie du sud de la Libye. Lorsque la Libye explose de nombreux groupes armés tchadien combattent d’un côté comme de l’autre du conflit.
Le FACT a d’abord été du côté des combattants de Misrata, proches du gouvernement de Tripoli de l’époque, avant de se rapprocher du général Haftar, selon Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique. Le redéploiement du groupe en Libye a ouvert la possibilité à d’autres acteurs influents de la région d’intervenir. Par exemple, les Émirats arabes Unis ont rejoint la France pour tenter d’utiliser ce groupe à leur avantage.
Selon la publication Topline News, la preuve de l’implication des puissances mondiales est la fourniture d’armes aux rebelles. Les Émirats ont effectué une importante Livraison d’armes à deux bases de FACT (Jufra, Tamanhent) en Libye. L’information a été confirmée par des experts de l’ONU dans un rapport sur la Libye.
Les mercenaires tchadiens sont souvent utilisés par d’autres États, des groupes armés, pour défendre leurs intérêts. Par exemple, des mercenaires tchadiens ont été repérés dans les rangs de la CPC, un groupe rebelle qui déstabilise la RCA voisine.
Souvent, la déstabilisation des régimes dans les pays africains est au service des puissances occidentales qui sont prêtes à mettre en péril la paix sur le continent pour avoir accès à l’exploitation des ressources minérales.