Ces derniers temps, les populations civiles de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Pendé sont victimes à plusieurs reprises d’explosion des mines antipersonnel posées par des criminels des 3R qui ont fait allégeance à la Coalition des prétendus Patriotes pour le Changement (CPC). Cette situation plonge plusieurs familles dans l’émoi après la disparition de leurs parents.
La question qui reste cruciale et qui revient à mainte reprises sur les lèvres de chaque Centrafricain en ce moment est de savoir qui soutien ces mercenaires des 3R avec ces engins militaires souvent utilisés par des terroristes et djiadistes du Sahel et qui se retrouvent désormais entre les mains de ces bandits ? Nous vous proposons différentes réactions des habitants de Bouar dans la Nana-Mambéré qui déplorent cette triste réalité.
Alors que la Minusca, dans sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire du mercredi 8 septembre dernier, a annoncé la suspension des opérations de déminages dans les préfectures de l’Ouham-Pendé et de la Nana-Mambéré, deux jours après, un véhicule de l’ONG international DRC venant de Paoua pour Bocaranga, précisément à Bocaranga 3 au village Bokoumbissi, dans la Commune de Loura, a sauté sur une mine. Ainsi, le conducteur dudit véhicule a été tué sur le champ et plusieurs autres sont blessés.
Cette annonce de suspension des opérations de déminage par la Minusca dans ces localités qui, pourtant a reçu mandat de protéger les populations civiles, a suscité l’ire au sein des populations de Bouar qui se voient désormais et officiellement livrées par la Minusca aux criminels des 3R.
Justin, Coiffeur au centre-ville de Bouar est indigné de l’annonce de suspension des opérations de déminage par la Minusca. «Moi je ne comprends toujours pas les intentions de cette mission onusienne. C’est à chaque fois que la population se sent en danger que les troupes de la mission onusienne se retirent souvent des positions stratégiques pour laisser libre court aux mercenaires d’aller massacrer des civils innocents», a-t-il relevé.
Cette analyse est entièrement partagée par Madeleine, Commerçante au marché central de Bouar. «Nous avons le regret d’apprendre que la Minusca a suspendu les opérations de déminage sur l’axe Bouar-Bocaranga-Paoua et autres».
Ce n’est pas étonnant, poursuite-elle car, «les contingents bangladais de la Minusca sont souvent pointés du doigt par presque toutes les populations de la Nana-Mambéré de connivence avec ces groupes armés, notamment les 3R, alliés de la CPC», a alerté cette dame avec colère.
Une autorité militaire sous couvert de l’anonymat à Bouar nous a confié sous couvert de l’anonymat qu’«aujourd’hui en Centrafrique, il n’existe plus de rebelles, mais plutôt des bandits qui sont parfois manipulés et sèment la peur et la désolation au sein de la population dans l’objectif de piller les ressources du sous-sol centrafricain. Car, la meilleure manière d’extraire les ressources naturelles d’un pays de manière illicite, c’est de créer des conditions qui ne permettent pas aux autorités du pays de contrôler son territoire. Ce qui permet à ces pilleurs de mettre en application leur projet machiavélique», a-t-il souligné.
Lors d’une rencontre avec les professionnels des médias le vendredi 10 septembre dernier à Sam Hôtel à Bangui, le ministre délégué, Conseiller en Communication et porte-parole de la présidence de la République, Albert Yaloké Mokpème a rassuré les populations de l’Ouham-Pendé et de la Nana-Mambéré que le gouvernement va très vite réagir, notamment au niveau de l’Etat-major des Forces Armées Centrafricaines (FACA). «C’est une menace sérieuse qu’il ne faut pas négliger», a insisté Albert Yaloké Mokpème.
Selon certaines indiscrétions, le contingent bangladais de la Minusca est soupçonné par plusieurs habitants de la Nana-Mambéré de complicité avec ces criminels des 3R qui, échangeraient des pierres précieuses en contrepartie de ces engins explosifs qui permettraient à ces démons de la CPC venus droit de l’enfer d’empêcher la progression des forces loyalistes, notamment les FACA, les Rwandais et Russes dans cette localité.
Il convient de souligner au passage que cette utilisation de ces engins explosifs ont déjà fait plusieurs dizaines de morts et des blessés dans la localité de la Nana-Mambéré, l’Ouham-Pendé et Mambéré-Kadeï, notamment à Amadagaza.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna