La nouvelle résolution des Nations-Unies 26-05 du 15 octobre dernier qui autorise à la Minusca de travailler en République centrafricaine commence à susciter de réaction. Le mouvement Talitha-Koum Centrafrique de Blaise Didacien Kossimatchi brise le silence et qualifie cette nouvelle résolution d’un coup d’Etat en gestation qui ne dit pas son nom avec l’appui de la Minusca. Réaction enregistrée le dimanche 21 novembre dernier au cours d’une interview exclusive à Radio Lengo Songo.
Monsieur Blaise Didacien Kossimatchi, bonjour !
RLS : Vous êtes le leader du mouvement Talitha-Koum Centrafrique. Le mandat de la Minusca vient une fois de plus d’être renouvelé pour une année. Cette nouvelle résolution fait déjà l’objet de critiques acerbes. Que cela vous inspire ?
B.D.K : Merci beaucoup monsieur le journaliste. Depuis le 12 novembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies a reconduit le mandat de la Minusca pour une durée d’un an. Mais nous pensons que ces différentes résolutions du 12 novembre dernier qui regroupent au moins 59 résolutions, font l’objet de critiques acerbes de toute part de centrafricain et particulièrement de notre mouvement Talitha-Koum. Vous savez, la résolution 56 qui s’intitule appui à la Minusca «Autorise les forces armées françaises dans le cadre de l’accord bilatéral existant avec la RCA et dans les limites de leur capacité et zones de déploiement à la demande du Secrétaire général des Nations Unies à utiliser tous les moyens pour fournir un appui aux personnels de la Minusca qui se trouveraient gravement menacés à compter de la date d’adoption de cette résolution, et prie la France de veiller à le tenir informer de l’exécution de ce mandat et de coordonner ces rapports avec le rapport du Secrétaire général des Nations Unies visés au paragraphe 58 de la présente résolution». Monsieur le journaliste, c’est un coup d’Etat ! C’est un coup d’Etat que les Nations Unies avec l’appui de la France voulaient faire à la RCA. Lorsque nous voyons le schéma, c’est le schéma Gbagbo en Côte d’Ivoire. Et nous continuons à décrier que la présence des troupes françaises à l’aéroport Bangui-M’poko, constitue une menace d’insécurité, une menace contre le peuple centrafricain. Je pense que tous les pays africains n’ont plus besoin de ces différentes bases françaises sur le terroir africain. Et nous demandons que ces troupes françaises puissent quitter dans un bref délai. Puisqu’à chaque jour leur nombre s’accroit. Pourquoi l’affluence des troupes françaises à l’aéroport Bangui-M’poko. Qu’est-ce qu’ils font précisément ? Ils sont en train de préparer quelque chose. Un coup d’Etat bel et bien, un putsch contre les institutions de la République et le peuple centrafricain et nous profitons de cela pour lancer une mobilisation générale dans les jours qui suivent pour démontrer notre capacité de force devant ces troupes françaises qui ne sont autres que des mercenaires et aussi de demander à monsieur Mankeur Ndiaye que cette résolution 56 doit être purement et simplement bannie faute de quoi, eux aussi ils seront pris à partie par la paisible population.
RLS : Monsieur Blaise Didacien Kossimatchi, à en croire certaines sources proches de la présidence de la République, il existe des proches du président Touadéra qui détiennent une double nationalité aideraient la France dans ce projet de déstabilisation. Avez-vous un message à leur lancé ?
B.D.K : Mon appelle va à l’endroit des binationaux. Ceux qui ont une double nationalité à savoir, ils sont français, ou ils sont Centrafricains, je leur lance ce vibrant appel. C’est la terre de nos ancêtres ! C’est la terre de Zo kwè zo. Qu’ils cessent avec leur bicéphalisme politique ! Qu’ils cessent avec la politique d’équilibrisme ! Le jour, ils sont avec le président Touadéra, la nuit, ils sont dans la chancellerie française. Nous connaissons tous ces gens-là. Prochainement, nous allons citer ces personnes nommément au peuple centrafricain pour savoir que ce sont des traitres de la République, et puis le peuple prendra ses responsabilités.
RLS : Au moment où tous les regards sont tournés vers le comité préparatoire de prochain dialogue république, cependant, l’opposition démocratique, notamment la COD-2020 continue de ramer à contre-courant ce processus. Comment réagissez-vous à cela ?
B.D.K : Dans notre précédente déclaration en la date du 17 novembre, nous avons bel et bien cité ces malfrats qui sont dans l’opposition démocratique, appelés COD-2020. Ces gens savent que la justice centrafricaine est à leur trousse. Aujourd’hui partout ailleurs ils parlent de l’abandon de la poursuite. Mais, les victimes, il faut rendre la justice aux victimes. Vous savez, tout le monde est dans la joie parce qu’on vient d’arrêter un ministre de la République qui n’est autre que Hassan Bouba qui est le numéro 2 de l’UPC d’Ali Darassa. Mais pourquoi pas les autres, notamment les leaders de COD-2020 ? Tous les leaders de crimes en Centrafrique, seront bel et bien arrêtés et traduits devant les juridictions nationales et internationales.
RLS : Blaise Didacien Kossimatchi, la présence des leaders de la CPC à Ndjamena au Tchad, des présumés criminels comme François Bozizé Yangouvonda, Ali Darassa, Maxime Mokom et autres fugitifs, qui sont pris en charge officiellement par la CIRGL, selon nos informations. Comment peut-on interpréter ce regroupement rocambolesque ?
B.D.K : Merci beaucoup pour cette question épineuse, je pense que l’Angola qui fait partie des pays de la Région des Grands Lacs, a décidé en commun accord avec certains chefs d’Etat de la CIRGL de demander à Bozizé et consorts de chercher un lieu de refuge. Et ils savent que partout où ils vont les gens ne peuvent pas les accepter, puisque ce sont des prisonniers en sursis, qui ont choisi d’aller se refugiés à Ndjamena au Tchad chez le fils du maréchal, le défunt Deby. Voilà, l’inquiétude est là ! Pourquoi choisir Ndjamena ? C’est ça la question ! Mais je pense que leur présence à Ndjamena ne nous inquiète pas ! Selon des sources sécuritaires, ne peut en aucun cas inquiéter les Centrafricains, puisque toute une batterie a été mise en place pour les neutraliser en cas de violation de notre frontière avec le Tchad. Mais nous demandons à la Cour Pénale Spéciale de chercher à mettre la main sur Bozizé et tout son entourage, les menottés et directement les traduire devant la barre pour répondre de leurs actes criminels contre le peuple centrafricain.
RLS : Avez-vous un message à lancer au peuple centrafricain ?
B.D.K : Nous lançons ce vibrant appel à toute la population centrafricaine du Nord, Sud, Est et Ouest de commencer à se mobiliser. Je pèse bien mes mots. La mobilisation générale doit commencer à prendre pied pour attendre le jour J. Et nous allons montrer la date d’une grande mobilisation devant la base de la troupe française, ainsi que les troupes d’occupation, chapotées par Mankeur Ndiaye pour les faire déguerpir par la force sur le territoire de nos ancêtres !
RLS : Monsieur Blaise Didacien Kossimatchi, je rappeler à la nos auditeurs que vous êtes le leader du mouvement Talitha-Koum Centrafrique, Radio Lengo Songo vous remercie.
Interview réalisée par Saint-Cyr GBEGBE-NGAÏNA
On sera prêt pour ce combat frère Centrafricain. On va faire une forte mobilisation pour prouver à ses mercenaires Français que le pays nous appartient.