Le Conseil de sécurité des Nations Unies, s’est réuni pour discuter du processus politique, des droits de l’homme, de la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA et d’autres questions vitales en République centrafricaine. Il faut souligner que dans un mois, le Conseil de sécurité devra décider de prolonger ou non l’embargo sur les armes, qui pèse sur les Forces de Défense et de Sécurité depuis 2013. Comment la communauté internationale perçoit-elle cette question ?
D’ailleurs, il y a lieu de rappeler ici que le but de l’embargo sur les armes était de faire barrage à l’entrée massive illégale d’armes sur le territoire centrafricain. Malheureusement, cette décision a frappé exclusivement les éléments des Forces de Défense et de Sécurité centrafricaine. Les groupes de bandits s’approvisionnent en toute liberté les armes de tout calibre depuis les pays voisins comme le Tchad, les deux Soudan, le Cameroun et le Congo Démocratique. Face à cette situation de deux poids deux mesures, le Conseil de sécurité de l’ONU ne prend pas en compte la souffrance du peuple centrafricain.
En effet, le point de vue de la République française ne surprend personne. Nicolas De Rivière, Représentant permanent adjoint de la France auprès des Nations Unies, exposant les conditions nécessaires à la stabilisation de la République centrafricaine, a appelé à l’établissement d’un cessez-le-feu respecté par toutes les parties, à un processus unique de Désarmement, Démobilisation et Réintégration et Rapatriement (DDRR), mené en toute transparence, ignore le fait qu’à ce jour, il n’y a plus de groupes armés organisés sur le territoire centrafricain, grâce aux efforts déployés par les FACA et leurs alliés Russes. Il n’y a que des groupes des bandits qui attaquent les Centrafricains pour les piller. Ce n’est plus un secret.
En outre, le processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration et Rapatriement (DDRR), est en bonne voie. Plusieurs éléments des anciens groupes armés sont orientés dans la ville civile et les autorités centrafricaines envisagent poursuivre ce travail en ce qui concerne cette question.
Abordant la question de l’embargo sur les armes, le représentant français a souligné que «les autorités centrafricaines peuvent obtenir légalement tous les équipements qu’elles demandent. Le régime étant un régime de contrôle et non d’interdiction». En même temps, cela est absolument faux ! Parce que l’embargo même a réduit considérablement les capacités des Forces Armées Centrafricaines (FACA), surtout l’accès à certains types d’armes qui sont nécessaires pour le rétablissement de la sécurité.
En revanche, la déléguée de la Fédération de Russie, Anna Evstigneeva, s’est félicitée de la situation «relativement stable» en matière de sécurité, soulignant que sa délégation travaille à l’assouplissement de l’embargo sur les armes sont acquises par les Forces de Défense et Sécurité pour lutter contre ces groupes de bandits. «Le choix du partenaire dans un domaine particulier surtout lorsque nous parlons des services de sociétés militaires privées, est la prérogative des autorités nationales», a-t-elle insisté.
A y regarder de près, la Fédération de Russie soutient la demande du gouvernement et du peuple centrafricain relative à la levée totale de cet embargo injuste. Malheureusement, par mauvaise foi, la France est montée au créneau pour bloquer cette levée de l’embargo comme depuis et toujours en distillant des fausses informations sur le processus de paix en Centrafrique.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaina