Point n’est besoin de douter. C’est finalement fait ! Le peuple centrafricain est favorable pour une nouvelle Constitution de la République centrafricaine. Ceci se démontre à travers la grande mobilisation des Centrafricains en faveur d’un référendum constitutionnel, qui s’est déroulée dans la matinée du samedi 6 août 2022, sur presque toute l’étendue du territoire national.
De Bangui, Mbaïki, Carnot, Berberati, Bouar, en passant par Bambari, dans la Ouaka, Bangassou, Ndélé, Birao, Alindao et autres, tout le peuple est debout, tous réclamant l’organisation d’un référendum Constitutionnel en vue d’avoir une nouvelle Constitution en République centrafricaine.
Ils sont plusieurs milliers des Centrafricains à descendre dans les rues de Bangui pour atteindre l’avenue des Martyrs pour confirmer leur adhésion au projet de modification de la Constitution du 30 mars 2016. Ces Centrafricains sont venus des arrondissements de Bangui, Bimbo et Bégoua. Au cours de cette marche pacifique, agrémentée par des fanfares, les manifestants ont prouvé la caducité de cette Constitution aux yeux de l’opinion nationale et internationale en marquant sur des Banderoles des slogans suivants : «Le peuple souverain demande une nouvelle Constitution», «Coalition pour une nouvelle Constitution, OUI au référendum», «Nouvelle Constitution=Nouvelle République».
On peut lire sur le visage des manifestants, l’aspiration à un avenir meilleur pour la première fois à travers une nouvelle Constitution, adaptée à leur réalité pour un Centrafrique stable et prospère.
A vrai dire, cette marche de soutien à la tenue d’un référendum prochain, a recueilli une masse populaire favorable à la tenue d’un référendum constitutionnel.
Au niveau de Bangui, cette grande mobilisation qui a chuté au niveau du Complexe sportif Barthélemy Boganda, a été sanctionnée par la remise d’un mémorandum au premier ministre, Félix Moloua, qui est accompagné du ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, de celui de la Jeunesse, des Sports et de l’Education Civique, et autres personnalités.
Dans ce mémorandum qui a été lu par le coordonnateur du «Cercle de Réflexion pour une Constitution Républicaine» (CRCR), Hyppolite Robard Ngaté, on peut résumer ceci, «nous peuple Centrafricain, considérons le caractère illégitime et non démocratique des personnes et institutions, ayant élaboré la Constitution du 30 mars 2016, notamment le Conseil National de Transition et les Experts étrangers ; considérons la caducité et les dispositions transitoires et provisoires du cadre constitutionnel en vigueur, traduite par les insuffisances constatées, aux articles 73, 74 et 76, qui ne reflètent plus les réalités politiques, économiques et sociales de la République centrafricaine ; Considérons le fait que les cadres constitutionnels précédent et les cadres constitutionnels actuels, n’assurent pas à tous les Centrafricains sans exclusif, les conditions nécessaires à un développement durable et harmonieux sur tout le territoire national, et à une répartition sociale équitable des richesses, demandant une nouvelle Constitution adopté par le référendum pour le pays».
Cette grande mobilisation populaire a attiré l’attention du premier ministre, Félix Moloua, et le chef du gouvernement a promis retransmettre fidèlement les préoccupations des Centrafricains au président de la République, Chef de l’Etat, Pr Faustin Archange Touadéra. «La présence massive ce jour de la population centrafricaine, encore moins de la jeunesse, marque réellement une adhésion totale populaire à la tenue d’un nouveau référendum souhaité par le peuple souverain. Quand le chef de l’Etat sera au courant, cela ne sera qu’une fierté de sa part et qu’il saura que les Centrafricains aiment bien leur pays», a-t-il signifié.
Et Félix Moloua d’ajouter que «j’ai su comprendre encore que cette mobilisation n’est pas l’unique du genre à Bangui, mais plutôt c’est un mouvement généralisé synchronisé dans nos villes de province, notamment dans les 19 préfectures. Donc, c’est la volonté du peuple. Si le peuple décide, c’est la volonté de Dieu. Nous ne sommes que des commissionnaires. Nous allons exécuter la transmission à l’Assemblée nationale pour que les députés puissent y pencher. C’est le peuple qui a décidé. Dans le cas contraire, la personne aura de problème au peuple souverain», a déclaré le Chef du gouvernement centrafricain.
Celui-ci a profité de l’occasion pour féliciter les Centrafricains qui ont participé à cette grande mobilisation pour l’indépendance de leur pays en partage, la République centrafricaine.
Si aujourd’hui, les Centrafricains ont décidé de marcher pacifiquement pour démontrer aux de la communauté nationale et internationale leur volonté de développer leur pays, cela prouve à suffisance que le peuple Centrafricain et désormais indépendant et mature, capable de défendre ses propres intérêts vis-à-vis des manipulateurs hors pairs qui ont pris en otage la RCA depuis 1960.
Cette nouvelle aspiration du peuple Centrafricain pour une nouvelle Constitution, doit également interpeller certains partis politiques, à l’image de KNK, le MLPC, le RDC, l’URCA, surtout la CPC et autres. Mais, il y a lieu de souligner que cette grande mobilisation s’est déroulée également sur l’ensemble du territoire centrafricain.
Marcelin Endjikélé Kossikako et Auric De Jovice Ouakara