Tôt dans la matinée du 28 novembre dernier, un aéronef a survolé Bossangoa, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham. L’appareil a largué des projectiles sur l’usine d’égrainage de coton de Bossangoa sans faire des victimes en vies humaines.
Le Président de la Jeunesse panafricaine de Centrafrique, Wilfrid Balogbia, dans une interview exclusive à Radio Lengo Songo, condamne ce qu’il a appelé « une attaque terroriste » et appelle le gouvernement et les partenaires à tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité du peuple centrafricain.
Radio Lengo Songo (RLS) : Monsieur Wilfrid BALOGBIA, bonjour ! En votre qualité de Président de la jeunesse panafricaine de Centrafrique, quelle est votre première réaction quant au survol de la ville de Bossangoa par un aéronef non identifié qui a d’ailleurs largué des projectiles sur la population et visé également l’usine d’égrainage de coton dans la localité ?
Wilfrid BALOGBIA (WB) : Je vous remercie, Monsieur le journaliste de m’avoir accueilli dans votre studio et de m’avoir accordé ce privilège de le prononcer sur l’acte ignoble qui s’est produit à Bossangoa avec cet aéronef. Je condamne avec la dernière énergie cette attaque terroriste sur nos paisibles populations de Bossangoa. Il s’agit ni plus ni moins d’un acte terroriste que ces criminels ont posé. Nous avons l’habitude de connaitre des attaques des groupes armés dans notre pays ; mais non plus une attaque perpétrée avec un avion. C’est un grand attentat contre notre pays et le peuple centrafricain. J’oppose donc une ferme condamnation à ce genre d’attaque lâche et barbare et je profite de l’occasion de demander, au nom de la jeunesse panafricaine toute entière et plus particulièrement de la jeunesse panafricaine de Centrafrique, au gouvernement de tout mettre en œuvre pour faire d’abord la lumière sur cette situation et que les auteurs répondent de leurs actes.
RLS : Vous avez raison que c’est une première de voir ce mode opératoire usé par les bandits contre la population. Que cela vous inspire-t-il ?
WB : Qui est ce rebelle aujourd’hui qui va se doter d’un avion pour commettre des bavures contre la population centrafricaine, si ce n’est pas une manouvre de la France ? C’est pour cela que je pense qu’il ne s’agit dans ce cas d’une rébellion, mais ce sont des terroristes bien financés avec ces avions pour attenter à la vie des populations. En plus, vous n’êtes pas sans ignorer que le pilotage d’un avion demande une formation aiguée dans le domaine. Mais, un rebelle centrafricain qui sait pilote un avion du jour au lendemain pour venir larguer des engins sur une ville, cela ne concorde pas.
Je vais même vous surprendre que lorsque je vois dernière cet attentat la main de la France, c’est la radio française Rfi que j’appelle radio de fausses informations, qui a diffusé l’information avant, alors qu’à l’intérieur du pays même, nous n’avions pas eu toutes les informations du terrain à ce moment-là. Ce qui prouve à suffisance l’implication de la France qui n’est pas à sa première basse besogne contre notre pays. Cet acte terroriste a été préparé depuis la France, certainement avec la complicité de certains fils véreux du pays qui se disent des opposants.
RLS : Vous avez également parlé des opposants centrafricains, pensez-vous qu’il pourrait avoir un lien avec ce survol insolite de la ville de Bossangoa et son corolaire de largage d’engins explosifs sur les habitants de la localité ?
WB : Nous avons été tous témoins de ce qui se passe dans notre pays. Avant qu’on entende parler de la mise en place du BDRC, nous avions déjà assisté à plusieurs autres plateformes de ce genre qui ont été mises en place par nos opposants politiques. Et, plus récemment, nous avons suivi la déclaration que les opposants publient ci et là montrant leur mauvaise foi de tout faire pour renverser le régime en place. Ils le font ainsi parce qu’ils ont la double nationalité, et leurs enfants ne sont pas sur le territoire centrafricain. Donc, ils n’ont rien à voir avec la paix et la quiétude de la population.
Lorsque ces opposants se trouvent dans le pays, ils ne prennent jamais de position. Mais, lorsqu’ils sortent pour se retrouver dans leur paradis en France, c’est de là qu’ils vont commencer à inventer des histoires pour déstabiliser le pays. Mais, cette fois, je crois qu’ils ont commis une erreur, car il n’y aura plus de coup d’Etat en Centrafrique.
RLS : L’usine d’égrainage du coton de Bossangoa qui a été visée représente un enjeu capital pour la relance de l’économie. Qu’en pensez-vous ?
WB : C’est dans le même ordre d’idée, car ce que la France et certains de nos opposants qui roulent pour son compte ne jurent que par le malheur du peuple centrafricain. Donc, l’objectif ici et d’asphyxier l’économie de notre pays, à travers le sabotage des efforts de développement économique que les autorités de notre pays sont en train de déployer. Derrière, la France veut voir les Centrafricains que dans la souffrance et la misère. Donc, non seulement l’avion qui a largué ces explosifs visait la population de Bossangoa, mais également de détruire cette usine qui est pourvoyeur d’emplois aux habitants de la ville.
RLS : Quel message avez-vous à lancer au gouvernement quant à cette nouvelle stratégie mis en place par ces bandits ?
WB : Je commence d’abord par féliciter nos autorités et notre armée qui n’ont ménagé aucun effort pour rétablir la sécurité sur l’ensemble de notre territoire. Nos forces de défense et de sécurité ont traqué jusqu’à leurs derniers retranchements les rebelles de la soi-disant coalition des patriotes pour le changement et leur coordonnateur Bozizé. Nous sommes fiers de voir que l’armée ne cesse de renforcer avec des équipements de points, à l’image de l’avion de chasse albatros que détient maintenant les FACA.
Ce que je peux demander à nos autorités, c’est de poursuivre les efforts de sécurisation du pays, avec l’appui de nos partenaires de la Russie et du Rwanda pour mettre définitivement hors d’état de nuire les groupes armés. Ainsi, la population sera libre pour vaquer à ses occupations quotidiennes et de contribuer au développement de la République centrafricaine.
RLS : Monsieur Wilfrid Balogbia, merci.