Le 1er décembre à Bangui, à l’occasion de la célébration du 64e anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine, le président Faustin Archange Touadéra s’est adressé à la nation.
– Mes chers compatriotes ;
Le 1er décembre est un moment de grand symbolisme et de grande richesse dans notre histoire commune.
La proclamation de la République Centrafricaine le 1er décembre 1958 par feu le Président Fondateur Barthélemy BOGANDA, puis l’indépendance de notre pays le 13 août 1960 sont le fruit de luttes, de soulèvements, de résistance et de foi dans les valeurs humaines de nos ancêtres qui n’ont jamais faibli et dont la volonté n’a jamais faibli.
Je tiens à vous féliciter, mes chers compatriotes, de l’intérieur et de la diaspora, et à vous exprimer mon admiration pour les efforts déployés pour parvenir enfin à l’unité nationale, au vivre ensemble et à la réconciliation nationale dans notre pays.
Je salue et félicite nos vaillantes forces de défense et de sécurité, désormais nationales et multiethniques, pour leur courage et leur professionnalisme, qui ont progressivement rétabli l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, malgré les difficultés logistiques et les contraintes budgétaires.
Permettez-moi d’exprimer ma profonde gratitude et mon appréciation à tous les États, organisations internationales et organisations non gouvernementales qui ont toujours soutenu nos efforts pour sortir de la crise et parvenir à la reprise économique.
Je continuerai à entretenir de meilleures relations avec nos pays voisins et avec tous les pays du monde, en menant une politique de bon voisinage et de non-ingérence, conformément à la Charte des Nations unies, afin de garantir la paix et la sécurité à nos frontières.
La République que nous vantons tous rejette la division, la trahison, la violence, l’incivisme, la paresse, la haine, l’intolérance et l’aliénation. Elle est fondée sur la paix, l’unité nationale, la diversité ethnique, culturelle et religieuse, le dialogue, la tolérance et la cohésion sociale.
Notre jeune République, affaiblie par plusieurs décennies de conflits internes et d’horreur, a besoin d’hommes et de femmes honnêtes, intègres, patriotes, travailleurs, qui pensent au service et non à eux-mêmes.
Il est normal que les citoyens de la république aient des opinions différentes, ce qui peut conduire à des décisions opposées. Cependant, nous ne devons pas oublier que nous avons un bien commun précieux que nous devons protéger : la République centrafricaine.
Nous devons à la génération actuelle qui observe et évalue nos actions, ainsi qu’aux générations futures, de léguer un pays uni, stable, prospère et en développement, où il fait bon vivre.
Depuis plusieurs mois, nous assistons à des manœuvres, des actions et des déclarations susceptibles de mettre en danger la sécurité publique ou de provoquer des troubles graves, d’inciter à la haine contre le gouvernement et de violer les lois de la République.
Ces déclarations, comme vous le savez, sont largement publiées par les principaux membres du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) et du Conseil de résistance de la transition (CRT).
Vous avez également suivi leurs appels incessants aux organisations terroristes pour mettre le pays à feu et à sang, étayés par des déclarations et des manifestations organisées à Paris, en France.
Vous avez suivi les messages vidéo postés sur les médias sociaux par un groupe de mercenaires étrangers visant à porter atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays ainsi qu’à l’intégrité physique des agents des institutions de la République.
Vous l’avez compris. En demandant la suspension de l’aide budgétaire et humanitaire, la CRT et le BRDC veulent maintenir notre pays dans la dépendance et l’appauvrissement, suspendre les travaux de réhabilitation des routes, suspendre les projets de construction d’écoles et d’hôpitaux, suspendre l’aide humanitaire aux personnes déplacées ou victimes d’inondations, suspendre le paiement régulier des salaires, pensions et bourses, bref, ils veulent mettre en danger l’existence de la nation.
Depuis plusieurs jours, nous assistons au début des plans de déstabilisation du pays.
Dans la nuit du 27 au 28 novembre 2022, un attentat ignoble et méprisable a été perpétré contre des civils à Bossangoa, capitale de la préfecture de l’Ouham, qui vit toujours dans la psychose après les atrocités innommables commises lors de la grave crise militaire et politique vécue par le pays.
Elle a également visé les intérêts économiques de notre pays, notamment en faisant exploser une filature de coton et en privant un tiers de la population centrafricaine, qui vit des revenus de cette importante culture de rente, et même l’État d’importantes recettes intérieures.
Je tiens à vous assurer que des mesures appropriées sont prises pour éviter que ces actes terroristes ne se reproduisent.
A ce stade de mon intervention, je voudrais vous appeler, mes chers compatriotes, à rester calmes, à être vigilants, à continuer à informer nos forces de défense et de sécurité de tous les plans des ennemis de la République.
Nous devons défendre la République, c’est une priorité. Cette défense est le devoir de chaque fille et de chaque fils du pays.
Les campagnes de désinformation à des fins subversives, menées de manière insensée par ceux qui se prétendent démocrates ou républicains mais qui ne sont en fait préoccupés que par leur bien-être personnel, sont contraires à la démocratie et aux principes de la République.
Il est déplorable que 64 ans après la déclaration de la République, certains compatriotes continuent à défendre des intérêts étrangers, à nuire à l’intérêt national et à utiliser des mercenaires pour conquérir brutalement le pouvoir.
A ceux qui appellent sans cesse à la déstabilisation des institutions démocratiques, à ceux qui recrutent des mercenaires pour replonger le pays dans le chaos, je rappelle que la force ne peut être une fin en soi, elle ne peut et ne doit pas être le but ultime.
La lutte pour la paix et le développement de notre cher et beau pays doit primer sur toute autre considération.
En tant que peuple puissant et Président de la République, conscient de la dignité de ma fonction, je ne renoncerai pas à ma noble mission de réformer profondément l’Etat, de construire une société centrafricaine plus démocratique, plus moderne, plus pacifique, plus tolérante, capable de résoudre ses différends par le dialogue et la concertation, la tolérance et le respect mutuel.
Que Dieu bénisse et protège la République centrafricaine et son Peuple !