Au cours d’une interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo, ce 30 novembre, le Coordonnateur du Réseau national pour la sauvegarde des acquis de la paix (RNSAP), Davy Yannick ANDJIDA a pointé d’un doigt accusateur la France d’être derrière l’attaque de Bossangoa du 28 novembre dernier.
Des sources recoupées ont d’ores et déjà indiqué que l’aéronef qui a bombardé l’usine d’égrainage de coton de l’Office national du coton (ONC) de Bossangoa provenait du Tchad. Sur cette information, le Coordonnateur du RNSAP a déclaré : « Il n’est pas un secret que la France dispose d’une base militaire au Tchad. A priori, nous ne pourrions pas accuser directement le peuple frère tchadien. C’est pourquoi nous attirons l’attention des autorités tchadiennes à plus de vigilance pour ne pas fragiliser les efforts de paix chèrement acquise entre ces deux pays ».
En effet, vers 2 heures du matin du 28 novembre dernier, les habitants de la ville de Bossangoa ont été pris de panique de voir survoler au-dessus d’eux un suspect aéronef, lequel a largué des explosifs sur l’usine d’égrainage de coton de la ville. Des dégâts matériels ont été enregistrés. Dieu merci, aucune victime en vies humaines n’a été déplorée. Mais, c’est le mode opératoire de l’attaque, notamment l’utilisation de moyens aériens qui a suscité tant de réactions et des inquiétudes chez le Centrafricain.
Les dernières informations en date font d’état de découverte parmi les débris de la déflagration, de l’explosif « M 904 » très prisé par les pays de l’OTAN. Sur ce point, la position du RNSAP est claire : « La France fait partie des pays de l’OTAN qui ont une influence négative sur l’Afrique. Donc, nous ne doutons pas de l’utilisation de ces engins par les puissances étrangères de pouvoir perturber les efforts de paix consentis et chèrement acquise en République Centrafricaine. Cet explosif M 904 n’est pas fabriqué en Centrafrique, donc il s’agit bel bien d’une provocation extérieure ».
Le Coordonnateur du RNSAP dit avoir pris à témoin l’opinion nationale et internationale de cette situation et demande, par la même occasion, à l’ONU de lever totalement l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine, afin de permettre aux forces de défense et de sécurité intérieures de disposer des moyens conséquents pour lutter efficacement contre ce nouveau mode opératoire des ennemies de la paix.
RNSAP s’est également préoccupé des conséquences économiques de l’attaque perpétrée sur l’usine d’égrainage du coton de Bossangoa. Pour son coordonnateur, « la laborieuse population de Bossangoa a comme activité principale la culture du coton. Puis, sur le plan stratégique, les habitants de Bossangoa qui ne veulent plus revivre les tristes et tragiques événements du passé, aspirent à la paix et au développement économique et social. Donc, vous comprenez qu’en allant sur ce terrain économique, ces bandits veulent créer la psychose et perturber la quiétude de la population, mais également de fragiliser l’économie du pays pour assouvir leurs desseins ».
A travers l’exécution minutieuse du Plan national de Relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA) sur le leadership du Président Faustin Archange TOUADERA, l’économie se relance de plus bel avec le développement tous azimuts des secteurs économiques. L’heure est à la consolidation de ces acquis, d’où l’appel du RNSAP à la « vigilance » tant au niveau des autorités du pays qu’au niveau de la population centrafricaine.
Auric de Jean Jovice OUAKARA