L’Université de Bangui projette faire de son cheval de batail pour l’année académique 2022-2023, la lutte contre la corruption. La corruption prend de l’ampleur ces dernières années à l’Université de Bangui. De ce fait, le Recteur de l’Université de Bangui, Gérard Grésenguet, tient ce problème à bras le corps.
La situation reste toujours préoccupante à l’Université de Bangui, qui est d’ailleurs la seule et unique en RCA, crée en 1969 par Jean Bedel Bokassa. Ils sont au moins 30.000 étudiants qui fréquentent cette Université. Il est 11 heures sur le campus universitaire de Bangui. Les activités vont bon train. Les étudiants sont en petits groupes de discussion. D’autres sont sous les arbres, et dans la bibliothèque en train de bucher leur cours. Ceux-ci se plaignent du problème de la corruption au sein de leurs établissements.
Cet étudiant nous affirme clairement que la corruption est devenue monnaie courante sur le campus universitaire, «c’est un comportement qui n’encourage pas les étudiants à travailler. Le business se fait au vu et au su de tout le monde. Ces étudiants qui ne valent rien, admettent toujours en première session. Mais, nous ne savons quoi faire. Car, si tu ne fais pas attention, tu seras repéré et c’est fini pour toi» a-t-il décrié.
Ceux qui ne travaillent pas admettent en classe supérieure à cause de la corruption, «nous les connaissons bien, on ne les voit pas dans la salle suivre les cours. Mais, après, ils viennent donner de l’argent pour admettre en classe supérieure. Le pays ne peut pas se développer à cause de ces comportements qui n’honorent pas le pays»,s’indigne cette étudiante.
C’est un réseau bien organisé au niveau des établissements, «c’est au plus haut sommet de ces établissements que la corruption est faite. On constate lors des délibérations, il y a des étudiants qui sont absents pendant les cours et les examens, mais à notre surprise, ceux-là valident toujours. Ils ne peuvent qu’admettre par le biais de la corruption»,a affirmé cet étudiant sous couvert de l’anonymat.
Par contre, le Recteur de l’Université de Bangui, Gérard Grésénguet, invite les étudiants à dénoncer tous cas de tentatives, ou de corruption auprès des responsables universitaires. «Nous allons faire la chasse à ces très mauvais éléments. Ils ne sont pas majoritaires. Nous allons sensibiliser les étudiants et les enseignants pour dénoncer, s’ils apprennent qu’il y a des étudiants qui utilisent les moyens détournés pour avoir des notes. Nous serons prêts à sanctionner cette mauvaise manière de faire. Ils peuvent venir me voir directement, ma porte est grandement ouverte», a insisté le patron de l’Université.
Au passage, après plusieurs crises que le pays a connues, le système éducatif centrafricain connait un réel problème. De la formation qui ne répond pas au besoin, en passant par la corruption et l’effectif pléthorique, le résultat est la déplorable. Même si l’éducation est l’arme la plus puissante pour une nation, beaucoup d’efforts restent à faire dans le pays pour palier au problème de l’éduction.
Theoneste Pounika