La MINUSCA, dans un communiqué de presse rendu public le 20 janvier 2023, a justifié difficilement, le transport du tristement célèbre Moctar Younouss, tant recherché par la police centrafricaine de Kaga-Bandoro à Bangui le 13 janvier 2023.
Pour la petite histoire, le 13 janvier 2023, les Forces de Défense et de Sécurité centrafricaines, mis la main sur un présumé criminel, en la personne Moctar Younouss à l’aéroport international Bangui-M’Poko. Ce présumé criminel a fait l’objet de recherche accrue de la part des Forces de Défense et de Sécurité. Curieusement, celui-ci a été aperçu dans un avion de la MINUSCA dont le numéro de la queue de cet avion est «UNO-303P/LET410».
Selon des informations proches de la police centrafricaine, ce Moctar Younouss, était un ancien militaire du 4èmeBataillon d’Infanterie Territoriale (BIT 4) des FACA. En 2014, il a fait défection de l’armée pour rejoindre le groupe des criminels du «MPC», coordonné par un certain Mahamat Al Kathim.
Pour justifier cet acte, la MINUSCA, dans ce communiqué de presse rendu public le 20 janvier 2023, la mission onusienne a pris son temps pour mettre un accent particulier sur son mandat et la Résolution 2659 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui reste sur papier sans avoir exécutés en bon et due forme.
Mais, selon la MINUSCA, ce présumé criminel a fait comprendre à cette mission onusienne qu’il a fait l’objet des menaces sérieuses et crédibles à l’encontre de sa personne et de sa famille, dont deux enfants mineurs, y compris de menaces de mort. C’est ainsi que la MINUSCA a procédé à leur relocalisation à Bangui, le 13 janvier 2023, après avoir vérifié que l’individu n’était pas impliqué dans des activités illégales ou criminelles, y compris de participation à un groupe armé, ni d’une procédure judiciaire engagée à son encontre.
Le communiqué de la MINUSCA a souligné que ce Moctar Younouss vivait depuis plusieurs années à Kaga-Bandoro avec sa famille et n’était pas inquiété jusque-là par les services de sécurité du pays.
Au regard de tout ce qui précède, il faut dire que les arguments avancés par la MINUSCA dans son communiqué ne tiennent pas la route. La relocalisation d’une population de localité à une autre, fait-elle partie du mandat de la MINUSCA ? Si ce Moctar Younouss n’a rien à se reprocher, pourquoi il a cherché refuge du côté de la MINUSCA ? Difficile de répondre à ces différentes préoccupations.
Le fait même de transporter un civil dans leurs moyens de déplacement d’une localité à une autre, dont son nom n’y figure pas dans le bordereau (Wever) de la MINUSCA en cette date-là.
La MINUSCA a des difficultés pour justifier cet acte qui a eu lieu le 13 janvier 2023. Dans l’avenir, cette mission onusienne doit s’aviser pour ne pas tomber dans de tel piège qui risquerait fort de ternir leur image.
La Rédaction