La plateforme de la société civile dénommée «Azimut», par le biais de son Coordonnateur, Pott Madéndama-Endzia (PME), attend de pieds fermes la suite d’une note envoyée le 13 décembre 2022, au Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guteress, suite au non-respect des Résolutions n° S/RES/2605 (2021) et n° S/RES/2659 (2022) de Conseil de sécurité des Nations-Unies, à travers leur mission en Centrafrique, la Minusca. Selon ce dernier, la Minusca ne tient pratiquement pas compte de la protection des civils face aux multiples attaques injustes des criminels sans foi ni loi. Position exprimée ce vendredi 03 février 2023 au cours d’une interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo (RLS). Ci-après l’intégralité de cet entretien.
RLS : Monsieur Pott Madéndama-Endzia, bonjour. !
PME : Bonjour Monsieur le Journaliste !
RLS : Vous avez envoyé une note au Secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterres, le 13 décembre 2022. Quelle est la suite de cette lettre ?
PME : Effectivement, le 13 décembre 2022, notre association et d’autres, telles que «Le Front Républicain» et le «Réseau National pour la Sauvegarde des Acquis de la Paix» (RENSAP), nous avons adressé une lettre, dont l’objet était s’est focalisé sur la Résolution n° S/RES/2605 (2021) du Conseil de sécurité des Nations–Unies qui englobe le mandat de la Minusca en RCA pour une année. Cette objection concerne l’implication ou l’insouciance de la Minusca dans l’affaire de la sécurité en RCA. Parce qu’on avait constaté qu’il y avait une attaque au niveau de Bossangoa où l’usine d’égrainage de coton a été attaquée. Il y avait la formation des rebelles au niveau des frontières de la RCA, au Cameroun, au niveau du Tchad, au niveau du Congo et au niveau du Soudan. Il y avait également l’implication du staff de la Minusca dans la prolifération des armes sur le territoire centrafricain. Donc, nous étions levé pour adresser cette lettre à Monsieur Antonio Guterres et sa Représentent spéciale ici à Bangui, Madame Valentine Rugwabiza. Mais, cette lettre demeure sans suite. Et tous les rapports de la Minusca que nous avons pris connaissance sur les réseaux sociaux et sur le site de l’ONU, parlent que des réalisations de la Minusca. Mais, le mécontentement ou les préoccupations des populations centrafricaines qui dénoncent les faits ou qui sont à l’encontre de la résolution des Nations-Unies en Centrafrique, n’a jamais préoccupé, soit Monsieur Antonio Guterres, moins encore Madame Valentine Rugwabiza, qui assiste malheureusement à tous ce qui se passe aujourd’hui en RCA. Nous avons vu après l’attaque de Bossangoa, c’est l’attaque des locaux de la douane au niveau de Béloko, qui est vraiment le poumon de l’économie centrafricaine.
RLS : Comment est-ce que vous pouvez expliquer ces genres d’attaques sur la position des Forces Armées Centrafricaines ?
PME : Au niveau de Besson, la position des Forces Armées Centrafricaines (FACA), a été attaquée. Il y a des pertes en vie humaine et des dégâts matériels. Au niveau de Ndélé, un drone a survolé la ville et a largué des explosifs sur les positions des FACA. Malheureusement, les éléments de la Minusca sont là, curieusement, ils observent seulement. Donc, c’est également très triste à nous de voir qu’après les attaques de Béloko, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Centrafrique et cheffe de la Minusca, s’est juste levée pour aller en touriste regarder ce qui se passe là-bas. Nous sommes dessus du comportement de la Minusca ou de ce que fait la Minusca en RCA. Cela n’arrête pas ici parce qu’aujourd’hui, nous constatons que la Minusca transporte des rebelles d’une localité à l’autre. Le cas récemment au niveau de Kaga-Bandoro, où elle a transporté un rebelle tant recherché par la justice centrafricaine pour le faire déplacer au niveau de Bangui. Donc, cela implique la Minusca dans beaucoup de choses. Et donc, nous attendons de Monsieur Antonio Guterres et de sa Représentante spéciale, Valentine Rugwabiza, une réponse par rapport cette lettre ouverte que on l’avait adressé depuis le mois de décembre 2022.
RLS : Vous avez soulignez dans vos propos la présence d’un appareil volant, plus précisément un drone qui survolait les positions des FACA. Avez-vous une idée précise sur cet appareil ?
PME : Oui ! Nous savons qu’aucun groupe rebelle dans ce pays ne peut manipuler un drone. Nous savons que les drones qui ont été abattus par nos Forces de Défense et de Sécurité, sont d’origine européenne. Aujourd’hui, les Centrafricains ne veulent plus de l’extrémisme violant. C’est pourquoi, ils ont trouvé un moyen d’opérer comme des terroristes à travers des drones de larguer des explosifs sur des positions de nos FACA pour attaquer également de façon terroriste les locaux de la douane à Béloko. Donc, ces drones-là, nous savons tous qu’il y a la mainmise de l’impérialisme qui est là. Parce qu’aujourd’hui la rébellion n’a plus sa place en République centrafricaine. Donc, ils sont en train d’opérer comme les terroristes à travers des drones.
RLS : Que préconisez-vous faire si jamais la Minusca ou encore l’ONU ne répond pas à vos préoccupations ?
PME : Pour l’instant, c’est une relance que nous faisons à l’endroit des responsables de la Minusca, des responsables de l’ONU, dans le monde entier, afin qu’ils comprennent que nous voulons la paix en RCA. Aujourd’hui, les Centrafricains veulent vivre en harmonie sur toute l’étendue du territoire national. Et que si la Minusca ne se voit pas à la hauteur de leur mission, qu’elle quitte le territoire centrafricain. Parce que nous ne pouvons pas être ou cohabité avec une mission dont son mandat est d’assurer la protection de la population civile, alors qu’elle n’est pas là à observer tout ce qui se passe et à rapporter seulement. Non ! La protection, veut dire déjà prévenir ou anticiper les choses. Nous avons des informations sur les mouvements qui se préparent du côté des frontières. Nous lançons l’alerte. La Minusca fait la sourde oreille. C’est trop ! Ce sont des vies humaines qui se perdent à chaque attaque des rebelles. Il y a beaucoup de choses que nous sommes prêts et avec des preuves à l’appui à dénoncer. La malversation au niveau des services de DDR-R de la Minusca, qui entraîne l’extrémiste violant parce que, le DDR-R est là pour démobiliser les personnes qui sont engagées dans les conflits armées, mais on voit le service de DDR-R de la Minusca de Bouar, ne travaille pas. Nous demandons aujourd’hui à la Minusca de nous donner une réponse par rapport à cette lettre ouverte dans un bref délai. Si tel ne sera pas le cas, nous allons aussi trouver un moyen de dialogue, de communication pour faire entendre nos voix devant leurs locaux afin qu’ils puissent comprendre que les Centrafricains ne veulent plus mourir à travers les armes à feu et le terrorisme.
RLS : Monsieur Pott Madéndama-Endzia, Radio Lengo Songo vous remercie !
Interview réalisée par Marcelin Endjikélé Kossikako