Le chef de l’Etat centrafricain, a poursuivi dans la journée du 15 mars 2023, une série de rencontres avec les leaders des centrales syndicales de la République centrafricaine. Après avoir échangé dans la journée du 14 mars 2023 avec ceux de l’enseignement, c’est au tour des membres du syndicat autonome des médecins d’être reçus au Palais de la Renaissance au lendemain. Cette rencontre s’inscrit dans la dynamique de la recherche des solutions suite à la grève de trois jours que le personnel de santé avait observée dans les structures sanitaires du pays. Ce qui a plu aux responsables de ces syndicats autonomes des médecins qui, par l’entremise de Pr Bertrand Jean De Dieu Tékpa (BJDDT), Traumatologue et Secrétaire général du syndicat autonome des médecins, salue cette initiative au cours d’une interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo (RLS), le 16 mars 2023.
RLS : Pr Bertrand Jean De Dieu Tékpa, bonjour. Vous avez été reçus le 15 mars dernier, par le président Touadéra. Que peut-on retenir de cette rencontre ?
BJDDT : Le Chef de l’Etat nous a reçu, nous du syndicat des médecins et le syndicat du personnel de la santé. Deux syndicats étaient reçus par le Chef de l’Etat. Et c’était pour répondre aux questions de grève que vous avez suivi depuis il y a quelques temps ici, afin de trouver des solutions aux revendications qui sont sur la table du gouvernement. Donc, le Chef de l’Etat a mis son poids dans l’affaire. Il nous a entendus. Nous lui avions expliqué des choses de notre côté, les raisons de la grève, et lui aussi nous a expliqué son avis, sur beaucoup de certain de ses points et tout c’était bien terminé.
RLS : Concrètement sur quels points que vous avez eu a échangé avec le Chef de l’Etat ?
BJDDT : Il a avait des revendications. Souvenez-vous que nous avons les primes de Covid-19 qui devaient être payés que cette année ça n’a pas encore payé. Le syndicat du personnel de la santé avait revendiqué cela, et il y avait aussi d’autres problèmes qui étaient sur la table du gouvernement depuis plus de 5 ans. C’était le Statut Particulier du personnel de la santé et la question de la hiérarchisation du personnel de la santé. Et nous avons aussi le problème de conditions de vie du personnel de la santé. Toutes ces questions ont été débattues. Pour la hiérarchisation de certains cadres paramédicaux qui avaient leurs diplômes le Baccalauréat avec les années de formation, étaient sous classés par apport à certains de leur collègues qui ont parfois des diplômes généralistes. Sur ça, une résolution a été demandée que nous repartions vers le ministère du Travail pour pouvoir régler cela. On est déjà au courant que cela été réglé. Il ne reste seulement à ce que cela soit appliqué. Nous avons aussi posé le problème de prime Covid-19. On préfèrerait appeler la prime de risque au personnel de la santé à la place de prime Covid-19. Cette prime aussi, ne posait pas de problème. Parce que l’argent est là, mais la liste des personnes à payer qui avait été un peu gonflée, selon les dire des uns et des autres, que sur la vigilance du syndicat, est en train d’être corrigée pour qu’il n’y ait pas des intrus sur cette liste. C’est en cours ! Donc, une fois que le syndicat aura fini de corriger cette liste, cette prime sera payée.
RLS :S’agissant de la question du Statut Particulier, qu’est-ce qu’a été dit ?
BJDDT : La question du Statut Particulier, c’est là où le débat était houleux, où le Chef de l’Etat, nous a expliqué en long et à large l’implication de ce Statut Particulier par rapport au Statut Général de la Fonction Publique. Il nous a expliqué que si chaque entité devait avoir son Statut Particulier, finalement l’Etat n’aura plus son sens. Chacun va se gérer et cela va être difficile à gérer. Or, si on reste dans le cadre du Statut Général de la Fonction Publique, en exprimant chacun ses spécificités qui peuvent être réglées par un texte réglementaire, tout serait arrangé. A titre d’illustration, il nous a donné l’exemple de l’enseignement supérieur, où il était Recteur à l’époque, il y avait déjà un Statut Particulier pour l’enseignement supérieur et qui avait été annulé par les institutions de Breton Wood à l’époque. Et qu’il est reparti avec des textes spécifiques. Ils ont pu régler le problème de l’enseignement supérieur avec sa spécificité, pas avec un Statut Particulier. Et moi, par exemple, il m’a expliqué que je suis aussi enseignant dans cette entité. Je n’ai pas de problème. Donc, voilà les problèmes que le Chef de l’Etat nous a convaincus et qu’il a promis de nous mettre en confiance et nous a dit de nous calmer, de ne plus recourir aux grèves. Parce qu’il nous a dit que les grèves ne servent absolument à rien. Les grèves ne font que détruire. Les vies humaines qui se perdent pendant les grèves ne rattraperont pas, alors que les solutions existent dans tout. Donc, il nous exhorte à plus rester dans la voie de la négociation. Comme nous savons qu’on est aussi des gens qui sont consciencieux de ce qui se passe. Nous lui avons donné notre engagement que s’il y a de la bonne foi dans l’autre camp, de notre côté, aussi il y aura de la bonne foi et tout ira mieux.
RLS : En tant que syndicaliste, vous êtes totalement rassurés des dirent du président de la République ?
BJDDT : Il y a un adage qui dit : «Ce qui est dans la bouche d’un Singe n’est pas pour le Singe. Mais, ce qui est dans son estomac qui est pour lui». Nous avons été rassurés par le Chef de l’Etat et il était convainquant. Il n’avait pas l’air de quelqu’un qui est en train de nous tromper. Et nous croyons que s’il a parlé devant les ministres respectifs avec qui on devait continuer les discussions. Et il a dit s’il y a des blocages, nous revenons vers lui. Donc, cela veut dire qu’il est garant de ce qui va se passer aujourd’hui et demain.
RLS : Pr Bertrand Jean De Dieu Tékpa, je vous remercie !Interview réalisée par Auric De Jean Jovice Ouakara