Lors d’une conférence de presse à Bangui, le samedi 20 mai 2023, le Conseil du parti «Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain» (MLPC), dirigé par Martin Ziguélé, invite le Tribunal de Grande Instance de Bangui (TGI), à mettre un terme aux troubles actuels enregistrés au sein dudit parti.
Pour la petite histoire, le MLPC fait face actuellement à une crise interne qui oppose certains membres-fondateurs de ce parti, en tête Gabriel Jean Edouard Koyambounou et ledit parti dirigé par Martin Ziguélé. Tous les deux réclament le leadership de ce parti qui a d’ailleurs dirigé la République centrafricaine de 1993 à 2003.
Cette crise, faut-il le souligner, a véritablement fragilisé le MLPC où certains grands baobabs de ce parti, ont démissionné pour par la suite, créer un nouveau mouvement dénommé le «Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain Courant Originel» (MLPCO).
Malgré plusieurs tentatives pour la réunification des membres de ce parti, cette crise perdure encore. C’est ainsi que le Conseil du MLPC, Me André Olivier Manguéréka demande l’arbitrage du Tribunal de Grande Instance de Bangui pour mettre fin à ce désordre qui veut s’installer.
Selon Me André Olivier Manguéréka, une première tentative auprès de la justice centrafricaine, le premier juge s’est déclaré incompétent et le dossier est transféré à la Cour d’Appel qui a jugé irrecevable en ce sens que l’affaire ne devrait pas être débattue en fonds et demande au plaignant de fournir des éléments complémentaires.
Et ce dernier de poursuivre qu’à ce niveau, personne n’a encore gagné le procès. Il est trop de crier victoire. Car, le MLPC a repris son dossier pour saisir à nouveau la Cour d’Appel de Bangui, tout en prenant en compte les éléments complémentaires à fournir et le dossier suit sa procédure normale.
Face à cette situation qui urge, le MLPC, par la voix de son Conseil, Me Olivier Manguéréka, invite le juge en référé à prendre des mesures qui s’imposent afin de faire cesser les troubles provoqués par certains de leurs anciens camarades qui multiplient des déclarations à travers des communiqués de presse interposés sur les réseaux sociaux et dans des médias de la place.
A en croire le MLPC, la justice ne peut pas demander à leur parti qui est légalement reconnu, qui exerce ses activités, selon la loi d’arrêter toute activité politique, à moins que cela concerne le MLPC-Courant Originel qui créé des troubles.
Par la même occasion, Me Olivier Manguéréka a rappelé qu’en aucun cas, le MLPC a reçu une notification d’une quelconque interdiction d’exercer ses activités politiques. Sinon c’est le MLPC qui a constaté que ses activités sont enfreintes par ce que le MLPC Courant Originel a saisi la justice. Et la justice ne peut pas aussi interdire le MLPC de jouer son rôle d’animation de la vie politique.
En effet, le Conseil du MLPC a proposé une issue de sortie de crise à ses anciens camarades en ces termes, «si les leaders du MLPC Courant Originel veulent se retirer du parti, après leur suspension, ils auraient dû se retirer et créer leur propre parti avec un autre nom, mais pas celui du MLPC. Mais, le parti se demande pourquoi ils veulent toujours conserver le du MLPC», s’interroge-t-il.
Il y a lieu de rappeler que le MLPC-Courant Originel est à ce jour dirigé par Gabriel Jean Edouard Koyambounou et est allié au régime de Bangui, après avoir pris part au Dialogue Républicain. Par la suite, le MPLC-Courant Originel fait partie de la plateforme «Union des Forces Démocratiques de l’Opposition» (UFDO) qui est une plateforme de l’opposition démocratique dite «modérée» qui qui soutient le processus de changement de la Constitution du 30 mars 2016.
Pour le MLPC dirigé par Martin Ziguélé, soutenir le processus de la réforme constitutionnelle, c’est encourager le président Touadéra à s’éterniser au pouvoir. Ce sont-là l’une des raisons de la pomme de discorde entre les cadres du MLPC.
Cette situation qui n’a que trop durée doit cesser afin d’apaiser la tension politique dans le pays à l’approche des élections régionales et locales en République centrafricaine qui est une occasion à ne pas manquer pour le peuple centrafricain qui a tant souffert.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna