L’audience publique du mardi 16 janvier 2024, est consacrée aux débats contradictoires dans l’affaire le Procureur Spécial contre Azor Kalite, Charfadine Moussa, Antar Hamat et Oscar Oumar Wodjonodroba à la Cour Pénale Spéciale (CPS) de Bangui. Ce procès s’est ouvert avec la présentation du contexte sociopolitique du témoin indirect, l’ancien ministre centrafricain, Bernard Simiti devant la Cour pour des éléments de preuves.
En effet, les prévenus Azor Kalite, Charfadine Moussa, Antar Hamat et Oscar Oumar Wodjonodroba, ont été poursuivis pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Ndélé dans la préfecture du Bamingui-Bangoran entre 11 mars et 29 avril 2020.
Ces affrontements opposant l’ethnie Goula et Rounga, ont occasionné la mort de plus d’une centaine de personnes dans les deux camps. Ceci étant, le premier procès qui a eu lieu le 05 décembre 2023, a été consacré à la lecture de l’Ordonnance de Renvoi devant la Cour, qui est une occasion pour les Juges de rappeler les faits reprochés aux inculpés.
Ensuite, vient l’étape des débats contradictoires conformément à la décision prise le 7 décembre 2023, par les Juges de la première section d’assise de cette affaire. Ceci étant, la journée du mardi 16 janvier 2024, est consacrée à la présentation du premier témoin indirect qui est Bernard Simiti, Professeur d’histoire à l’Université de Bangui et ancien ministre de l’Education Nationale, de retracer les causes lointaines des crises centrafricaines ainsi que les conflits intercommunautaires dans le Nord-Est du pays, afin de permettre à la Cour d’avoir des éléments de preuves dans ledit procès.
Selon lui, «j’ai retracé le contexte sociopolitique des conflits en République Centrafricaine. Je suis parti de très loin de la mise en place de la population, ensuite avec toutes ces populations qui sont regroupées au sein de la RCA. Aujourd’hui, le vivre ensemble qui a régné pendant les trois premiers régimes qui ont dirigé ce pays, il y a eu donc des séries de crises qui ont commencé à partir des mutineries de 1996-1997 et ces crises ont semé une instabilité et ensuite, il y a le développement de mouvement de rébellions, une chose qui est tout à fait inhabituelle en RCA et qui s’est perpétuée jusqu’aujourd’hui. C’est la suite de tous ces évènements qui ont conduit donc aux évènements de Bria et de Ndélé. Et donc, j’ai vraiment fait un récapitulatif très succinct de ces événements qui se sont déroulés», a rappelé l’ancien ministre Bernard Simiti.
Par ailleurs, la deuxième journée de ce procès, c’est-à-dire, le 17 janvier de l’année en cours, est consacrée à l’audience de renseignements sur la personnalité du présumé accusé, Azor Kalite suivi de celui d’Oscar Oumar Wodjonodroba, mis en liberté provisoire. Au cours de cette audience, la Cour a décidé la mise en détention provisoire de ce dernier pour le non-respect de sa présentation depuis le 14 avril 2023.
C’est ici lelieu de rappeler que ce procès qui a démarré le 16 janvier prendra fin le 28 février 2024.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo