Lors de sa visite en République Centrafricaine du 11 au 22 février 2024, l’Expert indépendant de l’ONU en matière des droits de l’homme sur la situation de la République Centrafricaine, Yao Agbeste, propose aux autorités centrafricaines de mettre un terme au conflit interne qui paralyse les activités de la Commission, Vérité, Justice, Réparations et Réconciliation (CVJRR). Une position exprimée à la fin de sa visite de travail en Centrafrique le vendredi 23 février 2024, au cours d’une conférence de presse à Bangui.
Il faut rappeler que laCommission, Vérité, Justice, Réparations et Réconciliation (CVJRR), a été mise en place lors des Consultations populaires à la base, organisées de février à mars 2015 par le Gouvernement de transition à l’époque. La grande majorité des populations consultées ont vivement revendiqué l’instauration dans le pays d’un mécanisme visant la lutte contre l’impunité considérée comme la principale cause des crises politico-militaires à répétition et leurs conséquences humaines, sociales et politiques désastreuses.
Ainsi, pour les populations, la réconciliation véritable entre tous les centrafricains ne peut se faire sans la lutte contre l’impunité. Malheureusement, depuis plusieurs mois déjà, un conflit interne a éclaté entre les membres de cette Commission, où la majorité, réclame le départ de la Présidente de ladite Commission qui n’est autre que Maître Marie Edith Douzima Lawson. Cette guéguerre, réellement paralysé les activités de cette Commission.
C’est pour cette raison que l’Expert indépendant de l’ONU des droits de l’homme sur la situation en République Centrafricaine, Yao Agbetse, a d’abord échangé avec les membres de la CVJRR, puis propose au gouvernement une solution rapide afin de renforcer la lutte contre l’impunité promue par le Président Touadéra.
Selon Yao Agbetse, au niveau de la CVJRR, il y a un conflit interne. Et ce conflit ne permet pas de faire avancer les travaux de la Commission comme il se doit. Après avoir rencontré les membres de la Commission, Vérité, Justice, Réparations et Réconciliation (CVJRR), «il est important que ce conflit connaisse un terme», a-t-il proposé.
Toujours dans le respect du principe d’indépendance de la Commission, «il est important que les autorités prennent leurs responsabilités, parce qu’il me semble important que la Commission fonctionne, que la Commission délivre son mandat, que la Commission puisse démontrer des résultats probants et que la Commission rassure les associations des victimes, les victimes elle-même par rapport à sa capacité à conduire la procédure non juridictionnelle, en complémentarité avec l’aspect judiciaire de la CPS et des juridictions nationales, notamment les sessions criminelles des Cour d’Appel», a insisté Yao Agbetse.
Ce conflit a déjà duré. Et cela constitue un caillou dans le soulier du régime Touadéra qui lutte contre l’impunité dans le pays. Les autorités centrafricaines ont tout intérêt à vite réagir avant qu’il ne soit trop tard.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna