Le Préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji dénonce le laxisme de la Minusca vis-à-vis des bandits de grand chemin qui sèment la terreur dans la ville de Bria et ses environs. Réaction enregistrée le mardi 26 mars 2024 au cours d’une interview téléphonique accordée à Radio Lengo Songo.
En effet, plusieurs Centrafricains des villes de provinces ne cessent de déplorer et de dénoncer la posture de la Minusca, malgré sa présence à l’intérieur du pays. C’est ainsi que lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire le mercredi 20 mars 2024 à Bangui, le Préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji, propose la modification de son mandat pour la protection des civiles.
Joint par Radio Lengo Songo, le préfet de la Haute Kotto Thierry Evariste Binguinidji, dans la journée de mardi 26 mars 2024, il a encore réitéré ses propos et enfonce le clou à la Minusca qui reste bras croisés devant des exactions des bandits de grand chemin qui continuent d’attaquer la population civile dans cette partie du pays.
Selon lui, «à Bria, il y a la sécurité. Sauf dans les périphéries de la ville, plus précisément à Ouadda, Yalinga et Ouadda-Kotto que des éléments armés sont visibles et continuent de commettre leurs exactions contre la population civile en présence de la Minusca. Dans le mandat, on nous parle de la protection des civils malgré qu’ils soient là dans la ville, les populations sont tuées. Mais, c’est quelle protection, je ne comprends pas. Donc, si on dit protection des civils, il faut veiller sur les civils», s’indigne-t-il.
Et celui-ci d’ajouter que ces derniers jouent sur la façon du travail de la Minusca, bien qu’ils soient connus. Ils viennent sachant que la Minusca ne peut pas les interpeller. Ils pillent les commerçants même pendant les jours et ceci au vu et au su des contingents de la Minusca basés dans ces localités précitées. Donc, «inutile pour moi de parler du respect de mandat du Conseil de sécurité de l’ONU par ces contingents de la Minusca. Cela est paradoxal ! C’est pourquoi nous demandons revoir ce volet qui est la protection des civils», a-t-il lâché.
Face à cette situation sécuritaire qui prévaut d’une manière générale en Centrafrique, en particulier la préfecture de la Haute-Kotto, le Ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement, Maxime Balalou, lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire du lundi 25 mars 2024, soutient la position prise par le Préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji et demande à la Minusca, le respect de son mandat qui consistait à protéger la population civile. Car selon lui, ces éléments des groupes armés ont changé leur mode opératoire qui est celui d’attaquer la population, sachant qu’ils ne peuvent pas contrôler les ressources minières du pays.
Ces derniers temps, les contingents de la Minusca sur toute l’étendue du territoire font l’objet de plusieurs accusations venant de la part des populations locales. Maintenant, c’est au tour des autorités locales et soutenues par le Porte-parole du Gouvernement Maxime Balalou.
Il est aujourd’hui urgent de passer à des actions afin de contraindre ces contingents de la Minusca collaborent avec les groupes de bandits à changer leur posture, car la 7ème République n’a pas besoin des agents doubles !
Carole Bycekoan