Sur la question de fourniture efficiente de l’électricité accentuée ces derniers temps par les délestages intempestifs, le parlement centrafricain a jugé utile d’interpeller le mercredi 17 avril 2024, le ministre chargé du Développement de l’Energie Durable et des Ressources Hydrauliques, Arthur Bertrand Piri pour éclairer la lanterne de la population.
En effet, cette interpellation a été placée sous la conduite de l’honorable Evariste Ngamana, Premier Vice-président de l’Assemblée Nationale. Cette séance a laissé transparaitre dans l’exposé des motifs lu par le Premier Secrétaire Parlementaire, Clément Ndombé, qui rappelle le mobile de cette interpellation.
Selon lui, c’est conformément aux dispositions de l’article 122 de la Constitution du 30 août 2023 de la République Centrafricaine et l’article 89 tiret 6 de la Loi Organique N°17.011 du 14 mars 2017, portant Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale qui prescrivent l’interpellation du gouvernement parmi les moyens d’information, de contrôle et d’action du Parlement sur le gouvernement.
Ainsi, voudrait-elle à travers cette interpellation, s’informer sur le délestage intempestif et les coupures de l’électricité de longue durée à Bangui ces derniers temps.
Et cet exposé de motif de poursuivre que près d’un mois aujourd’hui que la ville de Bangui, a renoué avec le délestage et les coupures intempestives d’électricité, impactant négativement sur le quotidien de la population et l’économie déjà très fragile. Or, il vous souviendra que lors de l’interpellation du ministre Piri le 13 avril 2022, relatives aux coupures intempestives d’électricité à Bangui, il avait rassuré la Représentation Nationale en déclarant qu’avec la mise en marche des champs solaires de Sakaï et Danzi, la fourniture de l’électricité à la population devrait s’améliorer.
Cependant, les élus de la nation s’étonnent sur la résurgence de ces coupures d’électricité et s’interrogent sur les causes réelles, malgré la mise en marche desdits champs solaires, la réparation des installations thermiques de Boali I et II, ainsi que l’aménagement du poste de relais de Gobongo, dont la fin des travaux avait été ponctuée par différentes déclarations rassurant la population de la réduction au maximum de la durée des coupures de l’électricité.
Au regard de ces situations très préoccupantes et qui impactent négativement sur le quotidien des Centrafricains et l’économie nationale, la Représentation Nationale interpelle à cette occasion le ministre de l’Energie, en espérant qu’il veut bien apporter des informations fiables et des pistes de solutions afin d’éclairer la lanterne des Députés et de rassurer le peuple Centrafricain.
Des débats enclenchés par le groupe parlementaire «Mouvement Cœurs Unis» (MCU), et une vingtaine d’interventions à titre individuel, l’on retiendra que la problématique de l’électricité en toile de fond, la vétusté des installations hydroélectriques de Boali datant de 1956 (Boali 1) et 1976 (Boali 2), le passage de l’analogie au numérique et les difficultés de transport de l’électricité sur les mêmes lignes alliant le thermique, l’hydraulique et le solaire, a été au centre de plusieurs préoccupations légitimes des élus de la nation.
Il faut signaler que d’autres sujets se sont invités à l’ordre du jour notamment, la question d’approvisionnement en eau, les files d’attente devant les stations-services et le problème d’électrification rurale en général.
En réponse, le ministre interpellé, Bertrand Arthur Piri, a fait l’historique de l’Energie Centrafricaine (ENERCA), disposant de deux usines pour alimenter trois cents mille foyers, mais aujourd’hui, en raison de l’évolution démographique, elle fait face plus d’un million d’âmes.
Il a indiqué par ailleurs que le problème de l’électricité de l’heure ne peut pas être réglé en un seul jour et que des efforts sans cesse croissants sont mis en œuvre pour parer à cette situation.
Selon le membre du gouvernement, la ville de Bangui est soumise à la phase de transition analogique-numérique, «je profite de l’occasion pour remercier les élus de la nation qui ont posé des questions concrètes, qui se sont manifestés pour qu’on puisse leur amener des éléments de langage, des éléments d’éclaircissement», a-t-il souligné.
Il a rassuré l’assistance que ce qu’il a avait dit, c’est la vérité, «vous savez notre pays a connu d’énormes difficultés. Nous sommes restés dans ce secteur pendant plus de 50 ans sans rien faire ou alors sans faire grand-chose», a-t-il rassuré.
Pour lui, l’ENERCA est dans une phase de mutation, en quittant une phase de technologie pour migrer vers la nouvelle technologie qui a ses avantages et ses inconvénients et, à ce niveau, le membre du gouvernement demande la compréhension de la population et demande par la même occasion l’accompagnement de la population. «Je viens de dire aux élus de la nation, nous demandons leur accompagnement, leur compréhension. Il y a des désagréments, il n’y a jamais eu de coupure volontaire de la part de l’ENERCA».
Pendant cette phase de mutation, poursuit-il, il y a des problèmes qui se font connaitre, il y a des pannes techniques, il y a des perturbations pendant cette phase-là, et ces perturbations entrainent des conséquences. Les clients de l’ENERCA assistent à des déclenchements, à des délestages mais mieux vaut passer par cette phase pour stabiliser le secteur.
Au vu de tout ce qui précède, les habitants de Bangui et les localités périphériques doivent prendre leur mal en patience, car les techniciens sont à pied d’œuvre pour remédier à ce problème de délestage.
La Rédaction