La ministre du Travail, de l’Emploi, de la Protection Sociale et de la Formation Professionnelle, Michelle Mouanga, a lancé le vendredi 17 mai 2024, la 28ème édition de la «Journée Africaine de la Prévention des Risques Professionnels». C’est dans la salle de conférence de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale que cette célébration a été lancée. Initialement prévue pour le 30 avril de chaque année, cette journée est couplée depuis trois ans en RCA, avec le mois de mai, instauré par le gouvernement centrafricain et baptisé «Mois du travail».
D’ores et déjà, l’on retient que le thème retenu pour cette 28ème édition s’intitule, «La sécurité et la santé dans les secteurs d’activités à fort potentiel de risque : Défis et stratégies d’intervention». Cette thématique, selon le Directeur Général de la CNSS, Vianney Marius Tago, dans son discours de la circonstance, dont l’intérêt revêt une importance capitale doit interpeller tout le monde.
A cet effet, poursuit-il, des efforts doivent être consentis à travers les «Comités Sécurité et Santé au Travail», afin de sensibiliser au maximum les travailleurs sur la question, et par la même occasion, faire un plaidoyer auprès des employeurs sur les risques professionnels auxquels sont exposés leurs employés.
Le DG de la CNSS, a profité de cette occasion pour exhorter par ailleurs les participants à ce grand rendez-vous de s’approprier des modules qui seront dispensés afin de les vulgariser auprès de leurs pairs pour que des stratégies adaptées soient trouvées afin de juguler les risques professionnels dans les secteurs à fort potentiels de risques. «Toujours dans le cadre de la célébration de cette journée, une caravane va sillonner les artères de la capitale, véhiculant des messages forts sur la sécurité et la santé au travail, à l’intention du grand public et surtout à celui des conducteurs de taxi-motos. Car, c’est aussi un secteur d’activité à fort potentiel de risques. Une table ronde radio télévisée, sera organisée avec la participation des experts en la matière de sécurité et santé au travail afin de trouver des pistes de solutions au défis des secteurs d’activités à fort potentiel de risque», a-t-il soutenu.
En outre, le DG de la CNSS a rappelé que la célébration de cette journée, ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été lancée en 1997 à Bamako, capitale du Mali. Elle a été instaurée par l’Interafricaine de Prévention des risques Professionnels, en (UAPRP), un organisme panafricain créé en 1994 à Ouagadougou, au Burkina Faso.
L’objectif est de sensibiliser les employeurs et leurs travailleurs sur les risques liés au travail, notamment les accidents de travail et les maladies professionnels. La prise en charge des victimes d’accident de travail et des maladies professionnelles est supportée par l’organisme de prévoyance sociale. Ce qui revient à dire que le taux élevé des risques professionnels impacte négativement sur l’économie du pays en général et celle de l’organisme de prévoyance sociale en particulier.
Quant à la Ministre la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Protection Sociale et de la Formation Professionnelle, Michelle Mouanga, les accidents de travail et les maladies professionnelles, se produisent chaque année engendrant de nombreuses victimes de par le monde.
Selon le rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), plus de 2,7 millions de travailleurs perdent leurs vies à cause des accidents liés à leurs activités professionnelles. Certains accidents entrainent une incapacité permanente totale ou partielle et d’autres plongent parfois la famille de la victime dans le dénuement.
Selon le membre du gouvernement, en République Centrafricaine, la CNSS a enregistré 780 cas d’accident de travail entre 2021 et 2023, dont 11 accidents mortels ayant occasionné la réparation des dommages à hauteur de 800 millions de FCFA au profit des victimes et les ayants-droits.
Ce constat n’est que représentatif de la dangerosité au travail dans les entreprises et ces chiffres ne représentent pas l’exhaustivité des risques encourus. Ces données montrent à quel point les conditions de travail demeurent préoccupantes pour les pays Africains en général et la République Centrafricaine en particulier.
Au sortir de cette journée, le DG de la CNSS a accordé une interview à la presse, où il a indiqué qu’en dehors des taxi-motos et certaines activités du secteur, les travailleurs domestiques eux aussi doivent être sensibilisés sur le Code Sécurité Sociale, lequel leur offre certaines garanties une fois qu’ils seront victimes des cas d’accidents et déclarés inaptes.
Cyrille Renaldi Wegué Nidi