Le Président de la République, Pr. Faustin Archange TOUADERA se dit satisfait de l’intensification de la lutte contre l’impunité dans le pays, à travers la tenue régulière de sessions criminelles tant à Bangui qu’en province, au titre de l’année judicaire 2023-2024. En dépit de cet exploit, il a instruit par ailleurs le ministre de la Justice garde des sceaux et de la bonne gouvernance à veiller à ce que les affaires judiciaires ne soient traitées uniquement par les Cours et Tribunaux en conformité avec la Constitution. Une instruction qui fait suite aux dénonciations de la population face à la corruption et certaines mauvaises pratiques qui minent la justice dans le pays.
Le Président de la République a tenu ce discours au cours de la cérémonie de la rentrée judiciaire au titre de l’année 2023-2024, le vendredi 12 juillet 2024 à l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
En prenant la parole, le Chef de l’Etat Pr. Faustin Archange TOUADERA a indiqué qu’il ne saurait cacher ses sentiments de grande satisfaction après avoir constaté que la lutte contre l’impunité s’est intensifié au cours de l’année judiciaire qui s’achève par l’organisation de nombreuses sessions criminelles tant à Bangui qu’en province à l’occasion desquelles plus de 700 dossiers ont été jugés.
« Je suis également satisfait de l’organisation régulière des audiences correctionnelles, et des sessions des cours martiales pour de infractions commises par les forces de défense et de sécurité. La justice pénale représentée par la Cour Pénale Spéciale a emboité le pas aux juridictions de droit commun par le renouvellement de son mandat pour une durée de 5 ans et l’organisation régulière des audiences », a indiqué le Président de la République qui a mentionné par ailleurs certains manquements constatés par la population.
« Même si certains résultats positifs ont été enregistrés, je dois vous dire que nos concitoyens estiment qu’il y a encore beaucoup d’efforts à déployer pour améliorer davantage le bon fonctionnement de la justice et raffermir la confiance envers la justice. Je voudrais vous rappeler qu’une bonne partie de nos concitoyens, si ce n’est la majorité, estiment qu’il y a encore cet ennemi de la justice, la corruption et d’autres mauvaises pratiques qui se glissent sournoisement dans les bonnes intentions, dans les décisions et les actions des Magistrats, Juges, Greffiers Avocats, Notaires et personnel pénitentiaire. Les justiciables relèvent malheureusement que certains acteurs judiciaires ne sont plus guidés par la déontologie, le serment et la loi » a poursuivit le Chef de l’Etat.
A en croire l’autorité suprême, d’autres Magistrats et Juges succomberaient facilement sous les pressions et les interventions intempestives dans les dossiers judiciaires par leurs hiérarchies alors que celles-ci ne sont inspirées que par leurs intérêts familiaux et personnels.
L’occasion pour le Président d’instruire également le ministre d’Etat chargé de la justice, de la bonne gouvernance à veiller à ce que les affaires judiciaires ne soient traitées uniquement par les Cours et Tribunaux conformément à l’article 124 alinéas 2 de la Constitution et non dans les appareils administratifs, ainsi qu’il ressort des dénonciations de beaucoup de Centrafricains.
Cyrille Renaldi WEGUE NIDI