13 août 1960-13 août 2024, cela totale 64 ans jour pour jour que la République Centrafricaine célèbre l’anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Les festivités y relatives se sont déroulées dans la matinée à travers une grande parade militaire au Camp Kassaï, dans le 7ème arrondissement de Bangui, en présence du Président Touadéra, en sa qualité de Chef suprême des armées ainsi que plusieurs invités de marques. Cette commémoration a eu lieu également dans plusieurs villes de provinces à travers différentes activités, notamment le traditionnel grand défilé militaire.
A la veille, c’est-à-dire, le 12 août dans la soirée, le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra a prononcé son traditionnel message à la nation à cette occasion historique qui, c’est toujours avec un immense plaisir et une légitime fierté qu’il a adressé à la nation centrafricaine, à l’occasion de ce jour glorieux qui a vu briser la tyrannie, l’oppression et les brimades imposées à tant de générations d’Oubanguiens durant des décennies. Ce jour où les ancêtres ont respiré l’air de la liberté et pouvaient jouir de la plénitude de leurs droits humains dans un Etat démocratique.
Selon le Chef d’Etat Centrafricain, la colonisation, fut l’une des manifestations virulentes d’une injustice patente, une œuvre de déshumanisation de nos ancêtres, un des crimes les plus graves contre l’humanité.
Sous la direction éclairée d’un leader providentiel qui devint le Père Fondateur de la République Centrafricaine, feu Président Barthélemy Boganda, nos ancêtres, profondément épris de paix et de liberté ont mené, dans un état de foi inébranlable et d’espérance, de longues luttes légitimes, justes, pour s’affranchir du joug colonial, briser la misère et la tyrannie et brandir l’étendard de la patrie.
La proclamation de l’Indépendance, le 13 août 1960 par le feu Président David Dacko, après la disparition tragique du Père Fondateur de la République, marqua la fin des décennies de souffrances, de privations, de sujétions et d’amertume, endurées par nos ancêtres et l’avènement d’un monde nouveau où règnent la justice et l’indiscutable égalité des hommes.
Par cette longue conquête de la liberté et de l’autodétermination, nos ancêtres nous ont légué quelques exemples d’un courage, d’une résilience et d’un héroïsme les plus sublimes et les expressions les plus touchantes de fraternité et de grandeur spirituelle que nous devons transmettre aux générations futures.
L’occasion a permis au Président Touadéra de saluer le courage, l’abnégation et le travail acharné de tous nos devanciers qui ont maintenu et transmis la flamme de l’espérance, de la liberté et l’unité de la Nation, en dépit des vicissitudes de l’histoire.
En ce jour de fête nationale, il a renouvelé sa profonde gratitude de la Nation aux Forces de Défense et de Sécurité, à la Minusca et aux forces alliées bilatérales Russes et Rwandaises, pour les sacrifices consentis pour la défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de la souveraineté du pays.
Pour honorer les mémoires de tous ces grands combattants de la liberté qu’une grande parade militaire a été organisée dans la matinée du 13 août 2024 au Camp Kassaï.
Le 13 août, poursuit-il, est un jour qui a vu allumer la flamme de la liberté, est le fondement d’une responsabilité collective des Centrafricains. Cette date historique incarne aussi la volonté d’évoluer sur un pied d’égalité avec les autres nations du monde, dans les seules limites établies par la Charte des Nations-Unies, et cela se manifeste tous les jours, même à petite échelle.
Cette fête nationale donne également l’occasion de renouveler l’engagement commun à préserver et à défendre l’intégrité du territoire du pays ainsi que son droit inaliénable au plein exercice de la souveraineté sur son sol, son sous-sol et son espace aérien.
C’est aussi l’occasion pour les Centrafricains, de raviver l’engagement patriotique à construire un Etat de droit fondé sur une démocratie pluraliste, le respect de la séparation des pouvoirs en vue de garantir la sécurité nationale, la protection des personnes vulnérables, des personnes vivant avec handicap, des minorités et le plein exercice des libertés et des droits fondamentaux.
C’est enfin l’occasion pour chaque citoyen de s’engager résolument à proscrire la corruption, à promouvoir la bonne gouvernance, l’amour de la Patrie et à soutenir la modernisation de l’Etat et de l’économie nationale. «Nous sommes tous conscients que nous avons perdu plusieurs décennies dans des guerres fratricides qui avaient pour seul but la satisfaction de nos intérêts égoïstes au détriment du développement économique et social de notre pays», a-t-il souligné.
Les Centrafricains peuvent, par un généreux dévouement, rompre le fil de la mauvaise gouvernance, de la corruption, de la violence, de la haine et de la vengeance pour construire ensemble la 7ème République, sur le fondement solide de l’amour du prochain, de l’amour de la patrie, de la concorde nationale, de l’égalité des chances.
Pour ce faire, la Constitution du 30 août 2023 adoptée à plus de 95% et qui fonde la 7ème République, donne un souffle nouveau et plus de stabilité et de souveraineté à la RCA, plus de vitalité à la jeune démocratie, crée les conditions de la relance économique du pays par la revalorisation des ressources naturelles et la diversification de la coopération.
En conséquence, il s’est réjoui de constater que les efforts déployés depuis le retour à l’ordre constitutionnel, en dépit des difficultés connues, ont permis des progrès significatifs dans plusieurs domaines, notamment dans ceux de la sécurité, de la paix, de la restauration de l’autorité de l’Etat, de la démocratie, de l’Etat de droit, de la réconciliation nationale, de la lutte contre l’impunité, de l’accès à l’éducation nationale, à la santé, à l’eau potable, à l’électricité, des infrastructures routières, de la bonne gouvernance, de la modernisation de l’économie, de la protection de nos ressources naturelles, de la lutte contre la corruption, de la protection des femmes, des jeunes filles, des enfants et des minorités contre les violences basées sur le genre et la traite des personnes.
Profitant de cette opportunité, le Chef de l’Etat Centrafricain, engage le gouvernement à redoubler d’efforts pour mobiliser davantage les ressources et les soutiens nécessaires pour renforcer la capacité opérationnelle des Forces de Défense et de Sécurité.
L’occasion lui a permis de lancer un appel patriotique à tous les partis politiques pour une grande mobilisation en vue de la réussite des élections locales que le peuple Centrafricain souhaite tous inclusives, transparentes, démocratiques et apaisées. «J’entends des voix discordantes qui tentent de propager des désinformations afin de troubler la quiétude de la population. Je dois rappeler que les hommes politiques ne devraient pas avoir peur des élections, peur du pouvoir du peuple. En dépit de nos divergences, nous avons la maturité de reconnaître que la République Centrafricaine est au-dessus de nous tous et de tous nos intérêts personnels. Le peuple veut la paix, la sécurité, la stabilité, l’unité nationale et le progrès».
Pour Faustin Archange Touadéra, il ressent, comme en 2016, un désir ardent de construire un Etat démocratique où il y a encore des raisons d’espérer, des raisons d’être fiers, un pays débarrassé de la violence, du tribalisme, du népotisme, du régionalisme, de la corruption, de l’impunité, de la mauvaise gouvernance.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna