C’est dans la salle de conférence de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) à Bangui que s’est tenue la réunion du Comité Inter-Etat de l’UEAC, en vue de la 42ème session ordinaire du Conseil des Ministres de l’UEAC. Prévue du 07 au 08 octobre 2024, ladite session marque l’ouverture de la 41ème session du comité inter-Etats, en prélude aux travaux de la 42ème session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union Economique de l’Afrique Centrale (UEAC). Cette session ordinairement appelée session budgétaire, aura à examiner et adopter le budget de la Communauté pour l’exercice 2025 ainsi qu’à la revue de nombreux textes règlementaires.
A l’ouverture des travaux de cette assise, deux discours ont émaillé la cérémonie, avant le retrait des officielles. D’abord, celui du Vice-Président de la Commission de la CEMAC, Mbodou Auxence et celui de Edwige Opportune Pouninguinza Nguelembe, Directrice de Cabinet du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale de la République Centrafricaine.
Il ressort de ses discours que l’avant-projet de la Communauté est en baisse de 6,85% en rapport à l’exercice 2024.
Prenant la parole, le Vice-Président de la Commission, a fourni entre autres, les raisons pour lesquelles, la Communauté ne peut se payer le luxe de faire des prévisions qui vont au-delà des réalités qui lui semblent bien loin de sa portée.
Il y a les difficultés pour la Communauté à mobiliser intégralement les ressources budgétaires auprès des Etats-membres, lui permettant de mener à bien ses missions. Ensuite, l’inactivité depuis plusieurs années du mécanisme de la Taxe Communautaire d’Intégration (TCI) qui ne fonctionne pas et fait peser sur la communauté un risque réel d’incertitude, quant à la surveillance.
Ainsi, l’avant-projet du budget de la communauté qui est soumis à l’examen est arrêté en équilibre entre les ressources et les emplois, à la somme de 84.381.074.871 FCFA (Quatre-vingt-quatre milliards trois cent quatre-vingt-un millions soixante-quatorze mille huit-cent soixante et onze).
Ce montant dit-il est en baisse de 6.203. 212 798 FCFA en valeur absolue et de 6,85% en valeur relative, par rapport à l’exercice 2024 dont les prévisions étaient arrêtées à la somme de 90.584.287.669 FCFA. «Cette baisse traduit, inéluctablement, l’exécution des orientations de la lettre de cadrage du Président de la Commission, en date du 11 juin 2024, qui a fixé les orientations énonçant le maintien des dotations de l’exercice 2025 au même niveau que celles de l’exercice 2024, exception faite des dépenses du personnel, lesquelles se justifient par les avancements, les promotions et les recrutements projetés dans le cadre du renforcement des effectifs recommandés par l’audit de la Commission. Ces orientations prévoient, dans la même foulée, une réduction drastique des dépenses liées aux frais de missions», a-t-il dit, avant de conclure que pour réaliser les hautes missions qui lui ont été confiées par les Etats membres, la Communauté a besoin de se doter, à chaque fois, d’un instrument budgétaire robuste qui lui permette de mener à bien ses activités, de conduire le processus d’intégration à son terme, de promouvoir la Paix et le Développement en Afrique centrale et, d’assurer le bien-être des peuples dans tous les domaines.
Pour la Directrice de Cabinet du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale, Edwige Opportune Pouninguinza Nguelembé, la tenue de cette assise intervient dans un contexte où l’économie des Etats de la sous-région évolue dans un contexte où, au niveau international, l’aggravation de la crise immobilière en Chine, les vulnérabilités climatiques mondiales, la fragmentation géoéconomique, mais surtout la persistance, voire l’accélération des tensions géopolitiques l’affaiblisse.
Cette situation créée un risque croissant d’instabilité financière dans la CEMAC. Aussi, la surveillance des catastrophes climatiques pourrait impacter le rendement de la production vivrière locale qui entacheraient les perspectives économiques monétaires et financières à court et à moyen termes.
Pour faire face à ces contraintes, les Etats devraient maintenir la discipline dans la gestion des finances publiques, renforcer la transparence et la gouvernance afin d’améliorer le fonctionnement du marché de la dette publique et de garantir la viabilité budgétaire.
De même, l’accélération de la mise en œuvre des reformes structurelles et de la stratégie d’import-substitution devrait permettre de renforcer la résilience de la sous-région face aux exogènes. «Au 31 juillet 2024, le taux d’exécution global des recettes, n’était que de 20,62% pour un des dépenses de 24,79%. Ce faible niveau de mobilisation des recettes impacte inexorablement le niveau des réalisations prévu. Ce faible niveau d’exécution devrait interpeller tous, d’autant plus que nous sommes à deux mois de la fin de l’exercice budgétaire 2024. Ce qui suppose plus d’efforts sont attendus pour l’améliorer substantiellement avant d’amorcer le prochain exercice», a indiqué la Représentante du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale.
Par ailleurs, l’autorité rappelle l’autre point inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre, à savoir la révision de certains textes. Eu regard aux contingences de l’heure, il est aussi inscrit à l’ordre du jour l’examen de plusieurs textes réglementaires entre autres, le plan sous régional multirisques et de riposte face aux urgences de santé publique, le projet de statut du personnel, le rapport de la surveillance multilatérale 2022 et 2023 et perspectives 2024, les grandes orientations de politiques économiques pour l’année 2025, les projets de Règlements et Directives et les notes d’informations.
Cyrille Renaldi Wegué Nidi