Dans un enregistrement vidéo, Agnela Gbéwamba, un habitant d’Obo, dans la préfecture du Haut-Mbomou, explique comment les populations de cette partie de la République Centrafricaine traversent des moments difficiles de leur histoire.
En effet, ce dernier a accepté de témoigner les difficultés que la population du Haut-Mbomou, particulièrement celle d’Obo traverse. «Nous connaissons beaucoup de problèmes», a-t-il énoncé. Selon lui, tout commence avec le phénomène de braconnage depuis 1981, où les braconniers commencent à tuer et massacrer les habitants de cette contrée.
En 2008, avec l’arrivée des éléments de la LRA de Joseph Kony, la situation devient de plus en plus compliquée. Agnela Gbéwamba a précisé que «nous sommes une communauté qui ne connait pas la guerre, à part l’agriculture, la chasse et la pêche. Lorsque les éléments de la LRA étaient venus, ils ont commencé à massacrer nos familles», a-t-il expliqué.
Par la suite, les Américains de l’UPDF sont arrivés, soi-disant pour la sécurité. Malheureusement, «nous n’avons pas vu leurs interventions pour nous protéger. Nous avons estimé qu’avec les Américains, nous allons pouvoir souffler. Malheureusement, c’est le contraire. Notre souffrance ne faisait que s’aggraver».
Les Américains disent au gouvernement qu’ils sont venus aider et protéger la population du Haut-Mbomou. Alors que sur le terrain, «les Américains nous tuent. Les UPDF nous massacrent et ils accusent la LRA. Les habitants de nos petits villages ont tous fui pour se réfugier ici à Obo. Aujourd’hui, personne ne peut se déplacer au-delà de 5 kilomètres. Et lorsqu’on pose la question, la réponse est que doucement, doucement, tout va rentrer dans l’ordre», a présenté ce Centrafricain.
Les Américains disent qu’ils sont des conseillers pour demander aux éléments de la LRA de déposer les armes, mais depuis 2008 jusqu’à 2016, personne n’a secouru les habitants du Haut-Mbomou.
En 2016, les Casques-bleus des Nations Unies sont venus, «nous avons encore une fois de plus estimé que notre souffrance était finie. Là encore, on s’est trompé. Entre 2016 et 2017. Les éléments de l’UPC sont entrés dans la ville de Zémio et ils ont commencé à massacrer la population. Les Nations-Unies qui disent dans leur mandat qu’ils protègent les civils-là, ce sont eux maintenant qui fournissent les éléments de l’UPC avec des armes. Puis, les éléments de l’UPC sont entrés dans la ville d’Obo. On ne pouvait pas compter le nombre de villageois tués», a ajouté Agnela Gbéwamba.
Le 22 juin 2020, les éléments de l’UPC, ont tué le frère de Agnela Gbéwamba, sans raison sur la route de Mboki. Les éléments de la Minusca, ont refusé d’aller récupérer le corps. Les éléments de la Minusca, ont prétexté qu’on leur interdit des zones qu’il ne faut pas sillonner. «Nous sommes conscients de la situation de notre gouvernement qui ne peut pas aujourd’hui dire les choses aux partenaires qui disent vouloir le soutenir pour la population».
Lorsque les éléments de l’UPC, ont commencé à massacrer la population, le 7 août 2021, le contingent Marocain de la Minusca est allé à 35 kilomètres d’Obo sur la route de Mboki, livrer de l’eau et autres biens aux éléments de l’UPC. Lorsque «je suis revenu rapporter cela, les Nations-Unies ont nié, en disant que c’est du mensonge. Il faudrait que j’apporte des preuves comme des photos. J’ai dû abandonner cette histoire», a-t-il martelé.
Le 26 août 2021, les éléments Marocains de la Minusca, eux-mêmes, ont créé une crise dans la ville d’Obo. Des magasins et des biens de la population, ont été incendiés. Après, ils ont menti que ce sont les éléments de l’UPC qui ont attaqué la ville d’Obo.
Les faux rapports produits souvent par la Minusca, ne reflètent en rien la réalité que vivent les habitants d’Obo. Les pauvres populations, à qui, ils vont remettre leur rapport ?
Ce que vit la population de la préfecture du Haut-Mbomou, c’est seulement la mort entre les mains des éléments de l’UPC. Lorsque cette population évoque le sujet dans les réunions de sécurité, les éléments de la Minusca se moquent d’elle. «Nous ne savons plus comment nous pouvons vivre dans cette situation. Les éléments de la Minusca disent souvent qu’ils n’aiment pas les groupes armés, mais dans les faits, ce sont eux qui appuient les groupes armés contre la population», a-t-il insisté.
La Minusca ne peut rien dire sur les massacres, puisque c’est à cause d’eux que les groupes armés subsistent. S’il n’y pas de Minusca, il n’y aura plus de groupe armé ! La Minusca prône le dialogue. Ils disent que s’ils ont pu dialoguer avec les éléments de l’UPC, ils vont aller les désarmer.
La Rédaction