Le Chef de l’Etat centrafricain, Pr Faustin Archange Touadéra, accompagné de la Ministre de la Promotion du Genre, de la Protection de la Famille et de l’Enfant, Marthe Kirimat, a lancé le lundi 25 novembre 2024, les activités relatives aux 16 jours d’activisme dans la ville de Damara. Le thème national est : «Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : tous unis pour mettre fin à la violences électorales à l’égard des femmes en Centrafrique».
En prélude à cette journée, elle a fait une déclaration y relative. Selon elle, la République Centrafricaine, à l’instar d’autres pays membres des Nations-Unies, organise chaque année du 25 novembre au 10 décembre, la campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes et aux filles appelées (les 16 jours d’activisme).
Initiée par le Secrétaire Général des Nations-Unies en vue d’attirer l’attention des gouvernants, des communautés locales et internationales sur la situation des violences faites aux femmes et aux filles dans les différents secteurs de la société, cette campagne a pour objet principal de sensibiliser la communauté internationale sur la nécessité de protéger les femmes contre les violences, dont les conséquences sont néfastes à leur santé physique et morale et qui constituent une entrave à leurs droits et à leur pleine participation au développement.
Pour celle-ci, en République Centrafricaine, les femmes et les filles subissent plusieurs formes des Violences Basées sur le Genre (VBG) tant en temps de paix qu’en temps de conflits à cause du poids de la culture et d’autres raisons qui sous-tendent cette pratique nuisible à l’égard de la femme. La situation s’est exacerbée lors des dernières crises que le pays a connues.
Par ailleurs, «on note des disparités importantes entre les hommes et les femmes. Malgré la supériorité numérique des femmes (51%) les données socio-économiques dénotent de l’existence d’écart important entre les hommes et les femmes qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, des revenus ou de la participation aux prises de décisions», a-t-elle constaté.
Malgré leur contribution significative et en dépit d’un cadre juridique favorable, la participation des femmes aux processus de prise de décision, à la vie publique et politique ainsi qu’aux processus électoraux, est très faible.
Or, la Constitution de la République Centrafricaine du 30 août 2023, consacre l’égalité entre les hommes et les femmes et la Loi 16.004 instaurant la parité entre les hommes et les femmes sur la Parité exige un quota minimum de 35% pour la représentativité des femmes à tous les postes électifs et nominatifs.
À cet effet, la participation pleine et égale des femmes aux processus politiques et électoraux peut être considérée comme une étape décisive pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes.
Pour cette édition 2024, poursuit-elle, le gouvernement dirigé par la Premier centrafricain, Félix Moloua, sous le leadership éclairé du Président Touadéra, à travers le ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, célèbre la campagne des «16 jours d’activisme» du Secrétaire Général des Nations-Unies, en étroite collaboration avec les institutions nationales, les organismes internationaux, les ONG et associations des femmes et de la jeunesse sous le thème international : «Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes», visant à mobiliser autour des priorités de l’examen de Pékin+30, en mettant un accent particulier sur l’urgence de renforcer la responsabilisation pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.
Puis en tenant compte du contexte national caractérisé par des inégalités de genre, la persistances des femmes et des filles et à l’approche des élections locales, le thème retenu cette année au niveau national pour la célébration de cette campagne est : «Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : tous unis pour mettre fin à la violences électorales à l’égard des femmes en Centrafrique». Le thème national se focalise sur les violences à l’égard des femmes liées aux élections en lien avec les élections locales dans le pays.
A travers ce thème, toutes les couches sociales que compose la nation centrafricaine doivent s’engager résolument à se mobiliser fortement pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes et basées sur le genre qui gangrène la société centrafricaine toute entière pendant les périodes électorales.
Fort de tout ce qui précède, et pour atteindre les objectifs du développement durable d’ici 2030 et l’agenda 2063, «nous devons nous appesantir sur les conditions de vie et du statut de la femme centrafricaine. Cela n’est pas l’apanage du Gouvernement seul, mais nous interpelle tous», a souligné Marthe Kirimat.
Dans cette dynamique, les Centrafricains doivent désormais avoir comme maître mot, chacun et chacune dans son domaine, zéro violence faîtes aux femmes électrices et candidates pendant le processus électoral et surtout pendant les élections locales qui s’annoncent. Ce qui permettra donc aux vaillantes filles et femmes et leaders féminins de jouir pleinement de leur droit afin de participer activement au même titre que les hommes au processus du développement de la RCA.
La ministre Marthe Kirimat a expliqué dans son discours que les «16 jours d’activisme» s’ouvrent le lundi 25 novembre, avec une cérémonie dudit lancement officiel à Damara qui est placée sous le très haut patronage du Président Touadéra, marquant un signal fort de l’engagement politique et stratégique du plus haut degré.
Par cette occasion, «j’exhorte tous les acteurs de la société civile, du secteur privé, sans oublier les médias quatrième pouvoir, de mener des interactions dynamiques, constructives en concert avec les pouvoirs publics pour lutter énergiquement contre les violences faites aux femmes et aux filles et l’impunité en RCA», a-t-elle lancé.
Pour cette occasion, elle a également lancé un pressant appel aux partenaires afin de continuer à appuyer le gouvernement centrafricain, non seulement à lutter contre les violences mais aussi à promouvoir les droits de la femme, leur autonomisation socioéconomique et à œuvrer pour leur pleine participation au processus de la reconstruction du pays.
Que chacun et chacune de nous ne puisse laisser personne derrière afin de lutter contre les Violences Basées sur le Genre dans une vision commune de développement inclusif et durable de notre Cher et beau pays !
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna