Suite au Décret présidentiel du janvier 2025, graciant certains prisonniers, le Ministre d’Etat chargé de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, passe automatiquement à l’exécution de cette décision. Dans la journée de jeudi, 03 et vendredi, 04 janvier 2025, ils sont au total, 413 détenus de la Maison carcérale de Ngaragba et celle de la Maison d’Arrêt de Bimbo, à bénéficier de cette mesure présidentielle.
C’est le membre du gouvernement qui est à la tête d’une délégation, composée du Procureur de la République, Benoît Narcisse Foukpio, qui a procédé à l’ouverture de la libération de ces détenus.
A en croire le Ministre Abazène, cette mesure ne vise pas à encourager les délits, mais à désengorger les lieux de détentions en RCA. Et elleconcerne seulement les prisonniers condamnés en 2024, où leur peine commence d’un à trois ans.
Ceux du 5 ans, verront leur peine réduite à 1 an. Et eux de 10 ans, vont purger désormais 2 ans d’emprisonnements. Cette même mesure s’applique aussi aux personnes souffrantes de différentes maladies.
En effet, depuis une certaine année, la République Centrafricaine, fait face à la montée du banditisme et une sorte de criminalité dû aux derniers évènements qui ont secoué le pays.
Face à cela, le Président de la République, fait de son cheval de bataille, la lutte contre l’impunité. Et la machine judiciaire est activement en marche. Ce qui fait que les prisons de Centrafrique sont submergées par les détenus.
A l’exemple, la Maison carcérale de Ngaragba, construite à l’époque pour 400 personnes, elle compte aujourd’hui plus de 1800 prisonniers. C’est ainsi que, dans son message en tant que Père à la Nation, et selon la Constitution, le Chef de l’Etat, a apposé sa signature en bas d’un Décret pour libérer les détenus répondant aux critères cités ci-dessus.
S’adressant aux détenus qui n’attendaient que l’application de cette mesure de pardon pour quitter les locaux pénitentiaires, le Ministre Arnaud Djoubaye Abazène, leur a expliqué cette volonté politique du Président de la République, Faustin Archange Touadéra, qui a bien voulu leur accorder en tant que Père de la Nation cette liberté.
Dans son mot de circonstance, le Garde des Sceaux, leur a tiré les oreilles sur cette seconde chance accordée par le Garant de la Justice pour apprendre à vivre comme un Citoyen exemplaire dans la société.
Toutefois, il leur a rappelé leur devoir de réparer les torts et les préjudices qu’ils ont causés pour se retrouver en prison, et de faire preuve de bonne conduite dans la société où ils vont retourner. C’est ainsi qu’à l’appel de leur nom, ils ont quitté un à un la Maison carcérale.
Le Ministre d’Etat, Arnaud Djoubaye Abazène, revient en ces termes sur la décision du Président de la République, «c’est conformément au Décret portant remise gracieuse que le Chef de l’Etat, a voulu prendre la veille du janvier qui consiste à libérer une partie de nos compatriotes qui sont en conflit avec la justice. Il s’agit de nos compatriotes qui sont en conflit avec la loi. Il s’agit des compatriotes en moins de 3 ans, ceux-là, ils seront libérés totalement. Ceux du 5 ans, verront leur peine réduite à 1 an. Et eux du 10 ans, vont purger désormais 2 ans d’emprisonnements. J’ose espérer également que, le temps qu’ils ont passé en détention va leur permettre de revenir comme des citoyens normaux dans la société, par rapport aux différents conseils que nous leur avons prodigué», a-t-il expliqué.
Idem au niveau de la Maison d’Arrêt de Bimbo. Là-bas, le membre du gouvernement a profité de l’occasion pour congratuler avec les détenues pour leur festivité du nouvel an.
Lydie Damas, l’une des prisonnières de la maison d’arrêt de Bimbo, bénéficiant de ce critère livre ses impressions, «vraiment nous sommes ravis de joie après que le Père de la Nation, a écouté nos voix agonisantes en tant que ses mères, ses sœurs, pour nous mettre en liberté. Nous le remercions ! J’ai déjà passé deux ans ici. Le motif qu’on m’a attribué, c’est l’abus de confiance. J’ai voulu rendre un service à quelqu’un que j’ai connu, et le revers s’est tourné contre moi. Mais, on a appris beaucoup de chose ici. On nous a appris à respecter la Loi, les autorités du pays, la lecture et la parole de Dieu. Même à coudre les habits et des différentes Activités Génératrices de Revenus», a-t-elle témoigné.
Démarrer le jeudi, 03 janvier 2025, en la Maison carcérale de Ngaragba, cette politique de libération va poursuivre ce lundi au niveau de la prison de Camp de Roux et dans les villes de provinces.
Ce geste du Président de la République, constitue une bouffée d’oxygène pour ces Centrafricains en conflit avec la Loi de leur pays, de recouvrer la liberté après de rudes moments passés en prison.
Régis Stéphane Banguima