L’Autorité Nationale des Elections (ANE), par le biais de son Rapporteur Général, Théophile Momokouama, brise le silence et réagit à la demande de certains leaders de l’opposition et d’autres organisations de la société civile, demandant une seconde phase des opérations d’enrôlements sur le fichier électoral dans l’Aire 1 en RCA. Selon cette institution de la République, malgré certains défis sécuritaires, lesdites opérations se sont bien déroulées, contrairement à ce que certaines personnes racontent sur les ondes et dans les colonnes de certains journaux de la place. L’ANE mentionne par ailleurs que sur 2469 centres, elle a pu couvrir 2414. Propos tenus le mardi 04 février 2025, lors d’une interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo.
RLS : Monsieur Théophile Momokouama, bonjour !
TM : Bonjour !
RLS : Les opérations d’enrôlement et de la révision sur le fichier électoral dans l’Aire 1, ont démarré depuis le mois d’octobre 2024. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
TM : Ces opérations, qui se sont déroulées dans onze (11) préfectures du pays, sur vingt (20), avaient démarré le 24 octobre et se sont achevées le 24 décembre 2024. Tout le personnel, les matériels, les données ont été rapatriés sur Bangui. Et ce qui nous a permis donc, de commencer les travaux d’extraction de données dans les tablettes, pour alimenter nos serveurs et procéder au traitement de ces données, afin de les mettre en attente de l’Aire 2 et l’Aire 3, afin qu’à la fin, qu’on puisse boucler le traitement de toutes les informations qui seront relancées sur le terrain pour les vérifications et les informations. On peut dire aujourd’hui, avec plus 56.000, nouveaux électeurs enrôlés, nous sommes en train d’aller vers les objectifs qu’on s’était à la base de la statistique de l’ICASEES pour cette opération.
RLS : Cependant, la Minusca et certaines organisations de la société civile, comme le Réseau Arc-en-Ciel, plaident pour une seconde phase d’enrôlement dans l’Aire 1. Comment réagissez-vous à cette préoccupation ?
TM : Je suis aussi avec beaucoup d’attention ce que les différentes entités disent à propos de nos activités. La Minusca n’a pas dit ce qui a été extrapolé sur les ondes. Les experts de la Minusca, travaillent avec nous. C’est d’ailleurs, l’ANE qui, au moment des échanges avec la Minusca, avait indiqué qu’il y avait des centres où, on n’a pu avoir accès pour raison de sécurités. Et c’est seulement dans les centres de 4 préfectures comme la Ouaka, la Haute-Kotto, l’Ouham-Fafa. Et 2469 centres, on n’a pu couvrir 2414. Et ça prouve que nous avons atteint 98% de ce qu’il fallait faire. La Minusca a tenu compte de nos suggestions. Donc, lorsque nous entamons l’Aire 2, nous allons travailler sur les centres de ces 4 préfectures précitées.
RLS : Mais, qu’est-ce qui fait que beaucoup de Centrafricains ou Banguissois ne soient pas enrôlés ?
TM : Quand vous dites beaucoup, ici à Bangui là, sur la base de quelle indication. Il faut d’abord souligner qu’à Bangui, les gens sont très informés que les autres. Pendant les 14 jours, on n’a pas vu assez des gens. C’est vers la fin que les gens commencent à venir massivement. Nous étions obligés de recruter des gens pour compléter nos agents sur le terrain. Malgré cela, nous avons ajouté 4 jours. Et après 4 jours, il y a encore des gens qui sont venus s’enrôler. On ne peut pas, car c’est encadrer par la Loi.
RLS : Donc, selon vous, il n’y aura pas une seconde phase ?
TM : Il n’y a pas de seconde phase dans l’Aire 1. Normalement, si on avait les moyens, on allait tout faire en même temps. Mais, c’est un souci que nous avons partagé ces périodes en trois phases.
RLS : Vous avez énuméré certaines difficultés sur le terrain. Mais, qu’est-ce que vous allez faire pour que cela ne puisse pas se reproduire ?
TM : Vous savez, nous travaillons dans un environnement où, on n’a pas le contrôle. L’ANE s’occupe d’organiser les enrôlements électoraux. Mais, elle ne peut pas le faire, sans les autres entités, avec l’appui de la communauté internationale. Les questions sécuritaires par exemple, l’ANE n’a pas de contrôle là-dessus. Mais, elle participe à la réflexion, à la planification et la mise en œuvre des mesures qu’il faut prendre pour anticiper tout ce qui pourrait comme menace dans ce processus électoral.
RLS : Selon certaines informations en notre possession, les élections de cette année, seront groupées, c’est-à-dire les élections locales et régionales, législatives, ainsi que la présidentielle. Confirmez-vous ces rumeurs ?
TM : L’ANE travaille inlassablement avec toutes les parties prenantes au processus, pour que les élections locales s’achèvent, avant qu’on puisse entamer le processus des élections générales qui se pointent à l’horizon, à la fin de l’année. Donc, c’est deux processus differents.
RLS : Monsieur le Rapporteur Général, l’actualité, c’est aussi la situation des agents tablettes. La dernière fois, ils ont manifesté pour réclamer leurs dus. Quelles sont les précautions pour les prochaines phases ?
TM : Cette information n’est plus d’actualité ! C’était un malentendu entre l’ANE et les gens tablettes qui sont payés sur le fonds des partenaires au niveau du PNUD. Et c’est déjà régler ! Tous les agents tablettes, ont été déjà payés. Seulement quelques contentieux. Mais, nous sommes en train de régler ça. Maintenant, nous travaillons avec le gouvernement pour la mise à disposition de l’autre partie de fonds, à la mise en œuvre des opérations dans l’Aire 1 et l’Aire 2.
RLS : Ce cas est aussi idem, pour les propriétaires des véhicules mis en location.
TM : Tout ça, c’est régler ! On n’a les fonds, les gens commencent déjà à passer pour prendre leur dus.
Monsieur Théophile Momokouama, je rappelle à nos auditeurs que vous êtes le Rapporteur Général de l’Autorité Nationale des Élections. Radio Lengo-Songo, par ma voix vous dit merci.
Interview réalisée par Régis Stéphane Banguima