Le Coordonnateur de la «Galaxie Panafricaine», Blaise Didacien Kossimatchi a, au cours d’une conférence de presse au courant de cette semaine à Bangui, dénonce un présumé détournement de plus d’un milliard de FCFA. Selon lui, cela fait suite au rapport de mission de contrôle de gestion sur pièces et sur place dans les postes comptables de l’Ombella-M’Poko, Lobaye, Nana-Mambéré, Mambéré-Kadeï, Sangha-Mbaéré, Ouham, Ouaka et Kaga-Bandoro. Face à ce scandale financier datant de 18 novembre 2024, ce dernier réclame des sanctions judiciaires contre les auteurs et co-auteurs.
D’entrée de jeu, l’orateur, a d’abord rappelé que depuis 2016, le peuple Centrafricain a renoué avec la démocratie par l’élection au suffrage universel de Pr Faustin Archange Touadéra.
L’argent est le centre des convoitises. Il est l’élément catalyseur de patient certes, au niveau personnel, mais s’il est devenu public, il est la propriété du peuple. Sa gestion devient plus délicate, car contrôlée par le peuple et les institutions qui les représente.
Il sied donc d’être prudent, transparent et pourquoi pas mathématicien lorsqu’on a eu responsabilité pour gérer l’argent du peuple. Si certains compatriotes, ont une morale idoine dans leur gestion de l’argent de l’Etat, d’autres par contre, sont champions dans les malversations et les détournements. On peut les qualifier de «bandes de braconniers financiers».
L’Inspection Générale des Finances, telle une police républicaine, a toujours déniché ces braconniers pour les remettre aux autorités compétentes, pour des suites judiciaires. La plateforme de la «Galaxie Panafricaine» apprécie ce travail impeccable de cette institution.
Un cas d’injustice incompréhensive s’est produit dans les cadres de certains fonctionnaires de l’Etat décelés par l’Inspection Générale des Finances comme détourneurs.
Selon la statistique de ces braconniers financiers, ils sont une dizaine bien révélée, et approuvée par l’Inspection Générale des Finances. Le rapport de mission de contrôle de gestion sur pièces et sur place dans les postes comptables de l’Ombella-M’Poko, Lobaye, Nana-Mambéré, Mambéré-Kadeï, Sangha-Mbaéré, Ouham, Ouaka et Kaga-Bandoro.
La délégation de la mission est composée d’Augustin Feigouto, Inspecteur des Finances, Chef de Mission, Lucien Freddy Awara, Inspecteur des Service Fiscaux, Membre, Alexis Kombamba, Inspecteur du Trésor, Membre.
L’équipe de mission est assistée d’Antony Abo Doko, Chauffeur, Caporal Nongo Stéphane, élément de sécurité, Caporal Motoumba Pierre, élément de sécurité.
A l’issue de cette mission, les résultats suivants ont été obtenus : Les anciens quittanciers encore en circulation dans les communes visitées ont été récupérés par la mission.
Cependant, les Trésoriers ou les Caissiers des communes de Baoli, Bimbo et Bégoua ne disposant pas de livre journal de caisse, la mission se trouve alors dans l’impossibilité de détecter les recettes délocalisées dans leurs communes. Cependant, le Divisionnaire des Impôts de Bossembélé et Boali a affirmé à la mission avoir égaré son livre journal de recettes.
En l’absence du Trésorier de Mongoumba, le Divisionnaire des Impôts de la commune a recouvré auprès des contribuables la somme 142.948 FCFA dont 52.948 FCFA d’IRPP du mois de septembre 2024 et 90.000 FCFA d’IGU du mois d’octobre 2024. Les recettes douanières de cette période ont été recouvrées par voie bancaire au niveau de Bangui.
Dans toutes les communes visitées, la sensibilisation sur le quittancier sécurisé a été faite en présence des autorités locales et des représentants des contribuables ou opérateurs économiques dans la salle de délibération de la Mairie.
La vérification de l’authenticité de l’acquit libératoire des bons de caisse communaux a permis d’enregistrer les dépenses payées aux communes. Cependant, les procédures d’acquit libératoire ne sont pas respectées. L’identité du bénéficiaire n’est pas connue ; les pièces justificatives des dépenses ne sont pas annexées aux bons de caisses ; une copie de la pièce d’identité du bénéficiaire n’est attachée aux bons de caisses.
Cette mission a fait constat d’écart de 1.007.211.679 FCFA. Face à cette situation, la délégation a formulé des recommandations en vue de demander aux Trésoriers de justifier les déficits sur bons de caisses communaux, à défaut, leur exiger le remboursement. Procéder au remplacement ou la rotation de tous les collaborateurs exerçant en province, ayant déjà passé plus de trois (03) sur le poste.
De procéder à la formation des Conseillers et des Comptables Municipaux sur la gestion budgétaire et la tenue de la comptabilité. De recycler les Trésoriers Régionaux, Trésoriers et Caissiers des postes secondaires à la tenue des pièces comptables et leur archivage ainsi qu’au respect de la procédure d’acquit libératoire. Avant la prise de fonction, Trésoriers Régionaux, Trésoriers et Caissiers des postes secondaires doivent être sensibilisés sur les principes de l’acquit libératoire.
D’exiger aux Trésoriers Régionaux, Trésoriers et Caissiers des postes secondaires d’avoir des livres journaux de caisses dédiés aux communes. De demander aux services des Impôts de chaque commune de communiquer à la Mairie le montant de l’IGU, patente et licence recouvré mensuellement lui permettant de faire la prévision de ses dépenses. D’interdire aux Trésoriers Régionaux, Trésoriers et Caissiers des postes secondaires de payer les arrérages des pensions. L’administration centrale des Impôts doit s’organiser pour appuyer ses services déconcentrés dans la sensibilisation des contribuables inciviques. C’est notamment le cas de Boali et de Damara. D’exiger au Divisionnaire d’Impôts de Bossembélé-Boali de retrouver ses livres journaux qu’il a égarés. Le Receveur sortant de Bégoua doit restituer au divisionnaire sont livre journal lui permettant de mieux faire le suivi du reste à recouvrer. La délocalisation des recettes doit être prohibée.
Pour une meilleure transparence, il y a lieu d’assigner les dépenses de la commune de Bégoua sur la caisse de Bégoua Simplifier la procédure d’approbation des budgets communaux leur permettant de disposer de leur budget à tant pour une gestion orthodoxe. De ce fait, il est nécessaire que seuls les Préfets promulguent les budgets communaux.
L’Inspection Générale des Finances doit intégrer dans son plan de travail annuel le contrôle de l’exécution budgétaire des communes.
En dépit des difficultés rencontrées dues essentiellement à l’état dégradant de l’axe Bangui-Mongoumba et du mauvais état de la pompe d’alimentation de véhicule, la mission s’est bien déroulée dans l’ensemble.
L’absence de certains collaborateurs à leur poste de travail et l’indisponibilité des bons de caisse communaux au moment du contrôle ont retardé la production du rapport dans le délai.
Il convient de noter que, d’une manière générale, les dépenses payées ne tiennent pas compte de la moralité des dépenses et des crédits budgétaires.
Par ailleurs, les trésoreries sont logées dans les locaux des Sous-Préfectures (Mongoumba et Bossembélé) ou de la municipalité (Boali et Damara) et manquent des moyens de fonctionnement. Elles n’ont pas de coffre-fort pour sécuriser les recettes encaissées.
Toutefois, la mise en œuvre des recommandations formulées pourrait améliorer la gestion financière dans les provinces.
Pour ce faire, la plateforme de la «Galaxie Panafricaine» demande à ce que la justice soit faite, afin de donner de leçon aux autres qui continuent de voler l’argent de l’Etat en toute impunité.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna