Dans un document rendu public le 10 juillet 2025, le Parlement Européen, réclame la libération immédiate et inconditionnelle de Martin Joseph Figueira par les autorités centrafricaines. Selon le Parlement Européen, le belgo-portugais, Martin Joseph Figueira, soupçonné en Centrafrique, d’espionnage et de tentative de déstabilisation, est arrêté et torturé de manière arbitraire. Cette position a choqué les Centrafricains. A travers une interview exclusive à Radio Lengo Songo, ce mercredi 16 juillet 2025, le Coordonnateur de la plateforme de la société civile «Azimut», Pott Madendama-Enzia, rétorque et déclare que la République Centrafricaine ne peut pas recevoir des injonctions venant de la part du Parlement Européen et de l’Union Européenne.
En tant que pouvoir législatif dans pays souverain, la justice centrafricaine doit s’exercer en fonction de ses textes statutaires. Le monde est à ce titre un monde de justice et que les procédures en cours contre Martin Joseph Figueira, suivent son cours normal. C’est la position de certaines sociétés civiles, notamment la plateforme «Azimut» et de «Centrafrique libre».
Ces associations dénoncent une politique de deux poids deux mesures et demandent aux autorités centrafricaines de ne pas se plier à la pression du Parlement Européen, demandant la libération de Martin Joseph Figueira, soupçonné d’espionnage qui est entre les mains de la justice centrafricaine.
Pour le Parlement Européen, vu leur article 150, paragraphe 5, et l’article 136, paragraphe 4, du Règlement Intérieur, de leur Parlement, Joseph Martin Figueira, chercheur humanitaire belgo-portugais travaillant pour l’ONG «FHI 360», a été enlevé le 26 mai 2024 en République Centrafricaine par le groupe Wagner, puis remis aux autorités centrafricaines.
En rétorquant, le Coordonnateur de la plateforme «Azimut», Pott Madendama-Enzia, a constaté qu’en tant que membre de la société civile centrafricaine et patriote avec beaucoup d’amertume cette position prise par le Parlement Européen.
Selon lui, la République Centrafricaine, comme toute nation du monde, est un pays souverain, et que la justice exerce selon les règles de l’art. C’est-à-dire les procédures doivent respecter les textes de base du ministère de la Justice. Si aujourd’hui, l’Union Européenne, ou le Parlement Européen, pense dicter sa loi à la nation centrafricaine, et la libération immédiate d’un détenu, où il y a des allégations qui sont avérées contre cette personne, c’est dire qu’il y a deux poids deux mesures.
Pour ces organisations de la société civile, le monde actuel, est un monde de justice ! Et quand quelqu’un est entre les mains de la justice, et que les procédures suivent leur cours, et si ce Monsieur, est un espion qui, tout le monde le sait, parce qu’il a été arrêté avec beaucoup de preuves, des enregistrements, d’incitation à la haine, à la violence, pour encourager «nos frères qui ont pris les armes, de continuer dans la rébellion, il doit répondre de ses actes», a-t-il soulevé.
Il est également surpris, lorsque le Président de la République, était invité au siège de l’Union Européenne, c’était cette pression. Il les a fait comprendre que la situation est entre les mains de la justice et le ministre de la Justice, est de travailler sur le dossier. «Si l’Union Européenne pense, ou lorsqu’elle a l’habitude de dicter les conduites à d’autres nations, ce temps-là, est révolu», a rétorqué Pott Madendama-Enzia.
En effet, le gouvernement centrafricain en général et le ministère de la Justice en particulier, est en train de travailler et que personne, quelle que soit une puissance étrangère n’a ce pouvoir de faire pression sur la justice de notre pays, à libérer purement et simplement ce détenu. C’est dire que l’Union Européenne, commence par cette pression médiatique, vient par la suite, de la pression politique.
Si l’aide humanitaire que l’Union Européenne accorde à la RCA, est devenue un moyen de chantage, ou de dénigrement de la nation centrafricaine, «nous pouvons passer de cette aide. Parce que ce sont des accords que toutes les parties ont bénéficient. La RCA est un pays souverain, elle a des potentialités pour émerger. Si nos amis de l’Union Européenne pensent que le conflit entre l’Europe et la Fédération de Russie qu’il est nécessaire de le transposer dans le monde entier, cela n’a pas de sens. Parce que j’ai constaté qu’avec la complicité de la Minusca en RCA, l’Union Européenne, veut faire comprendre qu’il y a un sentiment anti Occident en RCA, non !», a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter que le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra, travaille avec toutes les nations et toutes les institutions internationales. «Nous nous méfions des personnes de moralité douteuse. Si aujourd’hui, l’Union Européenne encourage la rébellion et la déstabilisation de la RCA, c’est dire qu’elle n’est pas sincère dans les accords de coopération».
Pour le moment, poursuit Pott Mandema-Enzia, ce sont des stratégies pour pousser la RCA à tomber dans leur piège. Pour le moment, le gouvernement travaille sans relâche avec ça. «Nous de la société civile, nous n’allons pas les laisser faire. Nul n’est au-dessus de la loi. Joseph Martin Figueira est en train de subir les procédures judiciaires et s’il doit être jugé et condamné, cela doit se faire et le ciel ne tombera pas ! L’époque qu’on dicte les choses, est révolu ! Que le Parlement Européen comprenne que nous sommes un peuple souverain et un Etat souverain. Nous avons des textes de loi qui doivent être respectés. Quand une loi est violée, les personnes doivent payer les conséquences».
Pour terminer son message, Pott Madendama-Enzia, encourage le gouvernement à exercer, selon les lois que toute personne étrangère qui frôle le sol centrafricain, doit se conformer à la Loi du pays. C’est pour faire comprendre à la communauté nationale et internationale que le gouvernement centrafricain, ne fléchit pas devant les injonctions extérieures.
Profitant de l’occasion, il a lancé également un appel au peuple Centrafricain à suivre cette situation de près et de toujours accompagner le gouvernement dans ce combat contre l’impérialisme, le néocolonialisme de l’Occident, à travers l’Union Européenne.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna