Le Premier ministre centrafricain, Félix Moloua, n’est pas passé par quatre chemins, pour lancer un message clair aux leaders politiques réunis au sein du «Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution de 2016» (BRDC). Selon le Chef du gouvernement, le dialogue politique qui sera organisé entre le gouvernement et le «BRDC», n’est pas lié à l’organisation et à la tenue des élections dans le pays. Il a fait savoir lors d’une déclaration faite le vendredi 26 septembre 2025, suite à un courrier adressé par les membres du «BRDC» au gouvernement centrafricain.
Dans ce courrier, les leaders du «BRDC», réclament que le dialogue qui devrait se tenir entre les deux entités, soit piloté par le président d’un autre pays et sans pour autant mentionner le format et les différentes thématiques qui peuvent conduire aux pourparlers.
C’est en présence des professionnels des médias que le premier ministre a organisé cette rencontre à son cabinet. Selon lui, «le 14 septembre 2025, l’Exécutif a reçu un courrier émanant de ses compatriotes du BRDC, pour nous faire des propositions. Malheureusement, dans ce courrier, on ne fait mention d’aucune thématique. Cependant, on nous renvoie à une médiation internationale. Et d’ailleurs, dans ce courrier, il a été mentionné que ce dialogue devait s’installer dans la durée jusqu’à ce que nous puissions arriver à une conclusion. Bon, vous comprendriez aisément que nos compatriotes du BRDC n’ont pas répondu à la main tendue de Chef de l’État. Je voudrais également rappeler que ce dialogue politique, n’est pas lié au processus électoral, qui répond aux exigences constitutionnelles. Le dialogue politique n’est qu’une main tendue du Chef de l’État»,a fait mention le Premier Ministre.
Aussi, le Chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots, pour qualifier les leaders du «BRDC, «des semeurs de troubles» dans le pays, à travers leur attitude. Toutefois, il signifie que le processus électoral poursuit son chemin. «A travers ces comportements, nous comprenons aisément que c’est un procédé dilatoire pour nous exclure dans une démarche terminée, de plonger le pays dans une crise. Personne n’est dupe et la population est fatiguée. Vous connaissez bien la suite de cela. Dans la crise, ils sont dans la disposition de réunir les éléments pour déstabiliser le pays. On ne va pas inscrire notre pays dans un cercle déterminé de recommencement. Crises après crises, vous savez ce qu’il faut après. Le partage de fauteuils et de gâteau. Aujourd’hui, toutes les institutions fonctionnent correctement. Donc, à partir de ce que je vous dis, la position du gouvernement est qu’il est ouvert au dialogue»,a clarifié Félix Moloua.
Le Premier Ministre, poursuit par ailleurs que le gouvernement attend que ces thématiques soient formulées. Dès que les thématiques seront formulées, le gouvernement avisera. «Nous ne pouvons pas aller à un dialogue tant que nous n’aurons pas ces thématiques. Et aussi, il faut se dire que les élections doivent se poursuivre. D’ailleurs, la semaine prochaine, contrairement à ce que certains allèguent, j’organiserai le comité stratégique, qui va regrouper tous les acteurs de la communauté internationale pour les situer sur l’évolution de ce processus», a annoncé le Chef du gouvernement.
Cette mise au point du gouvernement est intervenue quelques jours aux propos du porte-parole du «BRDC», Martin Ziguélé qui dénonce un processus électoral illégal et appelle à un véritable dialogue politique avant la tenue des élections.
Toutefois, le Chef du gouvernement, sur ordre du Président de la République, a officiellement reçu, les membres du «BRDC», le 02 septembre 2025, en son cabinet, pour la cérémonie inaugurale du dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition.
Elie-Guy-Igor Lakouetèné