Ouvert ce mardi 28 octobre 2025, pour le clore le 31 du même mois, le procès tant entendu de la première session criminelle de Cour d’Appel de Bangui de l’année en cours se poursuit en salle d’audience de la Cour de Cassation. Il s’agit du dossier du ministère Public et l’Etat centrafricain contre Joseph Martin Figueira. Il est incriminé pour des faits entre autres, Complot, Espionnage, Complicité de rébellion, Complicité d’Atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, Complicité d’Associations des malfaiteurs, Incitation à la Haine et à la Révolte contre les institutions de la République.
En effet, Joseph Martin Figueira, âgé de 41 ans, qui semble avoir la nationalité Belge et Portugaise, a été arrêté entre avril et mai 2024, à Zemio, chef-lieu de la préfecture du Haut Mbomou.
Ce Belgo-portugais qui prétendait être un agent humanitaire œuvrant dans le pays, a été pris main dans le sac, après qu’il ait été suivi plusieurs fois dans ses différents mouvements par les Forces de la Défense et de Sécurité Intérieure du Pays.
Après un (1) an et demi de son arrestation, malgré plusieurs tentatives d’intimidations et des menaces de certains pays occidentaux pour obtenir sa libération pure et simple par les autorités politiques du pays au détriment de la justice centrafricaine. Toutefois, la justice est restée indépendante et le processus de son interpellation a suivi son cours normal au regard de la gravité des faits qui lui sont reprochés.
C’est ainsi que, ce mardi 28 octobre 2025, Joseph Martin Figueira a été présenté devant la Justice pour que la lumière soit faite sur les six (6) chefs d’accusations énumérés ci-haut. Il doit affronter devant la barre le ministère Public représenté par le Procureur Général Près la Cour d’Appel de Bangui, Vidal Jean Damas et les deux Avocats de l’Etat qui sont Maitre Modemadé et Parcé.
L’entame de l’audience, a été chaude non seulement avec l’absence des Jurés mais aussi et surtout avec la question préjudicielle, mais la présence des représentants de certains corps diplomatiques accrédités dans le pays, qui témoigne du poids et le caractère géopolitique et stratégique que représente ce procès.
Le conseil de l’accusé représenté par, Maitre Nicolas Tiangaye, a soulevé deux exceptions, qui sont la présence des Avocats de l’Etat et aussi de certaines pièces fournies dans le dossier.
Suites aux différentes répliques de la partie civile et du Parquet General, la Cour, s’est retirée peu de temps. Après l’examinassions, la Cour présidée par Thierry Joachim Pessiré, a rejeté les deux exceptions ordonnant la lecture de l’Ordonnance de renvois devant la Cour criminelle après le choix des jurés, pour passer l’accusé Joseph Martin Figuera, à la barre.
Après plusieurs phases d’interrogatoires, de la Cour, du ministère public et la partie civile, l’accusé a fait savoir qu’il est arrivé en RCA, précisément à Bangui, le 17 mai 2024, et s’était rendu le 20 du même mois à Bangassou. Selon lui, il est venu dans un premier temps comme chercheur et aussi travailleur d’une Organisation Non Gouvermentale américaine dénommée Family Ealth International (FHI 360), dans le cadre de consulting, pour collecter les données du terrain pouvant permettre de mettre la main sur Joseph Koni, suite à un appel d’offre.
La première journée a été riche en débat contradictoire, mais la Cour n’a pas pu toucher à l’un des cheffes d’accusations.
Au deuxième jour de ce procès tant attendu, le mercredi 29 octobre 2025, la Cour a décidé de traiter les chefs d’accusations au cas par cas.
Ainsi, deux chefs d’accusations à savoir le Complot et l’Espionnage, ont été débattu.
Sur le premier cas, l’accusé n’a pas du tout nié toute son implication et collaboration avec les leaders des groupes armés, et souligne par ailleurs que c’est dans le cadre de sa recherche personnelle. Il affirme avoir travaillé en étroite collaboration avec la CPI en vue de traquer Joseph Koni.
Son conseil, quant à lui, demande à ce qu’on puisse montrer les autres personnes et les pays, avec qui, son client collabore pour le Complot et rejette les autres pièces à convictions apporter par le Parquet General, tout en promettant de se désintéresser de la suite du procès. Sur ce, le président de la Cour a pris acte des exceptions soulevées par les différentes parties.
S’agissant de l’Espionnage, l’accusé Joseph Martin Figuera, ne sait à quel saint se vouer face à la question du Procureur Général Jean Vidal Damas. Celui qui prétendait être un acteur humanitaire, fait des mouvements de va-et-vient dans les de provinces, pour échanger avec les criminels des groupes armés en vue de gagner la rançon de 5 millions de dollars, proposé par Département Américain.
A ce stade, puis que son Avocat refuse toute autre pièce fournie après dans le dossier, le Parquet General, les a surpris avec la transcription de ses échanges avec certains leaders des groupes armés, donnant ainsi du fil à retordre à l’accusé.
Celui-ci trébuchait avant d’être réconforté par l’intervention de son conseil qui a répliqué pour dire qu’on ne peut pas le juger sur les faits.
Joseph Martin Figueira sera situé sur son sort à la fin de ce procès qui déjà s’annonce riches et long.
Régis Stéphane Banguima
