A Doubaï en Emirats Arabes Unis, au 11ème Sommet Mondial des Gouvernements, le Chef de l’Etat centrafricain, Pr Faustin Archange Touadéra, a invité ses homologues à revoir leurs manières de gouverner. Ce grand rendez-vous, placé autour du thème «Façonner les Gouvernements du Futur», l’objectif de ce Sommet, créé en 2013 par les Emirats Arabes Unis, est de promouvoir la coopération internationale et permettre aux gouvernements d’identifier des solutions innovantes aux défis futurs, afin d’inspirer et de responsabiliser la prochaine génération de gouvernements. Ce fut donc en tout début d’après-midi du mercredi 13 février 2024 que le Chef de l’Etat centrafricain s’est exprimé.
Il a pris la parole avec beaucoup d’intérêt que la République Centrafricaine prend part à ce 11ème Sommet mondial des Gouvernements afin de participer à l’élaboration d’une vision partagée de la gouvernance mondiale, de s’enrichir des expériences des autres pays en matière de gouvernance et de mieux comprendre les enjeux et les opportunités de partenariats susceptibles de contribuer à la réussite de sa stratégie nationale de développement.
Pour lui, la République Centrafricaine, cette vaste terre bénie par la beauté et dotée de richesses naturelles incommensurables, émerge irréversiblement d’une longue crise militaro-politique et travaille à améliorer sa gouvernance, à développer son économie, à partager son modèle de résilience avec les autres pays du monde.
Pour la République Centrafricaine, les Emirats Arabes Unis représentent un partenaire stratégique dans la promotion d’une bonne gouvernance, qui est la clé de succès de tous les pays.
Les attentes des populations deviennent de plus en plus nombreuses et pressantes. En tant que gouvernants, «nous devons avoir pour préoccupation constante la recherche du mieux-être de tous. Nous devons revoir nos manières de gouverner pour apporter des solutions innovantes et inclusives aux grands défis mondiaux, tels que les chocs climatiques, les tensions géopolitiques et les défis sécuritaires, financiers, énergétiques et alimentaires sans précédent, qui plongent nos populations dans l’incertitude et suscitent le doute sur les capacités de nos gouvernements à apporter des solutions idoines et inclusives aux défis qui menacent l’existence même de l’humanité», a-t-il déclaré.
En ce qui concerne son pays, la République Centrafricaine, s’il compte aujourd’hui dans la sous-région d’Afrique centrale et prend part activement dans la gouvernance mondiale, ce n’est pas seulement pour sa position stratégique et ses immenses richesses naturelles. «Mon pays compte aussi pour ce qu’il est, pour ses valeurs et pour ses principes».
L’occasion lui a permis d’évoquer brièvement quelques défis importants qui ne sont pas sans conséquence sur la gouvernance mondiale et surtout sur son pays. Pour ce faire, il a cité la crise de Covid-19, l’absence de confiance entre les peuples, entre les gouvernements du monde et envers les organisations mondiales, a exacerbé les tensions géopolitiques entre les grandes puissances et causé de nombreux conflits dans le monde.
Pour faire, face à l’urgence climatique, son pays la RCA, a élaboré une deuxième génération de la Stratégie Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes et d’Adaptation aux Changements Climatiques, en tenant compte des nouveaux défis de développement durable.
Les principales stratégies portent sur les interventions humanitaires (sauver des vies et protéger les personnes vulnérables), le développement (relever les défis structurels multidimensionnels nécessaires au déclenchement du processus de développement) et la paix, la sécurité, la réconciliation nationale pour réduire les besoins humanitaires, les vulnérabilités et les risques à long terme, tout en s’attaquant aux facteurs et causes sous-jacentes des crises.
Ces stratégies et politiques seront intégrées dans le nouveau Plan National de Développement 2024-2028 en cours d’élaboration.
Pour promouvoir une croissance économique durable et diversifier l’économie, il va travailler sur les initiatives en faveur de l’amélioration du climat des affaires et de la stimulation du secteur privé pour qu’il joue un rôle important dans la construction du pays qui passent par les réformes importantes dans les secteurs de la justice, du foncier et l’amélioration de l’accès aux financements, les initiatives en faveur de la construction des infrastructures économiques permettant de répondre aux défis de désenclavement du pays, de l’augmentation de la capacité énergétique, de l’adaptation de la formation emploi et de la création des chaînes de valeurs dans les secteurs productifs, comme l’agriculture, l’élevage, les industries extractives et le secteur forestier.
En conclusion, le Chef de l’Etat centrafricain a rappelé que la République Centrafricaine continuera à plaider pour un multilatéralisme inclusif, pour une croissance mutuellement accélérée, pour un ordre mondial équilibré et pour que les différends mondiaux soient relevés en mettant un accent particulier sur la paix, la sécurité internationale, le respect de la souveraineté de chaque Etat, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et le développement de chaque Etat.
Il y a lieu de souligner au passage que ce 11ème Sommet Mondial des Gouvernements, prend fin ce mercredi 14 février 2024. Par la suite, le Chef de l’Etat centrafricain mettra le cap sur Moscou en Russie afin de prendre part également à un Forum des pays partisans de lutte contre les pratiques modernes du néocolonialisme qui se déroulera du 15 au 17 février 2024, sous la présidence du président Russe, Vladimir Poutine.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna