Il s’appelle Odilon Docko. Il est le promoteur de l’Association dénommée «Réverre», qui lutte contre le changement climatique et transforme les bouteilles cassées en verre bambou. Une inspiration qui est apparue toute seule en 2020. Le siège de ladite association se trouve dans le 4ème arrondissement, précisément au quartier Gobongo.
Agé de 26 ans, Odilon Docko mesure 1,50 mètre, père de deux enfants et vit en concubinage avec une femme. Après avoir arrêté les études en classe de 3ème, faute de soutien financier, Odilon s’est lancé dans la transformation des bouteilles cassées en verre de bambou depuis 2020 dans la ville de Bocaranga avant de descendre sur Bangui pour chercher à gagner sa vie.
Au départ, ce jeune Centrafricain, était seul à ramasser des bouteilles cassées de bières ainsi que de jus dans des débits de boisson pour pouvoir les transformer manuellement en verre de bambou. Après un moment de dur labeur, ce jeune Centrafricain courageux, a reçu de la part d’une italienne une machine pouvant non seulement soulager sa souffrance mais également l’aider rapidement dans la transformation de ces matières.
Selon ce promoteur, la protection de l’environnement fait partie de son combat quotidien depuis les bas âges et que les bouteilles cassées et jetées font parties des facteurs de changement climatique, d’où nécessité de lutter contre cette manière de faire. «Quand je vois les bouteilles de bière cassées et jetées dans des débits de boisson, je me suis poser la question pour savoir si cela ne peuvent pas être servies un jour. Et c’est de là que l’idée de transformation en verre bambou m’est arrivée. Au départ, j’ai commencé à les transformer à la main jusqu’à ce qu’une dame blanche de nationalité italienne qui m’a soutenu en m’offrant une machine pour que cela puisse alléger le travail», a expliqué Odilon Docko.
Une fois transformer ces objets durs, les ustensiles sont mis dans des emballages afin d’être vendus sur le marché. Un emballage contenant six verres est vendu à trois mille FCFA (3000 FCFA). «Une fois que je transforme en verre bambou, je les vends aux responsables des caves, ou aux particuliers. Une demie douzaine de six (6) est vendue à trois mille FCFA (3000 FCFA), et si c’est un étranger qui veut en avoir, je lui vends à dix mille (10.000 FCFA)», a-t-il ajouté.
A cet effet, la protection de l’environnement demeure aujourd’hui un problème crucial en République Centrafricaine. Pour que cette question puisse être prise en compte, chaque Centrafricain a intérêt à œuvrer au quotidien pour stopper ce phénomène qui ne cesse de laisser des conséquences désagréables dans le monde en général et en particulier en République Centrafricaine.
Pour ce faire, Odilon Docko appelle et les partenaires et le gouvernement centrafricain à l’aide, «j’ai créé cela sous forme d’une entreprise permettant aussi de donner de l’emploi à mes pairs jeunes. A travers cette initiative, je veux lutter également contre le changement climatique en protégeant notre environnement. Donc, je demande au gouvernement et aux partenaires de nous soutenir. Car, depuis que j’ai eu cette initiative, personne m’est venue en aide», a-t-il lancé.
Il y a lieu de rappeler qu’au commencement, Odilon Docko, était à seul pour la mise en exécution de sa vision novatrice. Aujourd’hui, il est entouré de 7 autres jeunes capables de faire ce même travail. Parmi ces huit (8) Centrafricains dans leur atelier, on dénombre deux garçons et six filles.
Hormis la transformation des bouteilles en verre bambou, l’association «Reverre», fabrique également les ports-ampoules, les cendriers ainsi que des pots de fleurs pour la visibilité des maisons.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo