Le premier conseil des ministres de la 7ème République s’est tenu le jeudi 11 janvier 2024 dans la salle de conférence de la Cité des chefs d’Etat à Bangui. Présidé par le Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra, cette rencontre vise à faire le bilan des activités réalisées par les membres du gouvernement ainsi que de nouvelles orientations. A l’issue de cette première rencontre de l’année 2024, le président Touadéra, a mis en garde certains ministres contre les détournements de deniers publics, la corruption, l’enrichissement illicite et la prise d’intérêts dans les contrats qu’ils ont signés au nom de l’Etat. Par conséquent, le Chef de l’Etat exhorte l’intensification de la mission de la cellule de veille, afin de mettre fin à ces maux.
Dans son mot de circonstance, le Chef de l’Etat Centrafricain a d’abord félicité le Premier Ministre, Félix Moloua et lui renouveler toute sa confiance et ses vœux de succès dans sa lourde mission de coordination de l’action gouvernementale.
Il a également félicité les nouveaux membres du gouvernement pour leur nomination et leur souhaiter la bienvenue dans cette haute instance de décision de la République.
Pour le Président Touadéra, ce premier Conseil des Ministres de l’année 2024, avec une nouvelle équipe gouvernementale, constitue de dix (10) nouveaux membres du gouvernement, dont un Ministre d’Etat issu de l’opposition démocratique, à la suite d’un réaménagement technique du gouvernement. C’est à la fois une inclusion, une continuité et un renouvellement.
En poursuivant son message, par ce triptyque inclusion, continuité et renouvellement, le Premier Ministre et lui ont voulu allier l’expérience, la diversité des opinions, la recherche de ce qui doit unir le people Centrafricain et l’émergence des idées nouvelles.
Il a rappelé dans son message à la Nation à l’occasion du nouvel an, li n’a ménagé aucune énergie, depuis son accession à la Magistrature suprême du pays pour asseoir solidement les valeurs d’intégrité morale, de probité, d’équité, de transparence, du goût de l’effort et surtout la lutte contre l’impunité, la corruption et les mentalités de rente qui ont rongé pendant des décennies, les capacités de l’Etat à répondre aux besoins élémentaires de la population.
Au moment où nous entrons pleinement dans la 7ème République, avec un esprit nouveau et une intelligence renouvelée, et en raison de la présence de dix (10) nouveaux membres dans l’équipe gouvernementale et de la persistance de certains manquements constatés, il a permis de rappeler quelques-uns des devoirs et obligations qui constituent une sorte de déontologie du gouvernement.
D’abord, la solidarité gouvernementale, ils sont tenus de défendre les décisions adoptées en Conseil des Ministres, quelque soit leur opinion, favorable ou dissidente. Il insiste sur le traitement en inter ministérialité de tous les dossiers transversaux afin d’en faciliter l’exécution, car tout dossier est un dossier de la République et non d’un ministère.
Le Chef de l’Etat a ensuite rappelé la discrétion. En effet, en tant que Ministres, ils auront la connaissance des faits, informations ou documents liés au secret d’Etat. Pour ce faire, il a demandé donc de faire preuve de discrétion, de confidentialité qui s’impose aux serviteurs de l’Etat.
Le Président Touadéra n’a pas raté l’occasion de déplorer le fait que certaines informations et documents d’Etat mis à la disposition du gouvernement se sont retrouvés dans les réseaux sociaux, mettant ainsi en péril la sûreté, la sécurité de l’Etat et l’efficacité de l’action gouvernementale qui en dépendent.
Dans ce cas de figure, il met en garde contre les détournements de deniers publics, la corruption, l’enrichissement illicite et la prise d’intérêt dans les contrats qu’ils auront à signer au nom de l’Etat.
Il rappelle que dorénavant, plus aucun denier de l’Etat ne doit servir aux intérêts égoïstes des agents publics ou privés et exhorte donc à intensifier la mission de la Cellule de Veille contre la corruption, les détournements des deniers publics, la concussion, les extorsions de fonds, les fraudes fiscales et douanières, les infractions assimilées et les mauvaises manières de servir, afin de mettre fin à ces maux qui ont maintenu durant des décennies le pays dans la misère et la dépendance.
Dans cette veine, et s’adresse particulièrement aux nouveaux membres du gouvernement, d’être appelés par le Conseil Constitutionnel à faire la déclaration de leur patrimoine, gage de la transparence de la vie publique. Il les invite à agir dans ce sens de même qu’il les invite à une meilleure collaboration avec l’Assemblée Nationale, dans le cadre de l’exercice de sa mission de contrôle de l’action gouvernementale.
Enfin et sans être exhaustif, le Chef de l’Etat leur demande d’observer l’obligation de moralité et de dignité qui concernent davantage les comportements du ministre dans leur vie privée qui doit éviter tout ce qui serait de nature à compromettre la dignité du gouvernement.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna