Une campagne de sensibilisation contre les messages de haine en ligne et hors ligne a été lancée dans la sous-région, précisément en RCA par le «Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale» (REDHAC). Cette campagne se fait à travers une bande dessinée intitulée «Counter Hate Speech», tirée de deux histoires vraies au Cameroun et au Congo, pour attirer l’attention des populations de la sous-région sur les conséquences des discours de haine, source de conflits, surtout en période électorale en Afrique centrale, particulièrement en République Centrafricaine. L’annonce est faite le mercredi 10 octobre 2024, lors d’une conférence de presse tenue par les membres dudit Réseau.
Cette campagne a été lancée après trois (3) jours de formation des membres du «Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale» (REDHAC) dans la capitale centrafricaine.
La rencontre s’inscrit dans le cadre de la poursuite des activités de la 2ème phase du projet dénommé «L’engagement des jeunes (filles et garçons) et des femmes pour la paix durable et la réconciliation nationale en Afrique Centrale»,où les participants ont jugé utitilent d’intégrer la prévention et la lutte contre les messages de haine en ligne et hors ligne pour sensibiliser les populations à travers la production d’une bande dessinée «Counter Hate Speech» tirée de deux histoires vraies au Cameroun et au Congo, pour atténuer ces phénomènes qui prennent de l’ampleur ces derniers temps dans la sous-région.
Selon les responsables du «REDHAC», le discours de haine est une nouvelle menace, dont la gestion est urgente surtout à des périodes sensibles, car beaucoup de pays d’Afrique Centrale en général et la République Centrafricaine en particulier, se trouvent dans des difficultés à cause de ce phénomène surtout en période des élections. C’est ce qui est démontré dans cette bande dessinée à travers l’utilisation abusive des mots hors ligne et en ligne.
Pour Me Bruno Hyacinthe Gbiegba, 2ème Vice-président du Conseil d’administration du «REDHAC», «dans sa configuration contemporaine, la RCA est en proie à une multitude de tensions et de conflits qui se manifestent sous diverses formes. Parmi lesquels, on peut noter une recrudescence des discours de haine, de l’incitation à la violence et de la désinformation. Dans le cas spécifique de discours de haine, il convient de noter qu’il a endommagé de nombreuses relations, causées et aggravées de nombreux conflits tant au niveau local que national, en traînant des conséquences néfastes depuis le niveau nucléaire de la société jusqu’aux strates d’apprentissage et au sommet des institutions de l’Etat, surtout lorsqu’ils sont confrontés à des enjeux importants. Il est courant de voir des tensions et des violences entre les habitants en raison de discours de haine alimentés spécifiquement par des lignes de démarcation tribale, ethnique et politique, des crises post-électorales de 2020 et, plus particulièrement, l’atmosphère hostile déjà visible qui se développe avec les prochaines élections en RCA en sont la preuve», a-t-il souligné.
C’est sur cette menace existentielle représentée par l’utilisation abusive des mots hors ligne et en ligne que cette bande dessinée prouve sa pertinence en fournissant «un portail indispensable pour atténuer ce phénomène grâce à un contenu subtil, mais attrayant qui est contextuel et opportun», a ajouté Me Bruno Hyacinthe Gbiegba.
Cependant, Norbert Kamgaing-Lelé, Conseiller auprès du Conseil d’Administration du «REDHAC», a expliqué qu’aujourd’hui la situation des droits de l’homme s’améliore en République Centrafricaine parce qu’il y a une accalmie dans le pays. «Il y a une petite accalmie, parce que les acteurs ne sont pas les mêmes, car nous avons suivi à travers les médias qu’il y a pratiquement deux ans, avec des attaques dirigées par l’ancien président, mais à travers les médias, nous avons su que les foyers de tensions sont en train de similiser».
Il y a lieu de préciser que le «REDHAC» est une ONG des Droit de l’Homme, regroupant huit (8) pays d’Afrique Centrale à savoir le Cameroun, la RCA, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée Equatoriale, le Gabon et le Sao-Tomé et Principe. Ce Réseau a été créé le 07 avril 2007 et est dans sa troisième activité de la phase 2 du projet dénommé «L’engagement des jeunes (filles et garçons) et des femmes pour la paix durable et la réconciliation nationale en Afrique Centrale», financé par le gouvernement Canadien.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo