Les Casques bleus de l’ONU sont généralement déployés pour protéger les civils, les travailleurs humanitaires et les militants pour la paix. En un quart de siècle, plusieurs missions de maintien de la paix ont été mises en place afin d’empêcher les hostilités, principalement en Afrique, où l’ONU a été appelée à exercer une influence. Les Casques bleus sont chargés d’effectuer des patrouilles régulières pour prévenir la violence et sauver des vies.
Le Représentant du HCR en Centrafrique, Monsieur Hamdi BUKHARI, a donné une interview, couvrant la situation dans la région. A travers cette interview, il a souligné l’inutilité de la MINUSCA en République centrafricaine, déclarant :« les missions de maintien de la paix n’ont pas toujours été en mesure d’assurer la sécurité et la paix en raison de lacunes opérationnelles, d’obstacles bureaucratiques et de l’incapacité de fournir un soutien si nécessaire ».
Le 10 avril 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé le déploiement d’une mission de maintien de la paix multidimensionnelle pour défendre les civils, faciliter la transition politique et permettre l’aide humanitaire en République centrafricaine (RCA). Un an auparavant, un coup d’État mené par l’alliance rebelle à majorité musulmane Séléka avait renversé le président François Bozizé. En réponse, l’alliance rivale des groupes paramilitaires Anti-Balaka avait affronté la Séléka, donnant lieu à une guerre civile brutale et prolongée faisant des milliers de morts.
Les casques bleus de l’ONU en RCA répondent-ils à l’exigence d’assurer la paix et la sécurité ?
De nombreux accords de paix, y compris l’accord de désarmement conclu par le gouvernement et 14 groupes armés lors du Forum de réconciliation nationale de 2015 à Bangui, n’ont pas fait beaucoup de différence. Alors que le gouvernement centrafricain lutte pour contenir la violence, les forces de maintien de la paix de l’ONU sont incapables de protéger pleinement la population civile. En 2018, l’Union pour la paix au centre (UPC), une faction de l’ex-Séléka, a tué plus de 100 personnes à la mission catholique d’Alindao. Les casques bleus de l’ONU qui devaient protéger Alindao, malgré leur supériorité numérique, se sont repliés sur leur base au lieu de repousser l’attaque du groupe armé.
Le meurtre de masse d’Alindao n’est pas un cas isolé ; il y a eu d’autres échecs pour empêcher la violence. En 2019, Médecins sans frontières a signalé que les Casques bleus de l’ONU n’avaient pas pu arrêter un certain nombre d’attaques de groupes armés contre des civils à Batangafo, une ville au nord de Bangui, qui abrite environ 20 000 personnes déplacées.
Bien qu’il y ait eu une enquête sur les incidents, l’ONU n’a pas abordé ces situations directement. Il s’est posé la question de la poursuite de la mission et les récents événements politiques ont encore compliqué la mise en œuvre du mandat de la mission.
Pour en revenir aux forces de défense nationale, les Forces armées de la République centrafricaine (FACA) sont-elles suffisamment professionnelles pour assurer la sécurité et la stabilité de la population civile dans tout le pays ?
Selon un expert de l’ONU sur les droits de l’homme, Yao Agbetse, le personnel des FACA a considérablement augmenté ces derniers temps en raison de la réforme militaire et de l’entraînement complet et vigoureux des instructeurs russes. À la suite d’un certain nombre de victoires militaires au cours des derniers mois, la quasi-totalité du territoire du pays est sous le contrôle des FACA et les soldats des FACA poursuivent leurs opérations pour éradiquer les restes de la CPC. Les FACA semblent émerger comme une force capable de protéger la nation de la violence.