Le vendredi 19 novembre 2021, le ministre d’Élevage et de la santé animale, Hassan Bouba Ali, a été arrêté et se trouve actuellement sous les verrous à la prison hautement sécurisée de camp de Roux à Bangui. Selon nos informations, l’instruction de l’arrestation de ce membre du gouvernement en fonction proviendrait de la Minusca. Cette arrestation, est aujourd’hui diversement appréciée par des observateurs nationaux et internationaux.
Des sources proches du dossier ont attesté que l’arrestation de ce ministre en poste, provient de la Cour Pénale Spéciale (CPS). Selon l’ordonnance de la CPS aux fins d’incarcération, Hassan Bouba Ali est inculpé de crimes contre l’humanité par meurtres, actes inhumains de caractère analogue à l’un quelconque des actes énumérés à l’article 153 du Code pénal causant intentionnellement des grandes, emprisonnement et autre forme de privation grave de liberté physique en violation des disposition fondamentales du droit international et de crimes de guerre par meurtre, atteintes portées à la santé physique et au bien-être physique des personnes, de même que les traitements cruels que la torture, les mutilations ou toutes formes de peines corporelles, attaque contre les lieux de culte, attaque contre les biens indispensables à la survie de la population et pillage.
La CPS renseigne que, le 19 novembre 2021, comparaissait Hassan Bouba devant le cabinet d’instruction n°1, dans le cadre de la procédure de première comparution en qualité de suspect. Le suspect a été visé de son droit de choisir un Avocat sur la liste du corps spécial des Avocats ou de demander qu’il lui en soit désigné un d’office à charge pour lui d’attester de son indigence.
Suite à cette arrestation rocambolesque, beaucoup de Centrafricains ont comme impression que le ton est donné pour mettre fin à l’impunité qui faisait son lit dans la gestion de la chose publique.
Il y a lieu d’aller dans le fond pour comprendre l’arrestation de Hassan Bouba Ali qui est intervenu au moment où ce dernier a affiché sa bonne volonté d’appliquer à la lettre l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019 (APPR-RCA) et ses éléments se désarment volontairement ces derniers temps à dans les préfectures de la Basse-Kotto.
Ce qui étonne plusieurs observateurs de la vie sociopolitique du pays, même à l’international, est que la Cour Pénale Internationale (CPS) qui a été créée le 3 juin 2015 par la Loi n°15.003, cette juridiction centrafricaine soutenue par une partie de la communauté internationale, principalement par les Etats-Unis, cette Cour a pour objectif de traquer sans exception tous les présumés criminels exerçant sur le territoire centrafricain, après six ans d’existence, a consacré toutes ces années à la prestation de serment de ses membres.
Et pourtant, plusieurs présumés criminels se baladent encore sans être inquiétés. Presque tous les leaders de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) sont regroupés officiellement aujourd’hui à Ndjamena dans la capitale tchadienne. Des présumés criminels comme François Bozizé Yangouvonda, Maxime Mokom, Ali Darassa, Mahamat Al Kathim, et leurs éléments qui pavanaient sur le territoire centrafricain tuaient des civils, bizarrement, la CPS n’a levé un petit doigt pour lancer un mandat d’arrêt international contre ces derniers. Mais brusquement s’est réveillée de son sommeil dogmatique pour traquer seulement Hassan Bouba. Quid des autres présumés criminels connus et soutenus par une partie de la communauté internationale ?
L’arrestation de Hassan Bouba proviendrait de la Minusca et de certaines puissances occidentales qui veulent faire la diversion au moment où le président Touadéra a initié un dialogue républicain pour l’Union des Forces Vives de la Nation, et l’APPR-RCA pour les groupes armés dans le souci de ramener la paix et la réconciliation dans le pays.
Si aujourd’hui, les crimes de Hassan Bouba auraient été documentés, c’est dire qu’il est temps également pour cette juridiction nationale, soutenue par les Etats-Unis de saisir le dossier d’une trentaine de personnalités centrafricaines citées dans une ordonnance de renvoi devant la Cour Criminelle de Bangui par le doyen des juges en la date du 10 novembre 2021, et de procéder immédiatement à leur arrestation, et aidé le président Touadéra dans sa politique de l’impunité zéro à faire la paix aux Centrafricains qui réclament depuis toujours la paix et la réconciliation.
Les Centrafricains ne se retrouvent pas dans cette nouvelle guerre que voulaient imposer certaines puissances extérieures à une population meurtrie, face à la présence russe, dans l’objectif de protéger leurs intérêts.
Il est donc temps que les Centrafricains se réveillent pour voir clair dans cette affaire tendant à faire endormir leur conscience et à les divertir !
Saint-Cyr GBEGBE-NGAÏNA