Le Chef de l’Etat Centrafricain, a mis en garde certains membres du gouvernement. Lesquels ministres qui prennent des initiatives à leurs propres grés pour contourner le pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat Centrafricain. Lors du Premier Conseil des Ministres du jeudi 9 janvier 2025, le Président de la République, a indiqué que certains actes administratifs qui nécessitent des délibérations du Conseil des Ministres, sont directement pris par les membres du gouvernement Moloua, dans le seul but de contourner le pouvoir discrétionnaire du Président de la République, en matière de nomination.
Il a cité à titre illustratif, la résurgence des «Arrêtés pris en attendant les décrets de régularisation et les conventions signées sans la délibération et l’accord préalable du Conseil. J’instruis le Ministre des Finances de ne pas prendre en compte les effets financiers de ces arrêtés pris en violation de la loi et de l’instruction présidentielle pertinente», a-t-il décidé.
A cela, il faut ajouter les dysfonctionnements dans certains ministères résultant d’un mauvais management de certains Chefs de département, avec pour corollaire, le déficit de productivité dû à la démotivation du personnel. «Je vous demande de respecter et de faire respecter l’Etat de droit, de préserver l’unité nationale, la cohésion sociale et le caractère laïc de l’Etat, gages de progrès économique et social. Je vous rappelle mon ambition de construire un Etat de droit, de bâtir un Centrafrique nouveau, fort, uni, prospère, privilégiant le dialogue, la justice et l’esprit de réconciliation nationale».
Et de demander par ailleurs aux membres du gouvernement Moloua, «d’être à l’écoute de la population en faisant preuve d’une disposition d’esprit et d’une réelle capacité à vous remettre en cause. Je voudrais aussi mentionner l’inexécution ou l’exécution partielle ou opportuniste des décisions du Conseil des Ministres et des décisions de justice ayant acquis l’autorité de la chose jugée, par certains Membres du Gouvernement», a affirmé le Président Touadéra.
Chargé par la Constitution de veiller à l’exécution des décisions de justice devenues définitives et des décisions du Conseil des Ministres, «je ne tolèrerai aucune entrave à l’exécution de ces décisions, facteur de paix sociale et de la confiance des citoyens à l’égard des gouvernants. Je vous laisse le soin, Monsieur le Premier Ministre, de relever les autres facteurs limitant de l’action gouvernementale et d’y apporter des solutions».
Il est persuadé que chaque membre du gouvernement, en jetant un regard rétrospectif sur la mise en œuvre, au cours de l’année écoulée, par son département, de son projet de société, repris dans le Programme d’Action du Gouvernement et formalisé dans le Plan National de Développement, a dû se convaincre lui-même de l’impact social de son action sur la vie de nos populations. «J’ai eu l’impression, au cours de l’année écoulée, que les séminaires gouvernementaux organisés n’ont pas eu assez d’impact sur l’action gouvernementale», a confié le Chef de l’Etat Centrafricain.
Face à cette situation, le Président Touadéra demande au Premier Ministre, Félix Moloua, de procéder à une évaluation trimestrielle de l’action gouvernementale et de lui soumettre des propositions idoines en vue de l’amélioration de sa mise en œuvre. Car, «je veux des résultats. Le peuple veut des résultats, des réponses concrètes et diligentes à ses préoccupations», a-t-il insisté.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna