Le Chef de l’Etat, Pr Faustin Archange Touadéra, a lancé officiellement le 13 mai 2024 à Bangui, la grande conférence nationale relative à la réflexion pour une transhumance apaisée et prospère en République Centrafricaine. Cette conférence de haut niveau a pour objectif de proposer des pistes de solutions durables visant la réduction de l’insécurité et les violences liées à la transhumance, source de paix et de développement durable.
Ce grand moment de réflexion nationale est marqué par la présence des représentants du gouvernement centrafricain, des différentes entités nationales et internationales, les autorités locales venues de plusieurs préfectures traversées par les couloirs de transhumance, des partenaires techniques et financés, des ONG ainsi que la Minusca.
En RCA, les risques de conflits liés à la transhumance, demeurent une préoccupation majeure pour le gouvernement et les partenaires techniques et financiers. C’est dans ce sens que la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, Cheffe de la Minusca, Valentine Rogwabiza, a pris la parole à l’occasion de cette cérémonie d’ouverture pour justifier que «cette première haute assise pour une transhumance apaisée et prospère en Centrafrique, nous offre l’opportunité de réunir des décideurs politiques, des acteurs et partenaires clés, pour porter un regard croisé sur les enjeux multidimensionnels de la transhumance au regard des préoccupations tant politique, socio-économique et sécuritaire malgré les opportunités qui en découlent».
Pour cette dernière, la transhumance comme son environnement, c’est depuis quelques décennies en perpétuelle mutation et contraindre à se réinventer pour survivre, faire face aux difficultés coulantes des effets de changement climatique sur le système d’exploitation des espaces agro-pastoraux, et les effets de la démographie.
Selon elle, des crises politico-sécuritaires susceptibles qui ont affecté la République Centrafricaine dans un passé récent ainsi que la criminalité transfrontalière, ont également profondément modifié et complexifié cette pratique ancestrale de la transhumance.
Cette décision politique du gouvernement, est reflétée dans les dispositions pertinentes des articles 14 et 15 en particulier, de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA), tout comme la Feuille de Route de Luanda.
Prenant la parole, le Chef de l’Etat, Professeur Faustin Archange Touadéra, a mis un accent particulier sur la statistique d’élevage des bovins, «la statistique disponible à ce jour relève que l’élevage de bovins représente environs 12% de Produit Intérieur Brute (PIB) centrafricain et contribuerait à hauteur de 35% de PIB du secteur agricole», a-t-il présenté.
En dehors de ces importantes données statistiques qui traduisent le poids du secteur élevage notamment l’élevage de bovin dans la formation du PIB, l’on ne saurait admettre au mettre surtout, certains avantages liés à cette activité à savoir les taxes versées, les emplois grés et les Activités Génératrices de Revenus, qui contribuent dans certaines proposions au renforcement de l’économie nationale.
Il est clair de comprendre qu’à l’issue de cette rencontre, il y aura des recommandations qui vont être formulées afin de mettre un terme aux différents conflits liés à la transhumance en République Centrafricaine.
Marcelin Endjikélé Kossikako