Ce 11 mai 2022, les Centrafricains se souviennent des victimes de différentes crises militaro-politiques de longue date dans le pays. Une cérémonie commémorative relative à cette 7ème journée au monument des Martyrs et présidée par le premier ministre Félix Moloua, des victimes et de plusieurs invités de marque.
Il faut souligner que cette journée a été décrétée en 2016, après le retour à l’ordre constitutionnel avec l’accession à la magistrature suprême de l’Etat du président Faustin Archange Touadéra. L’objectif est de se souvenir de toutes victimes des crises militaro-politiques à répétition dans le pays.
L’instruction de cette journée a permis également à la République centrafricaine de se doter de deux grandes institutions importantes, à savoir la Cour Pénale Spéciale (CPS) et la Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation (CVJRR), permettant de mettre l’intérêt des victimes au centre de la prise de décision dans le souci de panser les plaies des cœurs brisés.
Pour ce faire, la 7ème journée commémorative qui a eu lieu ce 11 mai au rond-point des Martyrs à Bangui a été l’occasion pour les victimes de rappeler au gouvernement son engagement qui est celui de prôner la justice et la réparation, afin d’alléger la souffrance des victimes.
Ces victimes sollicitent également la création d’un fonds en faveur des victimes. Car, ces victimes se sentent abandonnées à leur triste sort. Francine Evodie Ndemandé, Présidente du Collectif des Associations nationales des victimes, n’a pas caché son émotion, «la situation des victimes, à ce jour, est déplorable en ce sens que celles-ci ne bénéficient d’aucune assistance sociale. Quand les bourreaux sont réinsérés dans leurs affaires de l’Etat, notamment au sein de Forces de Sécurité Intérieure, dans les tissus économiques, aucune mesure n’est prise pour alléger la souffrance des victimes. Ceci nous amène à poser un certain nombre de questions, si la logique est de tuer pour accéder à un bien être ? N’est-ce pas une autre source de frustration pouvant découlée sur un éventuel conflit ?», a-t-elle demandé.
L’occasionl’a permis également de témoigner les faits qui lui ai arrivés, mais aussi de lancer un vibrant appel à l’endroit du gouvernement non seulement sur l’opérationnalisation de la CVJRR, mais aussi et surtout de veiller sur la sécurité de la population, ainsi que les recommandations du Dialogue Républicain, «nous tenons à remercier le président de la République d’avoir accepté la mise en place de la CVJRR. Et nous sollicitons son appui pour l’opérationnalisation de cet organe dans l’intérêt des victimes. Nous félicitons également la tenue du Dialogue Républicain qui a connu la participation de tous les Centrafricains et nous demandons un strict respect des recommandations afin d’éviter les erreurs du passé», a-t-elle déclaré.
Le gouvernement, représenté par le premier ministre Félix Moloua, a réaffirmé sa ferme volonté à s’engager pour avoir une Centrafrique en paix, la prospérité et la cohésion sociale.
Cette journée dédiée aux victimes des crises en République centrafricaine, est toujours méconnue par certaines victimes des villes de province. Le ministère en charge de l’Action Humanitaire et de la Solidarité de faire un travail de fond afin de sensibiliser également les victimes des villes de l’arrière-pays.
Sabrina Larissa Vinciane Nailo