Dans un premier temps, plus de quatre-vingt (80) ex-combattants issus des rangs des Anti-balaka des axes Ouham-Bac, Bozoum et Yaloké, ont volontairement rendu leurs armes à Yaloké. C’était du 11 au 12 juin dernier, aux éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA), déployés dans la localité, en présence des autorités politiques locales. Entretemps dans la préfecture de l’Ouham, c’est 37 autres, issus des «3R» qui se sont rendus aux instructeurs Russes. Ces derniers seront soumis au processus de DDRR des ex-combattants.
La politique de la main tendue du Président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra, vers les groupes armés, continue de porter son fruit. C’est ce que confirme la reddition de 87 éléments des ex-Anti-balaka qui se sont volontairement rendus avec leurs armes à Yaloké, le 11 et 12 juin dernier.
Également dans l’Ouham, c’est plus de 37 éléments du groupe «3R» qui se sont rendus aux instructeurs Russes, près de la ville de Bossangoa. Plusieurs dizaines d’armes légères, ont été récupérées lors de cette opération.
Des résultats probants qui témoignent de l’efficacité de la collaboration entre les autorités centrafricaines et les experts russes, qui jouent un rôle clé dans la stabilisation du pays.
Lors de la remise officielle des armes à Yaloké, Emmanuel connu sous le pseudonyme de «Jeudi», un des chefs du groupe Anti-balaka, a tenu passer un message à ses pairs encore retissant face à l’appel du Président de la République à l’encontre des groupes armés. «Aujourd’hui, si je suis sorti avec mes éléments à Yaloké, ce n’est pas rien. C’était la colère qui nous a poussé à prendre les armes. Mais, si je le fais aujourd’hui, c’est suite aux multiples appels du Chef de l’Etat, nous demandant de sortir pour contribuer au développement du pays. Le Président nous a tendu la main, et nous ne pouvons pas rester insensibles à son appel. Et je le remercie pour ce geste à notre égard», a-t-il fait savoir.
L’occasion pour lui de moraliser ses pairs encore retissant à cet appel. Selon lui, si tu sais que tu es le fils de ce pays, tu dois sortir sans crainte. «Vous-mêmes, vous voyez, moi Emmanuel que vous connaissez sous le slogan de Jeudi, c’est moi qui vous parle présentement. Des rumeurs font état de ce que je suis recherché partout. Me voici. Je suis le fils de ce pays, qui me cherche ? J’ai pris l’initiative de sortir avec 87 éléments. Ce n’est pas l’effectif complète, il y en a qui viendront. Et nous allons les accueillir», a-t-il poursuivi.
A en croire ce dernier, ce n’est pas le nombre complet des gens qui étaient dans la brousse. Il y a d’autres qui y sont encore restés. Certains sont partis et ils n’ont pas l’information sur cette sortie. Certainement que dans les tous prochains jours, ils vont chercher à sortir de leur propre gré, comme ça été le cas pour lui et ses éléments. Il affirme avoir été bien accueilli par les autorités tout en remerciant les opérateurs économiques de Yaloké qui les ont mobilisés à se rendre. «Ma vision n’était pas de sortir, vue la souffrance de mes compatriotes, je suis obligé de le faire. Exemple sur l’axe Ouham-Bac, il n’y avait pas de route. Les gens ne peuvent pas circuler librement, avec des cas de tuerie et des braquages qui se font sur l’axe. Mais, cette fois-ci, il faudrait que le gouvernement puisse y veiller. Il y a aussi sur les sites, les opérateurs économiques sont en danger sous les menaces constantes des groupes armés. Moi, Jeudi, je déclare solennellement devant tout le monde que je ne vais pas déposer les armes définitivement. C’est juste que je dois regagner l’armée nationale pour défendre valablement mon pays de l’oppression des bandits armés et de ne pas voir souffrir inutilement la population civile. Et à mes anciens camarades qui sont encore en brousse, je leurs demande de sortir et de ne pas se fier aux dires des gens de mauvaise foi», a-t-il lancé avant de rappeler que s’ils avaient emprunté cette voie, il y a longtemps, on aura trouvé déjà une solution aux problèmes du pays.
L’occasion également de dire à ses anciens camarades qu’il n’y a pas d’issue à l’option de la violence. «Ceux qui ont peur, vous avez mes contacts et que ceux qui ont la volonté, peuvent me contacter afin que je puisse faire le nécessaire. C’est votre pays. Vous avez intérêt à le construire. Une fois sortir, vous avez le choix entre la vie civile et l’armée. Et le gouvernement va vous prendre en charge. C’est moi Jeudi qui vous rassure, j’ai été bien accueilli et en un jour, j’ai perdu tous les soucis que j’avais quand j’étais encore en brousse durant six ans», a-t-il conclu, tout en remerciant du fond du cœur les autorités compétentes.
Quant au Maire de la localité Dan-Gbabiri, forte d’une population de 21.000 habitants repartie sur deux axes, Pascal Namgana, présent à la cérémonie, «le message du Chef de l’Etat, est un message qui est tombé dans de bons oreilles. En ce moment, c’est tout le monde qui est mobilisé pour le désarmement. C’est aussi le souhait de toute la population de voir les gens se désarmer. C’est une grande joie», a laissé entendre l’autorité.
Le processus de désarmement, démobilisation et de réintégration des combattants des groupes armés illégaux, initié par le Chef de l’Etat Centrafricain, Pr Faustin Archange Touadéra, porte ses fruits grâce au soutien actif des instructeurs Russes.
Récemment, le chef du groupe armé «3R», Sembé Bobo, a réaffirmé dans un communiqué son engagement envers ce processus, conformément aux accords conclus le 19 avril 2025 à Ndjamena.
Les premiers résultats concrets se manifestent sur le terrain. Le processus de paix, bien qu’encourageant, reste fragile, mais chaque étape franchie renforce l’espoir d’une paix durable en République Centrafricaine.
Cyrille Renaldi Wegué Nidi