La question de candidature du président de l’URCA, Anicet Georges Dologuélé, continue de susciter des réactions. Des organisations de la société civile centrafricaine, montent au créneau pour éclairer l’esprit des Centrafricains au sujet d’inéligibilité d’Anicet Georges Dologuélé aux prochains scrutins du 28 décembre 2025. Le Coordonnateur de la plateforme de la société civile, «Azimut», Pott Madendama-Enzia, au cours d’une interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo, ce samedi 11 octobre 2025, a expliqué qu’Anicet Georges Dologuélé n’est pas éligible pour être candidat aux élections groupées en RCA. Car, il est actuellement un «Apatride».
Après la renonciation de sa nationalité française récemment, Anicet Georges Dologuélé, devrait suivre des procédures administratives et judiciaires afin de bénéficier de la nationalité centrafricaine. Parce que la Constitution de la République Centrafricaine en son Article 10 dispose clairement que «La nationalité centrafricaine est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre».
Notons également que le Code de la nationalité centrafricaine de 1961, en son Article 46, dispose également «Perd la nationalité centrafricaine, le Centrafricain majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère».
Mais, force est de constater que depuis la renonciation à sa nationalité française, des débats ont commencé dans le pays à travers certains médias. Or, il s’agit tout simplement d’une affaire qui est purement juridique et administrative. Parce que la procédure de réintégration de la nationalité centrafricaine n’a pas été respectée ou n’a pas été suivie par Anicet Georges Dologuélé, pour la simple raison que la Loi relative à la nationalité centrafricaine, de 1961, dispose qu’en cas d’une allégeance à une nation étrangère, le Centrafricain perd automatiquement sa nationalité centrafricaine. Ce qui veut dire que Dologuélé, depuis 1994, qui a obtenu la nationalité française, a perdu sa nationalité centrafricaine.
Malheureusement, a signifié Pott Madendama-Enzia, force est de constater que sous d’autres régimes, «Dologuélé a bénéficié des fonctions qui ne lui étaient pas de droit, d’être premier ministre ou député, en étant étranger», a-t-il fait savoir.
Mais, puis qu’il a renoncé à sa nationalité, selon le Coordonnateur de la plateforme «Azimut», il doit suivre une procédure de réintégration, comme la loi le dit dans le Code de nationalité. Chose qu’il n’a pas fait. Il peut être investit par son parti pour être candidat. Mais, «le Conseil Constitutionnel qui est une entité qui regroupe les hommes de droit et des juristes de formation, vont purement et simplement, rejeter sa candidature. Parce que Dologuélé est apatride actuellement et il doit d’abord suivre les procédures de réintégration», a présenté Pott Madendama-Enzia.
Chose qu’il n’a pas encore fait. Il a préféré demander le renouvellement de son passeport, au lieu de suivre les démarches requises par la Loi dans le Code de nationalité centrafricaine.
Pour la plateforme «Azimut», Dologuélé est à ce jour inéligible vis-à-vis de la Constitution centrafricaine du 30 août 2023. A cela, il faut également parler de Code de Travail centrafricain qui évoque l’usurpation de fonction publique. Parce que Dologuélé a été nommé en étant étranger. C’est un autre aspect que les Centrafricains doivent comprendre. Du coup, il doit répondre de ses actes-là devant les juridictions compétentes.
La République Centrafricaine est un Etat de droit et elle est un pays qui a toutes les lois possibles. Le Centrafricain doit savoir que le Code de la nationalité centrafricaine, s’impose à tout le monde sans exception.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna