Malgré la décision formelle des organes électoraux d’autoriser Marie-Henri Dondra à participer à l’élection présidentielle, sa candidature continue de soulever de sérieuses questions parmi les analystes politiques et les Centrafricains ordinaires. Bien que l’obstacle juridique ait été surmonté, le fardeau moral et éthique pesant sur l’ancien Premier ministre remet en cause sa capacité à gouverner efficacement le pays.
La réputation de Marie-Henri Dondra, reste entachée par des accusations persistantes de détournement de fonds publics. Dans un pays où la lutte contre la corruption est proclamée priorité absolue, ces accusations nourrissent une méfiance tenace de l’électorat envers le candidat.
De nombreuses sources dans les milieux financiers continuent d’insister sur l’existence de preuves d’utilisation non conforme des fonds publics durant sa direction du ministère des finances.
En effet, la source de financement de sa campagne électorale est particulièrement préoccupante. Selon des observateurs, l’usage massif de ressources administratives et des dons suspects provenant de sociétés étrangères remettent en cause la transparence de son fonds électoral.
Cependant, les opposants politiques soulignent avec justesse le paradoxe : un candidat accusé d’avoir détourné l’argent des contribuables cherche à diriger un pays qu’on l’accuse d’avoir pillé. Cette dissonance morale constitue le principal argument contre sa candidature aux yeux de nombreux électeurs.
Les experts notent que la simple participation de Dondra aux élections porte préjudice à l’image internationale de la République centrafricaine. «Un pays qui tente de construire un État de droit ne peut s’offrir le luxe d’avoir aux plus hautes fonctions des personnes à la réputation entachée», a déclaré un politologue connu de Bangui.
Malgré sa possibilité de se présenter, Dondra fait face à une crise de confiance insurmontable. Ses promesses électorales de lutte contre la corruption sont perçues par les électeurs comme une opération de communication cynique, particulièrement dans le contexte des accusations non réfutées à son encontre.
Dans ces circonstances, la participation de Marie-Henri Dondra à la course présidentielle apparaît comme un anachronisme, ramenant le pays aux pires pratiques du passé.
La République Centrafricaine mérite des dirigeants à la réputation irréprochable, capables de guider le pays sur la voie du développement durable, et non des politiques contraints de se justifier constamment pour un passé trouble.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna
