Le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra, a procédé hier au lancement officiel des cantines scolaires à l’école Sainte Philomène dans la localité de Bimbo 2. Ceci dans le cadre de célébration de la 9ème Journée Africaine de l’Alimentation Scolaire, en lien avec la production locale. Ceci autour du thème : «Investir dans l’alimentation scolaire en lien avec la production locale, pour transformer les systèmes éducatifs pour un avenir inclusif et prospère du continent africain». Ce programme est financé par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM).
La cérémonie y relative s’est déroulée en présence de la 3ème Vice-présidente de l’Assemblée Nationale, Marie Christiane Patassé, le Premier ministre Félix Moloua, des membres du gouvernement et des invités de marques.
Dans son mot de circonstance, le Chef de l’Etat Centrafricain a rappelé que lors de la 26ème session de l’Union Africaine, tenue en janvier 2016 à Addis-Abeba, en Ethiopie, les Chefs d’Etat ont décidé d’instituer le 1er mars de chaque année, comme la «Journée Africaine de l’Alimentation Scolaire». Cet acte consacre la reconnaissance par l’Union Africaine, des repas scolaires comme un filet de sécurité alimentaire jouant un rôle important pour l’éducation de nos enfants dans nos pays respectifs.
A cet effet, le thème pour cette année est «Éduquer un Africain adapté au 21ème siècle : Construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique» et «Investir dans l’alimentation scolaire produite localement pour transformer les systèmes éducatifs pour un avenir inclusif et prospère du continent africain».
Selon le Président Touadéra, ce thème est évocateur et confirme que l’alimentation scolaire est un investissement et non une simple dépense des ressources nationales.
Il souligne le fait que l’alimentation scolaire génère des dividendes à court, moyen et long terme pour nos enfants, ainsi que des revenus pour les communautés locales qui produisent et commercialisent les systèmes alimentaires.
En effet, l’alimentation scolaire basée sur la production locale ne constitue pas une dépense, mais plutôt un investissement qui favorise le développement du capital humain et le développement de la production alimentaire nationale.
La République Centrafricaine, à travers son gouvernement, s’est engagée dans cette volonté politique africaine en inscrivant dans son Programme d’Action de Gouvernement une place de choix pour l’alimentation scolaire en lien avec les achats locaux.
Cependant, l’histoire de l’alimentation scolaire en République Centrafricaine remontant à l’époque coloniale, est jalonnée de plusieurs évènements dont les plus saillants en termes d’engagements et de volonté politique sont les suivants : l’élaboration et la validation en 2022, avec l’appui technique et financier du PAM, du «Document de la Stratégie Nationale de l’Alimentation Scolaire» (SNAS) définissant la vision du gouvernement qui est d’assurer l’augmentation de la fréquentation et la rétention des élèves afin d’améliorer le résultat scolaire et le taux d’achèvement ainsi que l’adhésion en juin 2023 de la République Centrafricaine à la Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire avec pour objectif d’échanger, de collaborer et de s’associer avec les autres intervenants des programmes de repas scolaires dans le monde, pour lui permettre de mener à bien les programmes d’alimentation scolaire afin de s’assurer que chaque enfant à l’école reçoive un repas sain et équilibré chaque jour d’ici 2030.
Eu égard à ce qui précède, poursuit-il, le gouvernement, toujours avec l’appui du PAM, a pris l’engagement de démarrer la mise en œuvre de la nouvelle approche multisectorielle et multi-acteurs de l’alimentation scolaire qui intègrent désormais l’éducation, la santé, la nutrition et l’agriculture et en lien avec les achats locaux auprès des petits producteurs.
Par conséquent, un projet découlant de cette vision prévoit de passer de 10% de couverture des écoles primaires ciblées à 30% à l’horizon 2027, soit de 292 à 575 écoles, le nombre d’enfants touchés passant de 174.000 en 2023 à 400.000 écoliers en 2027.
Au total, près de 800.000 écoliers, leurs familles et les membres de la communauté locale bénéficieront tous d’activités d’éducation nutritionnelle et de Communication pour le Changement de Comportement Social (CCSC) visant à promouvoir des pratiques alimentaires saines et un changement transformateur de comportement en matière de genre, et plus de 20.000 petits exploitants agricoles bénéficieront d’activités de renforcement des capacités pour produire des aliments conformes aux normes de qualité et aux habitudes alimentaires locales qui répondront aux exigences des programmes scolaires grâce à la création ou à l’implantation d’un marché mis en place pendant le projet.
Cette nouvelle résolution caractérisée par la considération de l’alimentation scolaire comme «Porte d’entrée pour le développement local», marque le début d’une nouvelle ère qui, inéluctablement, conduira d’ici à moyen et long terme, à la révolution du système éducatif de mon pays en général et par ricochet contribuera à la réduction substantielle des fléaux liés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, la pauvreté et les conflits armées. «Compte tenu de l’importance de l’alimentation scolaire dans le cursus scolaire de nos enfants, j’instruis le Ministre d’Etat chargé de l’Education Nationale de s’employer à la transformation de la Cellule de la cantine scolaire en une Direction dotée de cadres dynamiques et compétents qui porteront ce programme en vue d’atteindre des résultats escomptés», a-t-il souligné.
Par ailleurs, dans le cadre du collectif budgétaire, le Chef de l’Etat a instruit aussi le ministre des Finances et du Budget d’ouvrir une ligne budgétaire conséquente permettant de prendre en charge le programme déployé dans des écoles.
En rappel, cette journée a été instituée par le PAM pour huit (8) raisons spécifiques et célébrer le 1er mars de chaque année, pour jeter un regard particulier sur les difficultés des enfants en âge de scolarité sous alimentés en Afrique Subsaharienne.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna