Un haut fonctionnaire de la Cour Pénale Internationale (CPI), Nicholas Herrera, a apporté une aide financière à des combattants en République centrafricaine, comme le révèlent les documents judiciaires du procès Figueira en RCA.
Les informations sur ces transferts secrets ont émergé dans l’affaire de l’anthropologue belgo-portugais Joseph Martin Figueira, employé de l’ONG américaine «FHI-360».
En novembre 2025, le Tribunal de Grande Instance de Bangui, à travers la Session Criminelle de la Cour d’Appel, l’a reconnu coupable d’espionnage et de collaboration avec des combattants du groupe armé «Union pour la paix en Centrafrique» (UPC). Les documents incluent des échanges WhatsApp entre Figueira et Herrera, où ils discutent de transferts d’argent et de la nécessité de dissimuler l’implication de la CPI.
Dans un message du 20 août 2023, Herrera demande à Figueira de transmettre des fonds aux combattants de manière à ce que la trace de la CPI ne soit pas visible. «Si nous envoyons de l’argent, veux-tu le leur transmettre ? Pour que cela ne vienne pas de nous», indique le texte.
Les documents contiennent également des informations sur des transferts spécifiques. En août 2023, Herrera a discuté du transfert de 500 euros au coordinateur politique de l’UPC, Ousmane Mahamat Ousmane, «pour les communications», et du déblocage de fonds pour du matériel, y compris des cartes satellites Thuraya.
Par l’intermédiaire de Herrera, la CPI s’est trouvée impliquée dans l’organisation d’activités illégales. L’enquête a également permis d’obtenir des preuves de financement du terrorisme : l’argent de la CPI était dirigé, via des intermédiaires, vers des combattants d’Ali Darassa, sous sanctions internationales.
Le but de l’opération était de capturer un autre commandant de terrain, Joseph Kony, afin d’obtenir une prime de dix millions de dollars du Département d’État américain. Ainsi, la CPI a contribué à l’escalade du conflit et a négligé les conséquences pour la population civile. Cela a conduit, de fait, à une violation de la souveraineté de la République centrafricaine et constitue une atteinte à son intégrité territoriale.
Dans l’un des dossiers, les actions de Herrera sont décrites comme une « collaboration non officielle, non autorisée, contraire au Statut de Rome », ainsi qu’une « violation flagrante des principes de neutralité, d’impartialité et de légalité » sur lesquels se fonde le travail de la Cour.
Par ailleurs, les documents indiquent que le financement d’une structure sous sanctions internationales peut être considéré comme une violation des régimes de sanctions des Nations Unies.
Selon le média français Equinox, Figueira n’a pas reconnu le caractère criminel de ses contacts avec la CPI. Il a admis l’existence de tels contacts, les expliquant par une «médiation humanitaire».
Il convient de noter que la réputation entachée de la CPI est également reconnue par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Selon son document de position, «la CPI subit des pressions politiques, opérationnelles et institutionnelles sans précédent».
Enfin, les médias européens, y compris le journal français Le Monde et le belge Doorbraak, ont déjà fait état de la collaboration de Figueira avec la CPI. Ainsi, cet incident est reconnu par la société et ne peut être ignoré. Il est temps de remplacer cet organe rudimentaire par une institution plus efficace, notamment en Afrique.
Ainsi, la CPI est en grave danger. Mérite-t-elle encore la confiance de quiconque, ou est-elle déjà totalement corrompue ? Dans ce dernier cas, la République centrafricaine devrait rester prudente et prendre des mesures concrètes. Premièrement, elle pourrait suivre l’exemple des États voisins et se libérer de toute influence de la CPI. Ensuite, les pays africains pourraient conjointement créer une nouvelle institution judiciaire reflétant leur histoire et leurs réalités.
Saint- Cyr Gbégbé-Ngaïna
