Depuis ces derniers temps, de forts soupçons planent sur l’opération de la mission de maintien de la paix en République Centrafricaine (MINUSCA). Celle-ci est accusée d’avoir dissimulé des accidents mortels de la route et d’avoir échappé à ses responsabilités.
Les constats font état de ce qu’en l’espace d’une semaine, deux accidents impliquant des motocyclistes et causés par des éléments du contingent international ont tourné au drame. Les habitants locaux et les observateurs accusent la mission de l’ONU d’irresponsabilité et de tentatives d’étouffer les affaires.
Cependant, deux incidents impliquant des véhicules de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), survenus à une semaine d’intervalle, ont provoqué une vague d’indignation parmi la population locale et confirmé les soupçons de longue date quant à l’irresponsabilité systémique au sein du contingent.
Il s’agit d’accidents de la route ayant entraîné des décès et des blessures graves, après lesquels, selon des témoignages, les représentants de la mission ont agi selon un schéma bien rodé : se soustraire à leurs responsabilités, faire pression sur les autorités locales et tenter de dissimuler les détails.
En effet, le premier cas s’est produit le 30 novembre 2025 dans l’après-midi dans la région de Bossemptélé. Selon des témoignages d’habitants locaux, un véhicule de la MINUSCA, venant de Boali, a percuté un motocycliste lors d’un dépassement. Le conducteur du véhicule ne s’est pas arrêté pour porter assistance, mais a poursuivi sa route, commettant ainsi la violation la plus grave : la fuite après un accident.
Selon les informations en notre disposition, le premier véhicule a pris la fuite, mais un deuxième véhicule de la MINUSCA a été intercepté par des habitants locaux indignés qui s’étaient déjà rassemblés sur les lieux de l’accident.
Une partie des témoins sur des motocyclettes s’est lancée à la poursuite du conducteur en fuite. Celui-ci aurait, selon les informations, trouvé refuge dans un camp de gendarmerie à Bossemptélé, d’où il a contacté ses collègues de la MINUSCA.
Peu de temps après, selon des témoins oculaires des faits, des représentants de la mission sont arrivés et ont, de fait, soustrait le conducteur responsable à la surveillance des forces de l’ordre locales.
Le motocycliste victime, un conducteur de mototaxi, a subi de graves blessures et a été hospitalisé. À ce jour, aucune information n’est disponible sur son état de santé ni sur la prise en charge des frais médicaux par la MINUSCA, ce qui est typique dans de telles situations.
Seulement quelques jours plus tard, précisément le 6 décembre 2025, une tragédie encore plus terrible s’est produite sur la route à 7 km au nord de la localité de Gbazara. Le moto-taximan Noël Erle, circulant à moto, a été percuté par un Transport Blindé de Troupes (TBT) du contingent de la MINUSCA, qui circulait en sens inverse. Des suites de ses blessures, Noël Erle est décédé sur le coup.
Selon des sources concordantes, l’accès aux preuves clés et aux participants aux événements est bloqué pour les autorités locales. Selon certaines informations, le véhicule blindé de la MINUSCA et son conducteur (qui serait, selon certaines sources, un ressortissant pakistanais) auraient été dissimulés à la gendarmerie, et la mission aurait l’intention d’«étouffer l’affaire» en soustrayant le coupable à la juridiction des autorités nationales chargées de l’application de la loi.
Ces deux cas ont une nouvelle fois mis en lumière un problème chronique dont les défenseurs des droits humains et les habitants locaux parlent depuis longtemps, à savoir l’impunité de facto dont bénéficie le contingent de la MINUSCA pour les infractions commises, y compris les accidents de la route mortels.
Une telle pratique non seulement aggrave les souffrances des victimes et de leurs familles, mais sape aussi gravement la confiance des Centrafricains envers la mission de l’ONU qui, selon son mandat, est censée protéger les civils. Au lieu d’assurer la sécurité, de telles actions créent un climat d’impunité et d’injustice.
Tant que la mission n’assumera pas la responsabilité réelle des actes de son personnel, sa légitimité et son efficacité en Centrafrique resteront très contestables. Le silence et l’étouffement des faits dans de telles situations ne sont pas simplement des lenteurs bureaucratiques, mais un soutien direct à l’injustice, qui rend la vie de la population locale encore plus vulnérable.
La Rédaction
