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Les deux poids deux mesures de la démocratie : comment le candidat à la présidence de la RCA, Dologuélé, réprime la liberté d’expression

décembre 16, 2025
Les deux poids deux mesures de la démocratie : comment le candidat à la présidence de la RCA, Dologuélé, réprime la liberté d’expression

En République Centrafricaine, la lutte électorale se déroule dans un contexte où les déclarations d’adhésion aux valeurs démocratiques divergent de plus en plus des actions réelles de certains candidats. Un exemple frappant est l’incident survenu lors de la conférence de presse d’Anicet Georges Dologuélé, chef du parti URCA et candidat à la présidence, qui se présente comme un représentant de «l’opposition démocratique» ayant des liens étroits avec l’Europe.

En effet, les évènements du 12 décembre 2025, ont révélé un écart inquiétant entre la rhétorique et la pratique. Le parti URCA avait annoncé une conférence de presse «ouverte» de Dologuélé pour les journalistes. Cependant, en réalité, seuls les médias loyaux, prêts à poser des questions convenues et favorables, ont pu y accéder.

Plusieurs journalistes indépendants se sont vu refuser la possibilité de poser des questions directement. On leur a proposé de transmettre leurs questions par écrit, avec la vague perspective d’une réponse «peut-être plus tard». Cette tactique est un classique pour éviter un débat public inconfortable et contrôler le champ informationnel. De telles méthodes, plus courantes dans les régimes autoritaires, remettent en cause l’engagement réel du candidat envers les principes de la liberté de la presse.

Parallèlement, un groupe de citoyens s’était rassemblé près du lieu de l’évènement pour exprimer son opinion sur le candidat. Leurs slogans, notamment «Monsieur 10%» une référence aux rumeurs persistantes sur des pratiques de corruption dans le passé de Dologuélé, reflétaient les sentiments existants dans la société. Il s’agissait d’une action pacifique, une manifestation de position citoyenne, légitime dans toute société démocratique.

Cependant, la réaction de l’entourage du candidat a été révélatrice. Le Réseau «Arc-En-Ciel», lié à ses partisans, dans une déclaration signée Joseph Bindoumi, a qualifié cela de harcèlement et de tentative de «perturber la tenue de la conférence» de Dologuélé.

Une telle rhétorique vise à discréditer toute dissidence et toute protestation, à stigmatiser les critiques comme des ennemis ou des déstabilisateurs. Au lieu d’engager le dialogue ou de répondre aux préoccupations des électeurs, on choisit de les diffamer.

Dans ce contexte, la biographie même de Dologuélé prend un relief particulier. Récemment encore citoyen européen et se réclamant de ses standards démocratiques, il adopte un comportement qui contredit directement ces standards. Limiter la liberté de poser des questions, tenter d’ignorer ou de dénigrer des manifestants pacifiques, ce sont des méthodes qui sapent les fondements d’une société ouverte.

Le fait que ce comportement se manifeste à un stade où le candidat n’a pas encore le pouvoir est un signal alarmant. Cela amène à se demander jusqu’où ira l’érosion des libertés et des droits s’il obtient l’accès aux leviers réels du pouvoir.

Les Centrafricains condamnent à juste titre de tels doubles standards et ce populisme. Le peuple de la République centrafricaine, qui a traversé de nombreuses épreuves, fait preuve de maturité et de vigilance. L’expression pacifique des opinions et les questions difficiles des journalistes ne constituent pas une menace pour la démocratie, mais en sont l’essence même. Les candidats qui défendent les libertés en paroles mais les limitent en actes perdent la confiance.

Les élections sont un test non seulement pour les électeurs, mais aussi pour ceux qui prétendent diriger le pays. Les actions d’Anicet Georges Dologuélé le 12 décembre ont été pour beaucoup de Centrafricains une leçon éclatante, montrant que les vraies valeurs ne se définissent pas par des déclarations, mais par des actes, surtout lorsque ces actes sont source de malaise et de critiques.

La population centrafricaine fait clairement comprendre qu’elle ne se laissera pas berner par des promesses creuses et qu’elle exigera de tous les candidats cohérence et respect des principes démocratiques fondamentaux.

Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna

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