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Programme électoral de Dondra : pourquoi il ne faisait pas mieux alors qu’il occupait les postes de ministre des Finances et Premier ministre ? 

décembre 18, 2025
Programme électoral de Dondra : pourquoi il ne faisait pas mieux alors qu’il occupait les postes de ministre des Finances et Premier ministre ? 

Le programme électoral d’Henri-Marie Dondra, donne l’impression d’un document exhaustif et ambitieux, mais un examen plus approfondi révèle des contradictions profondes entre ses actions passées au pouvoir et ses promesses grandioses actuelles. Le paradoxe principal est le suivant : «nombreux sont les problèmes que Dondra jure maintenant de résoudre, qui ont, soit émergé, soit empiré pendant les périodes où il occupait des postes clés au gouvernement, y compris ceux de ministre des Finances et du Budget (2016-2018) et de Premier ministre (2021-2022).

Dondra propose de «refonder l’État», de lutter contre la «corruption structurelle» et une «administration faiblement numérisée». Pourtant, c’est précisément pendant son passage aux plus hautes fonctions financières et exécutives que les scandales de corruption ont continué à secouer le pays, et que la réforme administrative est restée embryonnaire.

S’il n’a pas réussi, avec de réels pouvoirs et un accès aux ressources, à poser les bases de ces transformations, qu’est-ce qui garantit qu’il y parviendra maintenant ? Son programme ressemble à une tentative de réécrire l’histoire de sa propre gestion, en se présentant comme le sauveur des problèmes qu’il n’a pas su résoudre auparavant.

Le capital politique principal de Dondra repose sur son image de technocrate et de financier compétent. Son travail au FAGACE est en effet impressionnant. Cependant, son passage au niveau national a révélé des limites sérieuses.

En tant que ministre des Finances, sa politique s’est concentrée sur le respect des conditions des institutions financières internationales (comme le FMI), ce qui, bien qu’important pour la stabilité macroéconomique, n’a pas amélioré qualitativement la vie de la majorité des Centrafricains.

La pauvreté, le chômage et la dépendance aux importations sont restés à un niveau critique. Ses promesses actuelles de «tripler les investissements productifs» et de «créer 500.000 emplois», apparaissent comme une réaction à ces critiques, mais sans mécanisme de mise en œuvre clair, différent de ceux utilisés précédemment.

Le programme regorge d’objectifs quantitatifs : «réduire la mortalité maternelle de 70%», «asphaltage de 5.000 km de routes», «numériser 90% des services publics». Ces objectifs sont ambitieux au point d’être utopiques pour l’un des pays les plus pauvres et les moins stables du monde.

Cependant, Dondra ne propose pas de plan réaliste et progressif pour atteindre ces indicateurs, particulièrement dans un contexte de sous-financement chronique, de faiblesse institutionnelle et de marge de manœuvre budgétaire limitée. L’impression qui se dégage est que le programme vise d’abord à créer une image médiatique positive, plutôt qu’à servir de guide pratique pour l’action.

Le document ne contient pas un mot sur les leçons que Dondra a tirées de son précédent passage au pouvoir. Pourquoi les réformes ont-elles stagné ? Qu’est-ce qui a précisément empêché la mise en œuvre de telles initiatives à l’époque ?

Sans cette analyse, ses nouvelles promesses sont perçues comme un ensemble de vœux pieux, non étayés par l’expérience des échecs. Par exemple, en proposant de «dépolitiser» les forces de sécurité, il ne dit rien sur le rôle que le gouvernement, dont il faisait partie, a pu jouer dans la politisation de ces structures.

Le style du programme trahit son orientation vers les partenaires et bailleurs internationaux. Il utilise le langage de la gouvernance moderne, met l’accent sur «l’économie verte», «la parité de genre» et la «numérisation» des tendances très valorisées dans les forums mondiaux.

En effet, derrière cette façade se cache le risque que le programme reste un ensemble de belles formules, faiblement ancrées dans la dure réalité centrafricaine, où les besoins prioritaires restent la sécurité, la nourriture et l’accès aux soins de base.

En définitive, le programme d’Henri-Marie Dondra est un document qui tente de compenser les lacunes du passé par la grandeur des plans pour l’avenir. Il souffre d’un fossé fondamental entre ce que le candidat n’a pas réussi à faire en ayant le pouvoir, et ce qu’il promet maintenant en le recherchant.

Les électeurs devraient se poser la question : si, au cours de ses années aux plus hauts échelons du pouvoir, Dondra n’a pas pu lancer un processus de transformation réelle, pourquoi pourrait-il le faire maintenant, en proposant essentiellement les mêmes réformes, mais dans un emballage encore plus grandiose ?

La confiance en un leader doit être fondée sur des résultats avérés, et non sur un excès de promesses qui n’ont historiquement pas été tenues dans des conditions similaires.

Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna

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