L’ONU, à travers sa mission en Centrafrique, la Minusca a fait l’objet de plusieurs critiques acerbes ces derniers temps. Suite à un énième massacre de civils au village Matchika, à 20 kilomètres de Bambari sur l’axe Alindao le 5 octobre dernier, la Synergie Centrafricaine, par la voix de son président, Bertrand Simplice Oulifi, est monté au créneau le weekend dernier au cours d’une interview exclusive à Radio Lengo Songo pour dire non au laxisme que fait montre la Minusca suite à ces massacres.
D’abord, Bertrand Simplice Oulifi, président de la Synergie Centrafricaine, a réagi en même temps en sa qualité de l’un des ressortissants de la préfecture de la Ouaka pour qualifier l’acte qu’a posé ces démons de la mort d’ignoble et tire la sonnette d’alarme. «Je pense que l’acte qu’a posé ces criminels est ignoble. Parce que ces bandits de grand chemin et criminels de la nation centrafricaine ont massacré froidement les civils innocents. Alors que dans notre Constitution du 30 mars 2016, il est écrit noir sur blanc en son article 1er que l’être humain est sacré. Et nous condamnons avec la dernière rigueur cet acte crapuleux», a-t-il déclaré.
Par conséquent, ce dernier a relevé qu’au regard de ces massacres, la Minusca ne joue pas son rôle de protection des civils sur le territoire centrafricain. «La Minusca qui est installée à Bambari, n’a pas joué son rôle. Mais il faut relever que tout le long de Bangui jusqu’à Obo, se trouve les bases de la Minusca. En principe, les contingents de la Minusca de la préfecture de la Kémo devrait accompagner les véhicules jusqu’à Grimari. Et ceux de Grimari devrait prendre le relève pour aller jusqu’à Bambari, ainsi de suite. Si la Minusca laisse passer ces véhicules alors qu’elle sait pertinemment que la route nationale numéro 2, il y a beaucoup d’insécurité, tout en sachant que la mission première de celle-ci est de protéger les populations civiles. Mais si la Minusca ne fait plus son travail, c’est que leur raison d’être chez nous n’a pas son sens», a-t-il lâché sous un ton autoritaire.
Face à cette situation, Bertrand Simplice Oulifi qualifie ce comportement d’irresponsable et réfute l’idée de dialoguer avec ces va-t’en guerre. «Si aujourd’hui, les gens parlent de dialogue, mais il y a eu combien de dialogue chez nous en Centrafrique ? Nous en avons plusieurs, dont le dialogue de Bangui, Forum de Bangui et aujourd’hui on parle de dialogue républicain. Alors que le chef de l’Etat a bien dit impunité zéro. Ceux qui veulent participer à ce dialogue, qu’ils viennent, mais la justice doit faire son travail. Actuellement ces groupes armés tuent, massacrent au vu et au su de la Minusca et ils souhaitent participer au prochain dialogue ? Dialoguer avec qui ? Avec la CPC ? Nous disons non !».
Enfin Bertrand Simplice Oulifi soutient la position de l’Assemblée nationale tout récemment et invite tous les députés de la Ouaka de se réunir afin de faire une descente immédiate et très rapide à Bambari pour constater de visu ce qui s’est passé à Bambari. Parce qu’ils sont l’émanation du peuple. «J’en appelle à la population civile centrafricaine d’être vigilante et d’alerter immédiatement les autorités locales et les forces de défense et de sécurité intérieure au cas où elle aperçoit quelque chose qui ne marche pas dans leur localité», a-t-il conclu.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna
Comments 3