Alors que le président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra a décrété le 14 octobre dernier un cessez-le-feu unilatéral sur toute l’étendue du territoire centrafricain, les mercenaires de l’UPC d’Ali Darassa qui ont fait allégeance à la CPC ne veulent pas entendre de leurs oreilles. La semaine dernière, ils ont une fois de plus attaqué un convoi de camions sur l’axe Dimbi, dans la Basse-Kotto.
Seulement quelques jours après la décision du président Touadéra relative à un cessez-le-feu unilatéral qui, selon lui, est sa bonne foi afin à faciliter la tenue du prochain dialogue républicain, les mercenaires de la Coalition des prétendus Patriotes pour le Changement (CPC) de l’ancien président François Bozizé Yangouvonda, ne veulent pas entendre parler d’un cessez-le-feu et poursuivent délibérément leur sale boulot en multipliant des exactions contre des civils innocents dans plusieurs villes de province.
C’est le cas des conducteurs camerounais qui ont été pris à partie par cette bande de bandits alors qu’ils acheminent des marchandises au niveau de la ville Dimbi dans la préfecture de la Basse-Kotto. A leur retour, ces conducteurs ont eu la mal chance de tomber dans le piège de leurs bourreaux qui ont appliqué leur loi sur ces derniers.
L’un des conducteurs de nationalité camerounaise de ces camions victimes de ces bandits sous couvert de l’anonymat qui, dans une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, témoigne. «En quittant Dimbi pour Alindao, arrivés à 17 kilomètres de Dimbi, nous nous sommes croisés avec une barrière des Séléka. Ils nous ont interpelés. Ils étaient tous lourdement armés. Ils nous ont imposé de leur donner une somme de 200.000 FCFA. Nous nous sommes suppliés pour leur donner 50.000 FCFA et un autre conducteur de camion leur a donné 30.000 FCFA. On prend la route. Presque 2 kilomètres, les autres nous ont suivi à bord de motos. Cette fois-ci, ils ont tout pris sur nous», a expliqué ce conducteur camerounais.
Le convoi de véhicules de la Minusca qui fait le même trajet en escortant les véhicules de la société Ecolog et PAM arrive sur les lieux. Malheureusement, poursuit-il en ces termes, «Ils nous ont fait savoir que la Minusca ne prenne pas les particuliers. Nous nous sommes s’efforcés pour entrer parmi le convoi de la Minusca. Arrivé maintenant à une nouvelle barrière des éléments de ces groupes armés, ces rebelles ont pris leur temps pour vérifier la liste de véhicules dans le convoi que la Minusca a escorté. Notre nom n’y figure pas. Finalement, ces forces de la Minusca nous ont abandonné en cours de route».
Et ce dernier d’ajouter que «C’est grâce à Dieu que nous nous sommes arrivés au niveau de la ville d’Alindao. C’est ici que la Minusca a reçu l’ordre par leurs supérieurs de nous ramener sur Bambari», a-t-il expliqué avec beaucoup d’émotions.
A ce jour, suite au massacre des civils au village Matchika à 20 kilomètres de Bambari le 5 octobre dernier, presque tous les conducteurs de véhicules poids lourds ou légers qui empruntent l’axe Bambari-Alindao et autres, souhaitent l’implication des instructeurs russes et des FACA dans les escortes des véhicules. Car, la Minusca, depuis un certain temps, a refusé sciemment d’escorter les véhicules des particuliers. Sauf les véhicules de la société Ecolog qui ne transportent que leur alimentation.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna
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