En République centrafricaine, l’accès aux services des soins de santé, reste un problème alarmant pour toute la population. Ce phénomène qui existe depuis toujours, a été accentué par les récurrentes crises militaro-politiques dans le pays, surtout avec l’avènement de la Coalition des prétendus Patriotes pour le Changement (CPC).
Même si la question d’accès facile aux soins de santé fait partie des priorités prônées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis 1946, et renforcée dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1948 en son article 25, il faut reconnaître qu’en République centrafricaine, des efforts considérables restent à déployer.
Au regard des multiples crises militaro-politiques que le pays a été victimes, le simple fait d’avoir un accès facile aux services de santé de qualité reste un parcours de combattants pour la population. D’après plusieurs constats font sur le terrain, les patients succombent suite à leur maladie, dans plusieurs hôpitaux ou encore moins dans des Formations Sanitaires, faute d’une assistance adéquate.
Ajouté à ce problème d’accès facile aux soins de santé, l’absence criarde des centres de santé dans les villes de province et même dans les quartiers assez reculés de la capitale Bangui. Une situation décriée plusieurs fois par certains élus de la nation ainsi que les autorités locales.
Il faut aussi relever le manque du personnel qualifié, même si dans certaines villes de province, on note quelques centres de santé opérationnels. Ce qui est tout à fait contraire aux normes de l’OMS qui préconise au moins 23 personnels de santé de base pour dix mille habitants dans une ville. Certaines villes de la RCA dépassent même cette norme. A titre illustratif, la ville de Bangui qui n’a que 30,8% de personnel de santé de base pour dix mille habitants.
Beaucoup des professionnels de la santé aujourd’hui, préfèrent s’orienter en dépit de ces aléas, dans des privés ou intervenir dans les Organisations Non Gouvernementales (ONG).
Il faut reconnaitre que le gouvernement a lancé en avril 2019, la couverture sanitaire universel en vue de favoriser un accès facile et partout à la population aux soins de santé. Malheureusement, quatre ans après, la population est toujours confrontée à ce problème avec une augmentation du taux de mortalité maternelle et néonatale.
Pour combler ce vide dans nos villes de province, plusieurs ONG nationales et internationales interviennent dans ce domaine en lieu et place du gouvernement. D’autres parts, certaines institutions de la place à l’image de l’église Catholique qui a ouvert un Institut Supérieur de Technique Médicale dans le 7èmearrondissement de Bangui le mois dernier. Cet institut dispose une capacité de former 300 étudiants par an et à un niveau de Licence afin d’alléger un peu la souffrance de la population dans les provinces.
Face à ces défis majeurs, les autorités du pays ont tout intérêt à mettre un accent particulier sur le problème d’accès facile aux soins afin de relever ce défi majeur qui gangrène ce pays depuis plusieurs années déjà.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo