Le Coordonnateur de la plateforme «Génération Consciente», Alain Patrick Dé-Komah (APD), a exprimé sa position, en tant que leader de la plateforme de la société civile sur les différents textes coloniaux en République centrafricaine. Pour ce dernier, le monde a évolué et il est important que les Centrafricains soient au même niveau que les autres habitants du monde. L’occasion a permis à ce dernier de faire une analyse sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Position exprimée le vendredi 11 mars 2022, au cours d’une interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo (RLS).
RLS : Monsieur Alain Patrick Dé-Komah bonjour. Vous êtes le Coordonnateur de la plateforme de la société civile «Génération Consciente», que pensez-vous de la situation sociopolitique de l’heure du pays ?
APD : Merci beaucoup Monsieur le Journaliste de m’avoir donné cette occasion, pas seulement en ma personne, mais je suis là au nom de la plateforme de la société civile centrafricaine, «Génération Consciente» dont je suis le Coordonnateur. La situation de l’heure, je vais m’exprimer sur le plan politique. La situation de l’heure, vous savez que nous sommes dans une phase décisive de la République et les autorités du pays sont en train de faire de leur mieux pour essayer de stabiliser la situation politique tant sur le plan sécuritaire qui est valablement aujourd’hui avancée où l’Etat contrôle à plus de 97% du territoire centrafricain. Donc, l’effort que le gouvernement est en train de fournir pour stabiliser la République sur tous les plans, à savoir sécuritaire, politique, de l’éducation, de la santé, nous pensons de notre part que l’Etat centrafricain est en train de faire de son mieux. Et nous savons tous que le peuple centrafricain suit de près ce qui se passe. Parce que la population d’aujourd’hui n’est pas celle des années 60. Et donc, les choses évoluent, les choses sont en train d’aller dans le bon sens. Même sur le plan politique, il y a des concessions qui sont en train d’être faites. Parce que nous sommes en train de préparer un dialogue Républicain dont je suis membre du comité d’organisation. Il y a un travail d’arrache-pied qui est en train d’être fait pour réconcilier les Centrafricains, pour que les Centrafricains puissent se retrouver autour d’une même table, échanger sur la question de la République centrafricaine, qui est vraiment chère à tous les Centrafricains. Parce que ce que nous recherchons tous, c’est l’intérêt du peuple centrafricain. Je crois que c’est le chef de l’Etat qui est garant de la République. Il est en train de faire de son mieux pour donner le bien-être à sa population. Pour nous, nous pouvons être satisfaits. Nous savons que nous, lorsque nous allons terminer ce dialogue Républicain et nous allons tous regarder dans le même sens pour l’intérêt du peuple centrafricain.
RLS : Effectivement, vous venez-là de soulever un point crucial que le peuple centrafricain d’aujourd’hui, n’est pas comme celui des années 60. Cependant, la loi fondamentale du pays a été violée à plusieurs reprises par le gouvernement au nom de la paix. Pouvons-nous parler aujourd’hui encore de la suprématie de cette Constitution ?
APD : La paix n’a pas de prix ! Je crois que le chef de l’Etat, nous ne sommes pas dans sa pensée. Mais, nous pensons que c’était important, même si cela parait être dur que nous ne pouvons qu’observer dans le sens que nous voulons, la paix n’a pas de prix. C’était important que certaines dispositions, je n’ose pas le dire violée, mais peut-être empiétées pour permettre à ce que le peuple centrafricain puisse vivre en paix aujourd’hui, mais nous avons vu au-delà de tout cela, la situation est en train d’être stabilisée et considérablement. J’avais dit tout à l’heure que l’Etat contrôle actuellement plus de 90% du territoire centrafricain. Donc, nous sommes en train d’aller dans le bon sens. En ce qui concerne la Constitution de la République, il ne faut pas se leurrer. Lorsque vous prenez l’article 35, 36, 37 et l’article 153 de la Constitution centrafricaine, il y a trop d’ambigüité. Le moment viendra où le peuple centrafricain avisera. Pour nous, cela va de soi ! Mais, pour l’intérêt du développement de notre pays, pour l’intérêt de la stabilisation définitive de la sécurité de la République, à notre humble avis, le moment viendra où le peuple centrafricain avisera pour que nous puissions aller de l’avant. C’est très important ! Il ne faudrait pas qu’il y ait des interprétations. Mais nous pensons de notre part que ce qui est sûr et certain, si nous voulons une République stable, si nous voulons une République que nous souhaitons qu’il y a un développement véritable dans notre pays, il serait important de projeter un peu l’avenir de la République, et essayer de regarder dans ce sens-là, ça permettra à ce que nous recherchons tous, c’est-à-dire le bien-être du peuple centrafricain puisse être totalement effectif. Parce que là, le monde évolue et les choses sont en train d’aller très loin. Mais, est-ce que nous de la République centrafricaine, on va rester en marge du développement où le monde est en train d’évoluer à l’allure où nous ne calculons pas. Pour ma part, et au nom de la plateforme «Génération Consciente», nous pensons de notre part que le moment viendra que le peuple sera obligé d’aviser cela et ça permettra à ce que nous puissions aller de l’avant et je suis certain que ce sera pour le bien pour le peuple centrafricain.
RLS : Monsieur Alain Patrick Dé-Komah, de par vos expériences, dites-nous pourquoi les contenus des traités signés avec d’autres pays de la planète, à l’image des pays comme la France, la Russie, le Rwanda, le Portugal et bien d’autres ne sont pas rendus publics ?
APD : Les questions de traités, généralement de tout ce qu’il y a des accords bilatéraux, des touts ce qui concerne des accords avec d’autres pays de la planète, cela relève de la discrétion du chef de l’Etat. Ce qu’il faut comprendre, au niveau du ministère des Affaires Etrangères, ce sont des questions très fondamentales. A ce titre, je suis très persuadé que le moment aussi viendra où le peuple centrafricain avisera. Donc, à ce sujet, nous le disons toujours, il faut essayer d’aller de l’avant. Il faut regarder un peu plus loin. Il faut faire une projection de l’avenir concernant notre propre pays. Est-ce que nous aimerions rester dans cette situation, pour certains, ils pensent que rien ne bouge. Nous les comprenions. Au niveau de la plateforme «Génération Consciente», nous soutenons efficacement les actions du chef de l’Etat et c’est ce que nous faisons tous les jours. Nous pensons de notre part que nous sommes du bon côté. Et nous appelons tout le monde à regarder dans ce sens. Parce qu’on n’a pas plusieurs Républiques. On a seulement une seule République qui est la République centrafricaine qui est très chère à nous tous. Ne faille-t-il pas essayer d’aller de l’avant, ou on va toujours rester statique ou tourner en rang. C’est la question que nous posons. Et seul le peuple avisera.
RLS : Pour terminer notre entretien, nous pouvons avoir votre position au niveau de la plateforme «Génération Consciente» concernant la crise actuelle entre la Russie et l’Ukraine ?
APD : Il faut faire les choses dans les contextes ! Nous pensons de notre part que si vous suivez de bout en bout ce qui se passe en Ukraine, l’OTAN a une responsabilité historique dans cette guerre. Il y a des limites qu’il ne faut pas franchir. Je crois que le président Poutine a fait de son mieux pour avertir et lancer un SOS pour dire qu’il ne faut pas que vous déplacez cela. Parce qu’en fait, l’Ukraine doit rester neutre. Mais, nous avons tous constaté que l’OTAN n’a pas vu cela dans ce sens et ben, voilà les résultats aujourd’hui. Dans cette guerre, il faut que l’OTAN assume. Je pense que les Russes sont dans leurs droits de défendre leur territoire, de défendre leur patrie. Car, lorsqu’on fixe les règles, il ne faut pas les bafouer. Je crois que ces règles ont été bafouées, et nous voici dans cet état de situation où le monde entier est en train de plaider pour que les deux parties puissent se retrouver autour d’une même table pour en discuter. Mais ceux qui ont poussé Ukraine dans cet entêtement, c’est-à-dire l’OTAN et les Etats-Unis, mais aujourd’hui ces gens sont où ? Ils ne font que faire des déclarations de sanctions sur sanctions, ils ne veulent pas décrisper l’ambiance. Je pense pour ma part que le président Poutine a pris des dispositions pour lancer cette opération, je ne peux pas dire invasion, parce que l’invasion c’est trop dit. Mais plutôt essayer de dénazifier l’Ukraine. C’est ce terme là que j’ai retenu. Lorsqu’on dit qu’on veut dénazifier un pays, c’est-à-dire là où se trouve les points sensibles. C’est ce que la Russie est en train de faire pour protéger son pays. Mais je crois que les gens arriveront aux mêmes sentiments et que les règles qui sont fixées soient totalement respectées. Il ne faut pas que l’OTAN s’entête ou les Etats-Unis poussent l’OTAN à régir sans le sens où c’est Ukraine seule qui est sous le feu. Ce jeu n’est pas du tout normal !
RLS : Monsieur Alain Patrick Dé-Komah, je rappelle à nos lecteurs que vous êtes le Coordonnateur de la plateforme de la société civile «Génération Consciente», Radio Lengo Song vous remercie.
Interview réalisée par Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna